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RAVAGES DU VIH/SIDA CHEZ LES ENSEIGNANTS : Le poumon du système éducatif touché - Wal Fadjri - Sénégal - 18/05/02

Le Vih/sida tue les enseignants plus vite qu’il n’est possible de les former, rend les enfants orphelins et menace de faire dérailler les progrès réalisés par les pays les plus touchés pour scolariser tous les garçons et toutes les filles d’ici 2015, dit un nouveau rapport de la Banque mondiale. “Et pourtant, une bonne éducation fondamentale est un des moyens les plus efficaces et les plus rentables de prévenir le Vih”, indique-t-on.

Selon ce rapport intitulé L’éducation et le Vih/sida, une lueur d’espoir, les pays doivent renforcer d’urgence leur système éducatif. L’éducation offre aux pays, collectivités et familles la meilleure possibilité d’échapper à l’emprise mortelle du Vih/sida. “Il est absolument impératif de poursuivre activement et en même temps les objectifs de l’éducation pour tous et ceux de l’éducation en matière de prévention du sida. Tous les systèmes éducatifs - qui sont l’avenir de tous les pays - sont menacés par l’épidémie, particulièrement dans les régions où la prévalence du Vih est forte ou en hausse”.

M. James Wolfensohn, président de la Banque mondiale, écrit dans la préface de ce rapport, que la Bm a lancé, avec les pays en développement, les agences de l’Onu, les bailleurs de fonds et d’autres, un effort à l’échelle mondiale pour donner accès à l’enseignement fondamental à tous les enfants. Mais il ajoute que l’objectif de l’Education pour tous sera extrêmement difficile à atteindre dans les pays touchés par le Vih/sida : « La tâche est déjà difficile dans les pays les plus pauvres où l’on compte plus de 113 millions d’enfants non scolarisés. Elle est rendue encore plus difficile par le Vih/sida dans les pays où le système éducatif avait déjà des difficultés à se développer et où les enseignants meurent du sida ou sont trop malades pour enseigner. Et chaque année, toujours plus d’enfants perdent leurs parents et le soutien qui leur permettait d’aller à l’école. La réalisation des objectifs de l’Education pour tous dans un monde touché par le sida représente un défi sans précédent pour la communauté mondiale de l’éducation.»

C’est peut-être sur les systèmes éducatifs que l’impact de l’épidémie est le plus dévastateur dans le long terme. La moitié des 15 000 nouveaux cas d’infection qui se déclarent chaque jour dans le monde frappent des jeunes de 15 à 24 ans (1999). Les ravages de l’épidémie sont évidents dans les pays d’Afrique les plus touchés, où l’on trouve des taux de prévalence très élevés chez les enseignants (30 % au Malawi), une population croissante d’orphelins et d’enfants non scolarisés et un fossé qui ne cesse de se creuser entre les sexes au plan de l’éducation. Alors qu’elles sont déjà plus vulnérables que les garçons au Vih, les filles sont aussi plus susceptibles d’abandonner leur scolarité puisqu’elles sont retenues à la maison pour s’occuper de leurs proches malades ou s’acquitter d’autres tâches domestiques. On peut examiner l’impact intégral de l’épidémie dans le contexte du défi énorme auquel le secteur de l’éducation se trouve confronté. Plus de 113 millions d’enfants de 6 à 12 ans ne sont pas scolarisés dans les pays en développement - dont deux tiers de filles. Un enfant sur quatre qui entrent à l’école abandonne ses études avant d’être alphabétisé.

Même sans tenir compte de l’impact de l’épidémie, au moins 55 des pays les plus pauvres ont peu de chance d’arriver à la scolarité primaire universelle d’ici 2015 ; 28 d’entre eux sont parmi les 45 les plus affectés par le Vih/sida, note le rapport. A cause du sida, plusieurs des pays les plus touchés (comme l’Afrique du Sud et le Botswana) commencent à voir s’effriter les progrès durement acquis en matière d’éducation et les pays qui avaient déjà des difficultés à réaliser les objectifs du programme de l’Education pour tous se trouvent de plus en plus à la traîne, relève-t-on. Et les perspectives d’atteindre ces objectifs sont encore plus mauvaises si l’on considère qu’ils impliquent que les élèves doivent terminer leurs études primaires, “préalable indispensable à tout bon apprentissage ultérieur.” On estime que 88 pays risquent de ne pas arriver à la scolarité primaire universelle d’ici 2015. Et l’objectif d’éliminer les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici 2005 constitue un défi encore plus grand, vu que cette date s’approche rapidement et que les filles sont plus susceptibles d’abandonner leurs études pour cause de Vih/sida dans leurs familles. Johnson MBENGUE

Lire l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9499&unelocale__edition=3052

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