Nouvelle
monographie de l’oms avec des recommandations sur l’uranium appauvri
et la santé - Communiqué OMS/22 26 avril 2001
L’Organisation
mondiale de la Santé (OMS) publie aujourd’hui une monographie: Uranium
appauvri : sources, exposition et effets sur la santé, renfermant
un certain nombre de recommandations sur l’uranium appauvri (UA)
et la santé.
Ce
document résulte de l’examen de la meilleure littérature scientifique
disponible actuellement sur l’uranium et l’uranium appauvri.
Elle donne un cadre permettant d’identifier les conséquences probables
de l’exposition professionnelle ou publique à l’UA.
« L’UA présente une chimiotoxicité et une radiotoxicité potentielles,
mais notre examen a montré qu’il fallait que l’exposition soit importante
pour observer des effets sur la santé », a déclaré le Dr Mike Repacholi,
Coordonnateur, Médecine du travail et hygiène du milieu, OMS.
Pour se protéger d’une exposition importante, l’OMS recommande :
de surveiller l’exposition des jeunes enfants à l’UA et de prendre
des mesures préventives, les enfants courant des risques particuliers
à cause de leurs jeux ;
de dépolluer les zones lourdement touchées par des munitions à l’UA
et de les traiter de la même manière que tout sol contaminé par
des métaux lourds.Ces
sites doivent être bouclés jusqu’à la fin des opérations de dépollution.
L’élimination des fragments d’UA doit suivre les recommandations
nationales ou internationales sur l’élimination des matières radioactives
;
de contrôler l’eau de boisson et les aliments, si l’on soupçonne
une contamination, et de prendre les mesures appropriées ;
aux personnes croyant avoir été exposées et qui s’en inquiètent,
de consulter un médecin.
Toutefois,
l’OMS n’appelle pas à procéder à des dépistages systématiques pour
les populations vivant dans des régions où des munitions à l’UA
ont été utilisées.
Disponible sur www.who.int/environmental_information/radiation/depleted_uranium.htm,
la monographie comprend une évaluation scientifique complète du
risque chimique et radiotoxique de l’UA pour la santé.
Elle a été entreprise par l’OMS dans le cadre des études qu’elle
mène actuellement sur l’hygiène du milieu.
Elle contient des informations sur les situations dans lesquelles
une exposition des professionnels ou des populations pourrait survenir,
sur les voies probables d’absorption et les risques potentiels que
fait courir l’UA selon sa solubilité.
Elle donne également une estimation des niveaux d’exposition probablement
sans danger pour la santé.
Le plus gros risque d’exposition à l’UA survient après les conflits,
lorsque les personnes vivant ou travaillant dans les zones touchées
peuvent inhaler des particules ou consommer des aliments ou de l’eau
de boisson contaminés.
L’uranium appauvri, produit secondaire de l’enrichissement de l’uranium,
a une radioactivité plus faible, 60 % de celle de l’uranium naturel,
et une chimiotoxicité importante.
Les
dosages de l’UA présent dans l’environnement sur des sites sélectionnés
au Kosovo (République fédérale de Yougoslavie) par le Programme
des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) indiquent une contamination
localisée en surface (jusqu’à quelques dizaines de mètres des impacts).
On en déduit que la probabilité qu’il y ait des effets sur la santé
des populations locales est très faible, sauf si ces personnes ont
des activités sur les sites où il y a eu des impacts ou si des quantités
importantes d’UA passent dans la chaîne alimentaire ou les eaux
souterraines.
La monographie indique qu’il existe encore des lacunes importantes
dans la connaissance des effets de l’UA sur l’organisme humain et
elle précise les domaines de recherche intéressants à l’avenir.
Par exemple, de nouvelles études sont nécessaires pour mieux connaître
l’ampleur des lésions rénales et leur réversibilité éventuelle.
Les munitions à l’UA n’ont été utilisées que dans les conflits les
plus récents et les scientifiques n’ont pas encore pu étudier complètement
la situation qui en découle au niveau de l’exposition.
Lire
l'article original : www.who.int/inf-pr-2001/fr/cp2001-22.html
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