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SANTE ET SECURITE EN AFRIQUE : Les spécialistes en conclave à Dakar - Wal Fadjri - Sénégal - 21/05/02

Plus de 200 spécialistes civils et militaires de plusieurs pays d’Afrique et d’Occident se réunissent depuis ce matin à Dakar. Ils se penchent sur les problèmes de santé et de sécurité qui assaillent les pays et les populations d’Afrique. Le but recherché est de partager les expériences et les idées afin de parvenir à l’éradication ou, du moins, à la limitation de nombreuses affections qui touchent les pays d’Afrique.

Le séminaire sur la santé et la sécurité en Afrique est organisé par un organisme américain, le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (Cesa). Celui-ci reçoit un soutien et un financement du gouvernement des Etats-Unis. Il est dirigé par Mme Nancy J. Walker, qui a été, durant des années, fonctionnaire aux départements d’Etat et de la Défense de son pays. Dans son message introductif, elle a donné une des motivations de sa structure : “Les maladies et la pauvreté transcendent les frontières physiques et professionnelles. Il est donc illusoire pour n’importe quel pays de vouloir cantonner le combat dans les limites de son territoire”.

C’est le président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Il a rappelé, à cette occasion que la sécurité et la bonne gouvernance constituent deux volets importants du Nepad. “On ne peut pas développer un pays quand on passe son temps à soigner des malades ou à enterrer des morts. Or, l’Afrique n’est pas très loin de ce cas, avec les ravages occasionnés par des maladies comme le sida ou le paludisme”. Les spécialistes vont tenter d’offrir des solutions aux problèmes que les pays africains partagent tous.

Les répercussions de la situation économique et politique sur la santé ne vont pas être occultées. Au cours de la session d’hier, le Dr Rufaro Chatora, de l’Oms a montré la corrélation profonde entre l’insécurité médicale et la pauvreté. Il a relevé que dans la moitié des pays africains au moins, la moitié de la population n’a pas accès aux soins de santé primaire. Par ailleurs, dans plus de 20 pays, les montants consacrés aux dépenses de soins n’excèdent pas 20 dollars par habitant et par an. De manière symptomatique, ces carences ne sont pas prioritaires pour de nombreuses institutions gouvernementales. Le Dr Chatora explique que “nombreuses sont les populations d’Afrique qui ne songent qu’à assurer le prochain repas. Les problèmes de santé ne leur semblent pas préoccupants. Il est inimaginable que l’on puisse compter sur elles pour élaborer des programmes de développement”. Il en ressort que “les habitants de l’Afrique subsaharienne risquent plus de tomber malades ou de mourir d’une maladie infectieuse qui peut être évitée ou traitée que tout autre groupe de population”.

La directrice du Cesa et ses partenaires vont chercher à faire ressortir les liens qui existent entre les problèmes de sécurité et la santé. Ils soulignent d’ailleurs le fait que les pays en conflit ou en faible niveau de sécurité sont ceux qui ont les chiffres les plus élevés, en terme de détérioration des soins de santé. Néanmoins, Mme Walker insiste sur le fait que : “la sécurité va au-delà de la stabilité politique ou de la protection des frontières contre une agression extérieure. Elle concerne également le bien-être des individus”. De ce fait, sans un certain degré de bien-être économique et social, une société ne peut pas se considérer comme étant en sécurité. De même, des services de santé inadaptés ou une mauvaise situation sanitaire doivent être matière à inquiétude pour des responsables de la sécurité nationale.

Les personnes en mauvaise santé ne peuvent mettre la totalité de leur potentiel humain au service de la société. Il en découle des problèmes d’exode de cerveaux ou tout simplement de déplacement de populations. Ce qui, avec le risque de déstabilisation créé dans la région, provoquerait des problèmes plus vastes d’insécurité transfrontalière.

Tous ces aspects et bien d’autres encore, seront approfondis au cours des débats. Le séminaire va prendre fin vendredi prochain. Le président Wade dit en attendre des pistes d’action, dont il fera part à ses partenaires dans le cadre du Nepad. Mohamed GUEYE

Lire l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9518&unelocale__edition=3053

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