A
l’instar de la communauté internationale, le Sénégal a célébré hier
la Journée internationale de la famille. Organisée cette année sous
l’égide du ministère de la Famille et de la Petite enfance, cette
édition a porté sur «Pour un Sénégal sans sida : les familles se
mobilisent».
Selon
le ministre de la Famille et de la Petite enfance, le choix du thème
n’est pas fortuit puisqu’il «résulte du fait que la famille constitue
l’unité de base de la société. Elle constitue également le lieu
primaire de socialisation de la personne». Alors la famille conserve
un rôle important dans l’établissement et la régulation de l’ordre
social, souligne Mme Awa Guèye Kébé. Pour la présidente de l’Association
des femmes africaines face au sida (Swaa en anglais) Charlotte Fatim
Ndiaye «l’implication des familles dans la lutte contre la pandémie
du sida vise à leur faire jouer un rôle central, afin que ce fléau
puisse être réduit ou éradiqué».
Cette
journée vise, en fait, la sensibilisation de l’opinion et des décideurs
sur les rôles et responsabilités des familles dans la lutte contre
le virus du sida. Il s’agit ainsi de faire prendre conscience, au
sein des familles, de la nécessité de considérer le sida comme une
menace contre la stabilité familiale. Dans ce cadre, les organisateurs
de la manifestation indiquent que les différents membres de la famille
doivent développer des stratégies de communication devant permettre
aux décideurs de prendre des mesures susceptibles de renforcer la
protection des familles face à la pandémie du sida.
Aujourd’hui,
face à un contexte national et international en plein bouleversement,
la société sénégalaise serait confrontée à de profondes mutations.
Ces mutations, poursuit le ministre de la Famille et de la Petite
enfance, entravent la capacité de la société à assurer ses fonctions
essentielles de reproduction, de consommation, de production, d’éducation,
de protection et d’affection. D’après les panélistes, cette situation
se traduit par l’émergence de nouveaux comportements sociaux qui
ont pour noms la dépravation des mœurs, la sexualité incontrôlée
des jeunes et toutes les conséquences qu’elle engendre, notamment
la prolifération des maladies sexuellement transmissibles (Mst)
et le Vih/sida.
Selon
les statistiques de l’Onusida, 36 millions de personnes sont infectées
par le virus du sida dans le monde. D’autre part, la maladie a fait
22 millions de décès et 13 millions d’orphelins au sein de la population
mondiale. L’année dernière, cinq millions de nouveaux cas ont été
signalés. «C’est une crise mondiale dont les conséquences sont fortement
ressenties au sein de l’institution familiale», soutiennent les
panélistes.
Malgré
un taux de prévalence faible (1,4 %), le spectre de la propagation
de la pandémie est toujours présent au Sénégal, avertit le ministre
Awa Guèye Kébé. «Le virus attaque nos ressources les plus actives
et sur lesquelles les familles comptent le plus souvent», relève-t-elle.
Les estimations à la fin de l’année 2000 indiquent que 80 000 personnes
sont infectées par le virus au Sénégal, dont 77 000 adultes (âge
compris entre 15 et 49 ans).
Face aux ravages et aux menaces du sida à l’orée du troisième millénaire,
qui est celui de tous les espoirs, les autorités sénégalaises entendent
ainsi mobiliser toute la communauté, afin de traiter ce fléau à
la base, c’est-à-dire au niveau des familles. Penda MBOW
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l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9456&unelocale__edition=3050
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