La
3e Journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision a
été célébrée le 18 mai 2002 à Kombissiri, province du Bazèga. Le
thème de cette année était : «Lutte contre la pratique de l’excision,
les communautés s’impliquent». Placée sous la présidence du ministre
de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, M. Gilbert Ouédraogo,
la cérémonie a vu la présence de l’épouse du chef de l’Etat, Mme
Chantal Compaoré et de nombreuses personnes.
Le choix de ce thème traduit la volonté de nos responsables de voir
se consolider la mobilisation sociale en faveur de l’élimination
de cette violence imposée aux femmes et aux fillettes sous le couvert
d’une tradition retrograde.
Dans
son allocution, Mme Félicité Bassolé, secrétaire permanent du Comité
national de lutte contre la pratique de l’excision a dit qu’après
une décennie d’actions multiples, la pratique de l’excision est
en régression au Burkina.
Les
taux de prévalence sont respectivement de 6,5% pour les fillettes
de 0 à 4 ans, 16,3% pour celles de 5 à 10 ans.
Le constat est que même si la pratique persiste sévèrement dans
certaines zones, elle est tout de même en perte de vitesse. Mme
Bassolé a rappelé que les dénonciations encore en deçà de leurs
attentes, ont permis d’effectuer depuis la célébration de la 2e
journée (18 mai 2001) à Kokologho, une vingtaine de visites à domicile
pour des séances de sensibilisation ou pour procéder à des interpellations.
Cinq procès ont eu lieu, impliquant une quizaine de personnes qui
ont écopé de peine d’emprisonnement ou de sursis assorti d’amendes.
Le thème de la 3e journée de lutte contre la pratique de l’excision
dit que les communautés s’impliquent, c’est pourquoi à la cérémonie
de Kombissiri, le chef de ladite localité, le Naba Saaga a lu un
engagement pris par les communautés coutumière, musulmane, catholique
et protestante.
Nous
vous proposons la teneur du message :
«* Considérant les taux toujours élevés de la prévalence de la pratique
de l’excision, - de ses terribles dommages causés, - à l’enfant,
l’adolescente, la femme, la mère, - au couple, à la famille, à la
société et à l’humanité toute entière,
* nous affirmons qu’en réalité, les femmes, les filles excisées
ne sont ni pures, ni vierge, ni fidèles que les autres ; - qu’en
réalité aucune réligion n’encourage cette pratique; - au contraire
toutes les communautés la condamnent.
Aussi, nous, représentants des communautés coutumière, musulmane,
catholique, protestante ; responsables d’association et groupement
réaffirmons notre engagement aujourd’hui 18 mai 2002 plus qu’hier
dans la lutte contre cette pratique ignoble, dégradante, humiliante
pour la femme en particulier et la société en général».
Les communautés après ces engagements pris de tous, doivent avoir
dorénavant à l’esprit que tous les regards sont tournés vers elles
et qu’elles sont condamnées à réussir leur pari. Pierre Tapsoba
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l'article original : www.lobservateur.bf/debq.htm
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