Vision
2010 : les Premières dames veulent réduire de moitié les décès maternels
d’ici 2010 - Le soleil 9 mai 2001 - El Bachir SOW
Les
Premières dames de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont, hier,
à Bamako, au Mali, exprimé leur détermination à contribuer activement
à "réaliser la Vision 2010 de réduire de moitié le taux de mortalité
maternelle et néonatale d’ici 2010”.
Elles
vont également "plaider pour l’affectation des ressources financières
et humaines adéquate pour les soins obstétricaux d’urgence" et "l’émergence
d’un partenariat dynamique pour la réduction de la mortalité maternelle
et néonatale".
Tels sont quelques-uns uns des points de la Déclaration de Bamako
qui a sanctionné, hier, les travaux de "Vision 2010 : forum sur
la réduction de la mortalité maternelle et néonatale".
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Les
épouses des chefs d’Etat du Mali, de la Guinée Conakry, du Nigeria,
du Sénégal, du Burkina Faso, du Bénin et Gabon ont participé aux
travaux du forum.
Ces engagements, qui seront suivis d’actions concrètes à entendre
le vibrant plaidoyer de ces Premières dames, sont à la mesure des
défis que pose la persistance "des taux très élevés de mortalité
maternelle et néonatale dans la région". On note encore une moyenne
de près d’un millier de décès maternels pour 100.000 naissances
vivantes en Afrique de l’Ouest et du Centre. 75 % des décès maternels
surviennent pendant l’accouchement et les heures qui suivent.
Réduire de moitié d’ici à 2010 ce nombre élevé de décès maternels
pour 100.000 naissances vivantes requiert, comme le suggère d’ailleurs
la Déclaration de Bamako, de la part de tous un engagement politique
fort, permanent, accompagné par les partenaires au développement
et le plaidoyer de groupes influents comme celui des Premières dames.
Dans
ce combat pour la vie et contre la mort, l’action des épouses des
chefs d’Etat n’est pas de trop.
Mme Adame Bâ Konaré disait, hier, à la conférence de presse qui
a suivi la clôture des travaux, que leur implication dans la lutte
contre la mortalité maternelle et néonatale n’est pas fortuite ;
elles agissent parce qu’elles sont "pleines de bonne volonté", femmes
et épouses de chefs d’Etat, les Premières dames restent, comme c’est
le cas dans la société, "l’épicentre du système social".
Provocatrice,
Mme Wade avait ajouté : "nous continuerons jusqu’à ce qu’on nous
arrête pour excès de pouvoir".
Après deux jours (lundi et mardi) d’intenses réflexions, les Premières
dames ont donc rappelé avec force, souvent sans user de langue de
bois, le rôle qu’elles peuvent et doivent jouer pour qu’une femme
ne meure plus en donnant la vie. Elles ont, dans le même registre,
demandé "l’instauration d’une journée africaine de lutte contre
la mortalité maternelle et néonatale".
Le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’UNICEF
est sollicité pour le suivi de la réalisation de la Vision 2010
en collaboration avec le FNUAP, l’OMS et d’autres partenaires.
Arrivée
lundi dans la soirée à Bamako, Mme Viviane Wade, l’épouse du chef
de l’Etat, est intervenue dans les débats dans la matinée.
Dans son allocution, elle a souligné, entre autres, la "mauvaise
distribution des ressources allouées à la santé, quand elles existent".
Pour Mme Wade, "la promotion de la santé de la reproduction doit
s’inscrire comme une surpriorité accompagnée d’une volonté politique".
Elle veut aussi qu’on améliore le statut de la femme, l’implication
effective des hommes et des communautés dans la prise en charge
de la grossesse et de l’accouchement".
Après avoir rappelé que "les questions relatives à la réduction
de la mortalité maternelle sont au cœur de la problématique du développement",
Mme Wade souhaite que la sous-région s’unisse avec les partenaires
au développement, pour "lutter efficacement contre ce fléau".
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l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=3585&index__edition=9282
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