C'est,
entre autres, le mobile des assises de Libreville qui permettront
aux experts d'asseoir les contours de la contribution des épouses
des chefs d'État africains.
LA
lutte contre la pandémie du VIH-Sida connaîtra très
prochainement une nouvelle dimension. Les prémisses de cette
nouvelle orientation vont être posées à partir
de ce matin, avec entrée en lice dans ce combat contre le
Sida des Premières Dames d'Afrique. Celles-ci, réunies
au sein de "l'Alliance des premières Dames d'Afrique",
ont décidé désormais de s'impliquer plus que
par le passé dans le front qui s'est formé pour freiner
l'expansion de la maladie et ses conséquences avant de parvenir
(souhait ardent) grâce aux avancées technologiques
à l'éradiquer.
C'est
dans cette optique que s'ouvre ce matin sous a présidence
de Mme Edith Lucie Bongo, épouse du chef de l'État
un important Atelier régional des experts des Premières
Dames d'Afrique sur le VIH/Sida.
Ces
assises qui verront la participation d'une cinquantaine de pays
auront pour principal objectif de créer une plate-forme commune
en vue de la participation au Sommet des Premières Dames
que Genève abritera en juillet prochain et où elles
devront proposer des résolutions dynamiques. Celles-ci seront
l'illustration de la volonté des épouses des chefs
d'État africains d'apporter une note spécifique au
mouvement d'ensemble. La spécificité de cet engagement,
en ce qu'elle est novatrice, donnera un relief particulier aux efforts
consentis au niveau continental.
L'Atelier
de Libreville constitue, en réalité, un jalon déterminant
dans la matérialisation de l'alliance des Premières
Dames en matière de lutte contre la pandémie du Sida.
Cette alliance des Premières Dames aura aussi pour mission
de mobiliser les fonds en vue de la mise en oeuvre des laps nationaux
multisectoriels lutte contre le Sida dans les pays respectifs.
Les
experts qui plancheront jusqu'au vendredi 7 juin prochain (clôture
des travaux) traduiront dans leurs différentes contributions
les préoccupations majeures des Premières Dames d'Afrique.
Celles-ci portent, entre autres, sur "la prévention
de la transmission mère-enfant du VIH", "les traitements
et la problématique de la sensibilisation en milieu rural".
L'ampleur
de la prise de conscience des premières dames d'Afrique est
opportune et se veut proportionnelle à la gravité
de la situation que vit le monde par rapport à cette terrible
maladie. Les statistiques donnent froid dans le dos et c'est surtout
au niveau des jeunes que les ravages sont les plus importants. On
estime en effet que le Sida a d'ores et déjà fait
au moins 10,4 millions d'orphelins de moins de 15 ans (c'est-à-dire
les enfants ayant perdu leur mère ou leurs deux parents du
fait de l'épidémie). Le nombre total d'enfants rendus
orphelins depuis le début de la pandémie est de 13,2
millions, et ce chiffre devrait avoir plus que doublé en
2010. En outre, au cours de l'année 2000, les décès
liés au Sida ont fait environ 2,3 millions d'orphelins (soit
un toutes les... 14 secondes).
La
situation en Afrique n'échappe pas à cette tendance
calamiteuse. Mieux, le continent reflète à lui seul
la profondeur du drame. En témoignent les estimations chiffrées
de 1999 au titre des orphelins. Parmi les pays les plus affectés,
l'Afrique du Sud avec 371 000 orphelins, le Burkina Faso (211 000),
l'Éthiopie (900 000), la Namibie (53 000), le Nigéria
(970 000), la Zambie (447 000) et le Zimbabwe (623 000). Toutes
choses qui ont inspiré les Premières Dames d'Afrique
dans leur croisade en vue de leur contribution dans les efforts
multiformes actuels des gouvernements, des organisations et des
communautés mus par l'obligation urgente de trouver les moyens
de faire reculer le fléau.
Source : Journal l'Union du 05/06/2002
Lire
l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_05062002g.htm
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