Le
marché illicite de médicaments prend des proportions
alarmantes au Sénégal. Cet état de fait constitue
une grave menace sur la santé des populations et freine le
développement des officines à travers le pays. Le
constat émane de Mamadou NDiadé et de Annette Seck
Ndiaye, respectivement président de lordre et présidente
du syndicat des pharmaciens privés du Sénégal.
Les
pharmaciens du Sénégal tirent la sonnette dalarme
sur le marché parallèle de médicaments. Cette
pratique illicite représente aujourdhui 60 % du volume
de médicaments vendus en Afrique. Du fait de son ampleur,
le phénomène menace dangereusement la santé
des populations et freine le développement des officines
privées à travers le pays.
Au
Sénégal, ces médicaments en question proviennent
le plus souvent de détournement de dons, de trafic de bons
et dordonnances et du trafic de médicaments délivrés
par les institutions de prévoyance maladie.
Selon
les responsables de lordre et du syndicat des pharmaciens
privés, les pays anglophones, asiatiques et lInde inondent
le marché africain de produits pharmaceutiques qui passent
par des circuits parallèles. Certains de ces produits ne
se retrouvent même pas sur le marché formel.
Au
Sénégal, Keur Sérigne Bi, situé sur
lavenue Blaise Diagne à Dakar, le marché Thiaroye
dans la banlieue de Dakar ou encore Daroumousty et Touba dans la
région de Diourbel, constituent entre autres, selon les responsables
moraux des organisations de professionnels du secteur les vrais
bastions du marché illicite de médicaments. Des lieux
où dimportantes quantités de médicaments
sont stockées , manipulées, entretenues et vendues
dans des conditions hors normes.
Selon
Mamadou Ndiaté, président de l ordre des pharmaciens
du Sénégal " contrairement à ce que pourraient
penser certains, laspect concurrence nous préoccupe
peu face à la menace que constitue cette pratique illicite
sur la santé des populations ". En tant que professionnels,
dit-il, nous avons lobligation de sensibiliser les populations
et les autorités sur les dangers de ce phénomène
qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Et dajouter
que "nos compatriotes doivent comprendre quà cause
dune différence de 200F ou de 500F sur le prix dun
médicament dans les officines et ceux vendus sur le marché
parallèle, ils nont pas le droit de risquer leur vie
".
Les
professionnels du médicament qui organisent le mardi 28 mai
prochain une marche de sensibilisation contre les méfaits
de lautomédication et la pratique illicite de vente
parallèle de médicaments, interpellent les autorités
sur lexistence des bastions de la vente illicite de médicaments.
Un marché où lon retrouve souvent des médicaments
qui ne sont pas vendus sur le marché formel parce que provenant
de laboratoires spécialisés dans la contrefaçon
.M. Mika LOM
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l'article original : www.sudonline.sn/archives/27052002.htm
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