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Méningite : Encore deux semaines d'accalmie avant de déclarer l'épidémie éteinte - sidwaya - Burkina Faso - 27/05/02

Jeudi à l'hôtel Amiso, le ministère de la Santé a rencontré la presse nationale et internationale pour un point de presse sur la situation de la méningite en 2002 au Burkina Faso. Le secrétaire général du ministère, le docteur Jean-Gabriel Ouango, qui a animé le point de presse a fait la situation épidémiologique, énuméré les principales activités menées, les principaux acteurs, les ressources mobilisées et leur utilisation et donné des perspectives pour l'année 2003.

Le Burkina Faso a connu au cours de la dernière décennie trois épidémies de méningite en 1996, en 1997 et en 2001 au cours desquelles on a enregistré respectivement 42 967 cas avec 4 363 décès, 22 293 cas avec 2 533 décès et 12 790 cas dont 1 769 décès. Les épidémies de 1996 à 2001 étaient à forte prédominance de Neisseira Meningitidis des serogroupes A et C.

"La méningite est une maladie qui perdure toute l'année. Nous avons des cas de méningite toute l'année. Et il y a des moments où il y a l'épidémie. Cette année ( à la neuvième semaine), c'est le district de Pama qui est entré en premier dans l'épidémie. A la quatorzième semaine, nous avons atteint le pic avec un cumul de 8 446 cas dont 1 060 décès avec un total de trente districts sanitaires sur cinquante trois en épidémie. A la vingtième semaine (au 19 mai 2002), le pays est sorti de sa situation d'épidémie et nous avons un cumul de 12 784 cas dont 1 473 décès. Pour la seule semaine n° 20, il y a eu 191 cas dont vingt-six décès et aucun district sanitaire n'est en situation d'épidémie", a affirmé le docteur Jean-Gabriel Ouango.

Il faut attendre encore deux semaines d'accalmie avant de déclarer l'épidémie de méningite éteinte.

Cette année, une étude longitudinale effectuée dans des districts en épidémie a permis au ministère de la Santé, en collaboration avec le CDC-Atlanta et l'OMS, de confirmer que 64,30% des cas de méningite sont dus au W135, alors que le méningocoque A + C est en faible proportion.

Parmi les principales activités menées au cours de l'année, il y a eu le prépositionnement des médicaments et de consommables dans toutes les régions sanitaires, dès le mois de janvier 2002. Le ravitaillement s'est poursuivi durant toute la période de l'épidémie ; l'organisation de campagne réactive (avec l'anti-méningo A+C) dans tous les districts ayant atteint, le seuil d'alerte ou même ayant enregistré des cas sans que le seuil d'alerte ne soit atteint l'envoi sur le terrain d'équipes d'investigation composées d'épidémiologistes, de spécialistes de laboratoire et d'experts du CDC-Atlanta pour déterminer la nature des germes en cause (les premiers prélèvements avaient montré la prédominance du pneumocoque qui n'est pas responsable de flambées épidémiques, mais qui entraîne un fort taux de létalité) ; l'étude de longitudinale sur cinq districts pour apprécier la proportion du W135 par rapport aux autres germes en cause ; la réunion du comité de crise à raison de deux fois par semaine pour la mise en œuvre des stratégies de lutte définies ; la prise en charge correcte et précoce des cas en vue de réduire la létalité.

Les principaux acteurs impliqués dans la lutte contre l'épidémie sont essentiellement les membres du comité de pilotage mis en place dans le cadre de la campagne préventive, élargi aux partenaires et les médias.

Les partenaires ont contribué à hauteur de 1 057 792 519 F CFA. Cette somme a servi à l'achat de médicaments et de consommables, vaccin tétravalent, équipement et consommables de laboratoire, carburant, papeterie et entretien de véhicules, appui à la supervision etc.

Pour les perspectives de l'année 2003, le ministère de la Santé va prendre des mesures qui vont lui permettre de se préparer en vue d'une éventuelle épidémie à W 135.

En surveillance épidémiologique, il y aura un renforcement par la formation-recyclage en surveillance intégrée de tout le personnel jusqu'au niveau CSPS ; ce qui va améliorer la protection précoce et la notification devant toute situation épidémique. Cette formation doit être finie d'ici au mois de novembre 2002.
Pour la prise en charge des cas, il y aura l'achat et la disponibilité des médicaments et consommables dès le mois de novembre ou décembre 2002.

Le vaccin tétravalent Mencevax AWCY coûtant un peu cher (au moins cinq mille francs CFA, la dose), il faudrait au moins 61 000 000 000 F CFA pour assurer l'immunisation d'au moins 95% de la population et ce sans les coûts opérationnels, environ 50 000 000 000 F CFA pour vacciner les sujets de la tranche d'âge de 2 à 30 ans. Des coûts que le Burkina Faso ne peut supporter compte tenu du contexte économique. Ces coûts concernent uniquement les vaccins et les seringues.

Des campagnes de sensibilisation seront menées à l'endroit des populations à partir du mois d'octobre ou novembre 2002. Il sera organisé à Ouagadougou en juillet 2002, une réunion internationale sur la méningite au cours de laquelle il sera discuté de l'organisation d'une riposte globale par les pays et leurs partenaires.

Pour que le W135 soit subventionné, il faut d'abord faire une évaluation. Le processus est long. L'évaluation est en cours et prendra fin au cours de la première semaine du mois de juillet 2002. Fernand Kouda

Lire l'article original : www.sidwaya.bf/sid27_05_02/societe-2.htm

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