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POUR PRESERVER LEUR SANTE A L’AGE ADULTE : Les mères doivent veiller à l’alimentation de leurs fœtus - Wal Fadjri - Sénégal - 27/05/02

«Les progrès en matière de santé publique, de nutrition et d’immunisation signifient que davantage de bébés survivent jusqu’à l’âge adulte, mais nous avons des preuves incontestables que la sous-alimentation du fœtus pourrait condamner l’adulte à une vulnérabilité aux maladies comme les cardiopathies, le cancer, le diabète et l’obésité», a déclaré Prakash Shetty, nutritionniste de la Fao, l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation. D’après de récentes recherches, les maladies chroniques chez l’adulte, comme l’hypertension et l’obésité, seraient liées à la sous-alimentation avant la naissance. En 1984, un médecin britannique avait constaté un lien étrange entre le taux de mortalité particulièrement élevé des nouveaux-nés dans une région pauvre au début du 20e siècle et une forte incidence de maladies cardiaques dans la même zone des décennies plus tard. Or, on sait que la mortalité néo-natale est un signe de pauvreté, tandis que les cardiopathies s’observent en particulier dans les sociétés d’abondance aux régimes riches en cholestérol et aux modes de vie stressants. Dans les années 1960, des chercheurs qui étudiaient la nutrition prénatale ont découvert qu’un fœtus privé des éléments nutritifs au début de sa gestation, mais bien nourri par la suite, développe un risque accru d’obésité à l’âge adulte. Selon M. Shetty, «il semble qu’il crée des phénotypes économes qui programment le métabolisme pour conserver chaque calorie et envoyer des éléments nutritifs disponibles au cerveau au détriment d’autres organes, ce qui accroît aussi le risque de diabète à un certain âge». Lesdits autres organes sont le foie, qui a un rôle important dans la régulation du cholestérol, le cœur et les reins. «Chacun de ces organes a une période de croissance critique, selon ce nutritionniste. Si le fœtus ne reçoit pas les éléments nutritifs dont il a besoin durant cette période, il réagit en ralentissant le rythme de la division cellulaire dans l’organe en question».

Le droit à la nourriture devrait être examiné par les chefs d’Etat et de gouvernement qui se réuniront à Rome à l’occasion du Sommet mondial de l’alimentation (10 - 13 juin 2002). Ce sommet devrait aussi faire le point des progrès accomplis vers l’élimination de la faim, identifier des moyens d’accélérer le processus et réaffirmer les engagements politiques consistant à réduire au moins de moitié le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde d’ici à 2015.

Selon la Fao, beaucoup d’erreurs alimentaires dérivent de la malnutrition maternelle. C’est pourquoi cette organisation travaille avec l’Oms et l’Unicef pour promouvoir une meilleure nutrition chez les femmes enceintes. Au Sénégal, les Centres de nutrition communautaires sont en passe de gagner leur combat contre les effets de la malnutrition maternelle et infantile grâce surtout à l’appui du Programme alimentaire mondial. Il reste aux mères à s’informer sur les règles d’une bonne nutrition. En la matière, il importe surtout de rechercher l’équilibre en satisfaisant les besoins de l’organisme tout en évitant la suralimentation.
El Hadj Dame SECK

Lire l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9626&unelocale__edition=3057

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