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Le VIH responsable du doublement des cas de tuberculose en Afrique
Communiqué OMS/21 23 avril 2001


L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) ont annoncé aujourd’hui que le nombre des cas de tuberculose en Afrique allait probablement doubler au cours des dix prochaines années par suite de la propagation croissante du VIH et du financement insuffisant des stratégies efficaces pour le traitement de la tuberculose.
Les informations données cette semaine au Sommet de l’Organisation de l’unité africaine à Abuja (Nigéria) sur le VIH/SIDA, la tuberculose et les autres maladies infectieuses, montrent que le nombre des cas de tuberculose s’accroît de 10 % chaque année en Afrique à cause du VIH.

Il y a eu sur ce continent environ deux millions de nouveaux cas en 1999, les deux tiers d’entre eux étant également infectés par le VIH.
Les spécialistes pensent que ce chiffre atteindra 3,3 millions en 2005 et dépassera 4 millions peu après.

« Il faut d’urgence se préoccuper simultanément de la tuberculose et du VIH, a affirmé le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. La diminution de la transmission du VIH freinera l’épidémie de tuberculose. Il est nécessaire de mettre en place des activités conjointes contre ces deux maladies pour diminuer le poids de la tuberculose associée au VIH. »

« La tuberculose est une des principales causes de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH/SIDA, a rappelé le Dr Gro Harlem Brundtland, Directeur général de l’OMS.En Afrique subsaharienne, jusqu’à 50 % des personnes vivant avec le VIH développent la tuberculose. Cela explique pourquoi il y a, sur ce continent, une telle interdépendance dans la lutte contre ces deux maladies. »

Il y a aussi une autre raison : les personnes atteintes par le VIH, comme celles qui ont la tuberculose, développent facilement des formes pharmacorésistantes de ces infections, à moins de surveiller d’une manière ou d’une autre l’administration des médicaments.
Les soins et le soutien aux malades tuberculeux s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie connue sous le nom de DOTS (la stratégie de lutte recommandée au niveau international).
Celle-ci, mise au point tout d’abord en Tanzanie dans les années 80, fait appel au maximum aux agents de santé communautaires et aux bénévoles pour soutenir les patients et veiller à ce qu’ils prennent leur traitement jusqu’à guérison complète.
On considère que l’accessibilité de cette stratégie en Afrique est essentielle pour d’une part guérir les cas de tuberculose et, d’autre part, organiser potentiellement les infrastructures de santé dans les communautés en vue de la distribution dans le futur des médicaments antirétroviraux nécessaires pour le traitement du VIH.

« L’expérience acquise dans le renforcement de l’accès aux médicaments antituberculeux apportera une contribution énorme aux soins et au soutien nécessaires pour le VIH/SIDA, a déclaré le Dr Jong Wook Lee, Directeur à l’OMS du département Halte à la tuberculose. La stratégie DOTS est un excellent modèle pour l’accroissement de l’accès aux antirétroviraux. »

DOTS a parmi ses principes essentiels celui de faire appel à des schémas thérapeutiques efficaces et standardisés, fournis dans un cadre soucieux du bien-être des malades et sous surveillance directe afin d’obtenir une observance maximale et de diminuer les pharmacorésistances.
Actuellement, 300 000 personnes en Afrique sont traitées contre la tuberculose en suivant la stratégie DOTS.
Dans le monde, les services DOTS traitent près de 900 000 personnes.
Les taux de guérison sont de deux à trois fois plus élevés que pour les malades qui n’y ont pas accès.
Les pharmacorésistances sont trois fois moins nombreuses dans les projets DOTS que dans les services de santé qui ne suivent pas cette stratégie.

L’OMS et l’ONUSIDA recommandent un développement rapide des services DOTS, faisant appel à une approche par les soins communautaires axés sur un renforcement de la délivrance de ces services à tous les patients tuberculeux, ainsi que des infrastructures nationales et locales pour s’attaquer à la tuberculose et au VIH.
La forte augmentation du nombre de cas de tuberculose que l’on a observée dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne a souvent dépassé leurs possibilités de maintenir un approvisionnement suffisant en médicaments antituberculeux.
Le partenariat mondial Halte à la tuberculose, sous l’égide de l’OMS, a lancé récemment le Dispositif mondial de financement des médicaments antituberculeux, nouvelle initiative pour développer rapidement la stratégie DOTS en renforçant l’accès à des médicaments antituberculeux de qualité.
Les bacilles tuberculeux se transmettent par voie aérienne et se propagent d’une personne à l’autre au moment de la toux, des éternuements ou même en parlant.
L’évolution de la maladie se caractérise par de la fiève, une perte de poids et de violentes quintes de toux qui dispersent efficacement les bacilles vers les personnes à proximité.
Environ deux milliards d’êtres humains, soit un tiers de la population mondiale, sont infectés par le bacille tuberculeux.
Entre 5 et 10 % d’entre eux développeront la maladie.
Toutefois, en cas de co-infection avec le VIH, la probabilité d’une évolution pathologique est 30 fois plus élevée qu’en cas d’infection avec le bacille tuberculeux seulement.

Lire l'article original : www.who.int/inf-pr-2001/fr/cp2001-21.html

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