Santé
bucco-dentaire : Pour une meilleure prise en charge des patients.
Le soleil - 31 mai 2001
Le ministre de la Santé et de la Prévention, le Pr. Awa Marie Coll
Seck, a présidé, hier matin à l’hôtel Méridien-Président, l’ouverture
des travaux du troisième congrès des chirurgiens dentistes sénégalais
qui a pour thème général : “Odontologie et état général”.
La santé bucco-dentaire a une influence aussi bien sur l’organe
dentaire que sur la dentition.
Elle est déterminante dans la santé de l’individu en général.
Les maladies bucco-dentaires peuvent, par exemple, avoir des répercussions
graves sur les autres affections, notamment de types cardiovasculaires.
Près de 33 % de ces maladies sont, en effet, liées aux maux de dent.
Il est donc urgent de les prendre en compte en adaptant les soins
dentaires à la nouvelle donne technologique. Malheureusement, dans
la plupart des pays en développement, y compris ceux qui sont situés
en Afrique, la santé bucco-dentaire ne bénéficie pas de toute l’attention
des populations dont la plupart ne sont pas, apparemment, très attachées
à la santé de leurs dents ; elles n’hésitent pas, d’ailleurs, à
les arracher en cas de douleur.
Ce manque de considération pour tout ce qui touche à la santé bucco-dentaire
est particulièrement lié à deux facteurs essentiels : la pauvreté
et l’ignorance.
En effet, rares sont ceux qui, en Afrique, vont régulièrement chez
le dentiste sans qu’ils ne soient poussés par une rage de dent.
Les affections bucco-dentaires ont pourtant une évolution insidieuse,
débutant “sans bruit”, avant d’aboutir rapidement à des complications
dont les premières manifestations sont des douleurs et des hémorragies
de la gencive.
Il y a, cependant, des moyens d’intervenir médicalement avant que
le mal n’empire.
UNE NOUVELLE ERE
La volonté de l’Association nationale des chirurgiens dentistes
du Sénégal (ANCDS) de s’impliquer dans la recherche de solutions
relatives à la prise en charge de la maladie bucco-dentaire a été
saluée par le ministre de la Santé et de la Prévention, le Pr. Awa
Marie Coll Seck.
Elle a ainsi souligné l’importance que le gouvernement du Sénégal
accorde à la maladie bucco-dentaire pour l’avoir intégrée dans sa
politique de santé.
Son espoir est que “ce congrès puisse marquer une nouvelle ère dans
la santé bucco-dentaire pour les pays africains”. Aujourd’hui, la
profession de chirurgie-dentaire connaît effectivement un engouement.
L’ANCDS souhaite qu’elle bénéficie d’une meilleure attention, par
l’érection, notamment, d’une direction au ministère de la Santé
et de la Prévention.
Il n’existe actuellement qu’une division chargée de la profession
dans ce ministère.
De 5 dans les années 70, le nombre de chirurgiens-dentistes sénégalais
est passé à 250 en 2001 dont 40 % de femmes et 60 % d’hommes.
On dénombre également près de 115 cabinets dentaires privés dans
tout le Sénégal.
102 cabinets sont implantés à Dakar, 13 dans les régions.
A Kolda, Fatick et Louga, il n’y a pas de cabinets dentaires.
119
étudiants ont choisi, en 2001, la filière de la chirurgie-dentaire.
Le renforcement des moyens de prévention et d’informations s’avère
donc nécessaire, pour une meilleure prise en compte de la santé
bucco-dentaire qui était classée par l’OMS comme le troisième fléau
mondial.
Mais, aujourd’hui, comme l’a souligné le président de la Fédération
dentaire internationale, M. Jacques Mommdot, “elle est peut-être
moins importante, parce qu’il y a des régions où la santé bucco-dentaire
a progressé.
Toutefois, elle reste un élément déterminant dans la santé, en général”.
NOUVELLES
TECHNOLOGIES
Ce
qui n’est pas encore le cas en Afrique, un continent qui ne dispose
pas de suffisamment de praticiens qualifiés.
Ce qui explique sans doute les espoirs que suscite ce troisième
congrès de l’Association nationale des chirurgiens dentistes sénégalais,
auquel prennent part des spécialistes africains et européens, ainsi
que des représentants de différentes organisations, notamment, la
Fédération dentaire internationale (FDI-regroupant 140 associations
de 129 pays), le Groupement des associations dentaires francophones
(GADEF) et l’Organisation régionale Africaine (ORA).
L’ORA va, d’ailleurs, tenir sa réunion en marge des travaux du congrès.
Il sera question, pendant les travaux du congrès, de renforcer,
d’une part, la collaboration entre les différentes organisations
et, d’autre part, de développer le partenariat Nord-Sud à travers
un enseignement post-universitaire.
Cet enseignement permettra aux spécialistes dentistes africains
de consolider leurs connaissances avec un accent particulier sur
les nouvelles technologies.
Sept cours sont inscrits au programme.
Pour le représentant de l’OMS, le Dr. Tankari, la santé bucco-dentaire
constitue une préoccupation en Afrique.
Et, malgré la pauvreté qui sévit dans la plupart des pays africains,
il constate que le système de santé reste encore performant et des
stratégies ont été adoptées, afin de mieux prendre en charge ces
maladies.
ADAMA MBODJ
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l'article original : www.lesoleil.sn/santeenv/article.CFM?articles__id=4186
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