«Les
progrès en matière de santé publique, de nutrition
et dimmunisation signifient que davantage de bébés
survivent jusquà lâge adulte, mais nous
avons des preuves incontestables que la sous-alimentation du ftus
pourrait condamner ladulte à une vulnérabilité
aux maladies comme les cardiopathies, le cancer, le diabète
et lobésité», a déclaré
Prakash Shetty, nutritionniste de la Fao, lorganisation des
Nations-Unies pour lalimentation. Daprès de récentes
recherches, les maladies chroniques chez ladulte, comme lhypertension
et lobésité, seraient liées à
la sous-alimentation avant la naissance. En 1984, un médecin
britannique avait constaté un lien étrange entre le
taux de mortalité particulièrement élevé
des nouveaux-nés dans une région pauvre au début
du 20e siècle et une forte incidence de maladies cardiaques
dans la même zone des décennies plus tard. Or, on sait
que la mortalité néo-natale est un signe de pauvreté,
tandis que les cardiopathies sobservent en particulier dans
les sociétés dabondance aux régimes riches
en cholestérol et aux modes de vie stressants. Dans les années
1960, des chercheurs qui étudiaient la nutrition prénatale
ont découvert quun ftus privé des éléments
nutritifs au début de sa gestation, mais bien nourri par
la suite, développe un risque accru dobésité
à lâge adulte. Selon M. Shetty, «il semble
quil crée des phénotypes économes qui
programment le métabolisme pour conserver chaque calorie
et envoyer des éléments nutritifs disponibles au cerveau
au détriment dautres organes, ce qui accroît
aussi le risque de diabète à un certain âge».
Lesdits autres organes sont le foie, qui a un rôle important
dans la régulation du cholestérol, le cur et
les reins. «Chacun de ces organes a une période de
croissance critique, selon ce nutritionniste. Si le ftus ne
reçoit pas les éléments nutritifs dont il a
besoin durant cette période, il réagit en ralentissant
le rythme de la division cellulaire dans lorgane en question».
Le
droit à la nourriture devrait être examiné par
les chefs dEtat et de gouvernement qui se réuniront
à Rome à loccasion du Sommet mondial de lalimentation
(10 - 13 juin 2002). Ce sommet devrait aussi faire le point des
progrès accomplis vers lélimination de la faim,
identifier des moyens daccélérer le processus
et réaffirmer les engagements politiques consistant à
réduire au moins de moitié le nombre de personnes
sous-alimentées dans le monde dici à 2015.
Selon
la Fao, beaucoup derreurs alimentaires dérivent de
la malnutrition maternelle. Cest pourquoi cette organisation
travaille avec lOms et lUnicef pour promouvoir une meilleure
nutrition chez les femmes enceintes. Au Sénégal, les
Centres de nutrition communautaires sont en passe de gagner leur
combat contre les effets de la malnutrition maternelle et infantile
grâce surtout à lappui du Programme alimentaire
mondial. Il reste aux mères à sinformer sur
les règles dune bonne nutrition. En la matière,
il importe surtout de rechercher léquilibre en satisfaisant
les besoins de lorganisme tout en évitant la suralimentation.
El Hadj Dame SECK
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l'article original : www.walf.sn/archives/article2.CFM?articles__num=9626&unelocale__edition=3057
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