De
qui se moque-t-on au ministère délégué chargé des Collectivités
locales ? C’est la question que bien des travailleurs municipaux
de la santé se sont posés hier, lors de leur sit-in à l’Hôtel de
ville de Dakar. Ils réclament toujours leur part des primes de motivation
déjà payées à leurs collègues de la santé qui travaillent pour le
compte de l’Etat. Et ces travailleurs se rappellent “de la dernière
rencontre que nous avons eue avec le ministre Thiéwo Cissé Doukouré
et lors de laquelle elle nous avait promis que notre problème serait
réglé bien avant les élections locales”.
A
l’époque, expliquent-ils, leur ministre de tutelle leur avait déclaré
avoir trouvé les fonds nécessaires de 400 millions pour le paiement
des primes de l’an de 2002, en “attendant de régler le problème
de la rétroactivité pour le paiement des 324 000 F que l’Etat nous
doit”. D’ailleurs, ajoute un de nos interlocuteurs, “après nous
être réunis jusqu’à 23 h passées, Thiéwo Cissé Doucouré déclarait
que ce problème (Ndlr : paiement rétroactif des primes de 2001)
sera pris en compte lors du vote du budget des fonds de dotation
qui seront gonflés à cet effet”. C’était en février dernier.
Après
avoir bloqué avant-hier la circulation pendant une quinzaine de
minutes sur l’avenue Cheikh Anta Diop, au niveau de Abass Ndao,
les travailleurs municipaux de la santé étaient hier en sit-in à
l’Hôtel de ville et menaçaient à nouveau de bloquer la circulation,
pour “dire aux autorités qu’elles jouent avec la santé des populations”.
C’est alors qu’une délégation de leurs représentants a été reçue
par le président de la délégation spéciale de Dakar qui leur a indiqué
que les primes de la ville de Dakar pour le compte de cette année
seront payées dès ce vendredi, et qu’il “a déjà pris une délibération
pour le paiement des 324 000 F”, explique le secrétaire général
du Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (Sutms).
Seulement,
pour l’instant, ce sont seulement des documents (Ndlr : arrêté ministériel)
qui sont brandis. “C’est bien beau ces documents, mais cela ne se
ressent pas sur les poches des travailleurs”, martèle M. Ndiaye
selon qui “les autorités jouent avec les mots. Il n’est pas question
de jouer à un marché de dupes, nous n’accepterons le coup de février
dernier”, poursuit-il. Et leur grève continue jusqu’à vendredi prochain.
“Nous saurons alors si les ordres de paiement ont été délivrés”.
La seule condition pour que ces travailleurs municipaux remettent
leurs blouses au service des populations. En février, c’est sur
“la confiance” d’un arrêté ministériel de Thiéwo Cissé Doucouré
qu’ils avaient repris le travail. Depuis lors, c’est la désillusion
pour ces travailleurs municipaux. Non seulement, ils n’ont pas reçu
la somme due au titre de leur prime de motivation de 2001, mais
les primes pour le premier trimestre de 2002 ne sont pas encore
décaissées. Et “bientôt ce sera la fin du troisième trimestre, alors
que les agents de Saint-Louis sont déjà rentrés dans leurs fonds”,
déplore un agent en grève.
Lire
l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9409&unelocale__edition=3049
|