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HANDICAPES MOTEURS DU SENEGAL : La vie, un piège sans fin ? - Wal Fadjri - Sénégal - 21/05/02

Repérables au niveau des carrefours, des marchés, des banques, des mosquées et autres endroits publics des centres urbains, les mendiants handicapés moteurs grossissent le nombre des occupants de la rue. Combien sont-ils ? Difficile à dire. Dans ce lot, combien sont-ils à s’adonner à la mendicité ? Mystère et boule de gomme.

Cependant, le coin du voile est levé sur les causes de certains handicaps moteurs. “Les mariages consanguins peuvent déboucher sur la naissance d’enfants mal formés ou handicapés mentaux, d’enfants sourds-muets ou aveugles. L’automédication, l’utilisation des médicaments traditionnels, l’hypertension artérielle, le diabète, la malnutrition, les maladies infectieuses comme la syphilis, la rubéole, la toxoplasmose, etc., les accidents de la circulation, les facteurs environnementaux tels que la pollution atmosphérique, les difficultés dans l’accouchement et les incompatibilités sanguines sont autant de causes de handicaps moteurs”, souligne le Pr Jean Charles Moreau, chef du Service clinique gynécologique et obstétricale du Chu Le Dantec.

Quelle est l’attitude des pouvoirs publics face à ce dilemme ? “En plus des soins de santé primaires dont le développement est une priorité depuis la conférence de Alma-Ata en 1978, la politique de santé et d’action sociale du Sénégal repose fondamentalement sur la prévention”, souligne le document de stratégie de réduction de la pauvreté. Toutefois, du côté du ministère du Développement social et de la Solidarité nationale, on souligne que “l’impact des efforts consentis par l’Etat par l’accroissement du budget de l’action sociale au cours des dix dernières années est considérable. Chaque année, des subventions sont accordées à la Fédération nationale sénégalaise des associations de personnes handicapées. Rien que pour cette année, 60 millions ont été dégagés. Toute une stratégie et des programmes sont mis en œuvre pour aider les handicapés. C’est dire que l’appui est permanent”, souligne-t-on au niveau de la Direction de l’action sociale du ministère du Développement social et de la Solidarité nationale.

Par ailleurs, le président Abdoulaye Wade a nommé un handicapé, en l’occurrence Laba Cissé Diop, comme conseiller technique à la présidence de la République. Cette nomination est perçue comme une volonté de répondre aux multiples aspirations des handicapés, de poursuivre les mesures d’accompagnement et de dégager des perspectives d’une meilleure prise en compte de la problématique des handicapés.

Au niveau du ministère de la Famille et de la Petite enfance, on embouche la même trompette. Awa Guèye Kébé est favorable à la tenue des états généraux de la mendicité pour se pencher sur ce fléau qui prend de l’ampleur, nonobstant l’appui qui est accordé aux handicapés par l’octroi de machines à coudre et d’autres dons multiples.

A côté des pouvoirs publics, les partenaires au développement s’engagent à aider les handicapés moteurs. Un financement de l’Union européenne dont le coût global est d’environ 600 millions de nos francs, est destiné à l’Association nationale des handicapés moteurs du Sénégal (Anhms). “Nous visons, à travers ce projet, la promotion des handicapés, la défense des droits moraux et la lutte contre la mendicité. Pour ce faire, deux volets sont mis en œuvre. Dans le volet formation, différents modules dont la teinture, la cordonnerie, l’informatique, la coiffure, la couture, l’électronique et la fabrication de poupée sont exercés au siège sis au Front de terre. En revanche, le volet micro-crédit qui va démarrer incessamment va s’intéresser aux handicapés ayant subi une formation. Les femmes handicapées et leurs familles vont bénéficier d’une importante ligne de crédit. En outre, une formation genre aux personnes handicapées est également dispensée”, souligne Mme Roger, Ndèye Mané Traoré, socio-anthropologue à l’Anhms.

Les handicapés moteurs regroupés à travers plus d’une dizaine d’associations, battent en brèche tout cela. “Les autorités n’ont pas fait grand-chose. Elles doivent plutôt changer de politique. Par exemple, pour le projet de l’Ue, il est démontré que les handicapés puissent être des agents de développement au même titre que les hommes valides. C’est nous qui gérons le projet. L’essentiel se trouve dans le mental et dans l’esprit”, fait savoir Ousmane Thiendella Fall, assistant au coordonnateur du projet et par ailleurs membre de l’Anhms. Demba Arame NDIAYE

Lire l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9509&unelocale__edition=3053

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