La direction nationale de la protection sanitaire du Ministère
de la santé publique a organisé le 30 mai dernier un atelier de
restitution de la Convention cadre de lutte antitabac (Cclat). Ouverte
par le Directeur de Cabinet du Ministère de la santé publique, cette
activité, a dit le Dr. Victor Hounkonnou, s'inscrit dans le cadre
des actions prévues au programme de l'édition 2003 des Journées
mondiales de lutte contre le tabagisme initiées depuis quelques
années par l'Organisation mondiale de la santé (Oms).
Selon le docteur Victor Hounkonnou, chef du Service Iec et point
focal de la lutte antitabac au Ministère de la santé publique, les
statistiques liées à la pandémie du tabagisme dans le monde sont
très alarmantes. De sources proches de l'Organisation mondiale de
la santé, plus du 1/3 de la population mondiale, soit 1,1 milliards
d'individus dont 200 millions de femmes fument à travers le monde.
A ces chiffres, il convient d'ajouter le nombre de décès dû au tabagisme
qui s'élève chaque année à plus de 4 millions d'âmes. Toujours selon
ces sources, le tabac tuera à partir de 2030 plus de 10 millions
de gens par an et 7 millions de ces victimes seront à rendement
faible. "Face à ce tableau très sombre aggravé par les opérations
de charme que développent les industries de tabac pour amener les
couches les plus défavorisées à s'adonner au tabagisme, l'Organisation
mondiale de la santé n'est pas restée insensible", a déclaré le
Dr. Victor Hounkonnou. Les actions de l'Oms, a-t-il confié, remontent
à 1989 avec l'institution des Journées mondiales sans tabac. Cette
action qui a pour but d'appuyer les Etats membres de l'Oms dans
la lutte contre le tabagisme par la sensibilisation des communautés
a été depuis quelques années couplée par d'autres actions d'envergure
dont la plus récente est l'élaboration de la Convention Cadre de
la lutte anti-tabac aujourd'hui en cours de ratification. Cet instrument
juridique, qui fait le constat de la pandémie au plan mondial, situe
dans son préambule la responsabilité des industries de tabac et
définit les devoirs des Etats, est subdivisé en 38 articles, a expliqué
le Dr. Hounkonnou. Dans son élaboration, cette Convention Cadre
a subi un long processus, a par ailleurs ajouté le conférencier.
Du 16 au 22 juin 2003, la Convention cadre dont le texte définitif
a été déjà adopté par les parties prenantes à son élaboration (
délégués de 191 Etats, des industriels de tabac et des planteurs…)
sera au siège de l'Oms où elle sera ouverte à la signature des Etats
membres. Du 30 juin 2003 au 29 avril 2004, la Convention cadre de
la lutte anti-tabagisme sera au siège des Nations Unies. Sa mise
en vigueur interviendra à partir de sa ratification par au moins
40 Etats.
Que fera le Bénin ?
Quelle attitude devra adopter l'Etat béninois et sa communauté
face à l'augmentation exponentielle des cas de décès liés au tabagisme?
C'est justement à cette question que les cadres pétris des questions
de la santé conviés à cet atelier de restitution ont tenté de répondre.
Pour les uns et les autres, il urge que le Bénin comme plusieurs
autres pays appose sa signature au bas de la Convention et participe
à l'élaboration des protocoles devant l'accompagner et devant aboutir
à sa ratification. Dans l'immédiat, il est urgent de penser à l'élaboration
d'un programme national de lutte contre le tabagisme et l'intensification
de la sensibilisation des communautés à la base, préconisent les
participants à cet atelier. Pour eux, il s'agira de mettre en œuvre
le Cclat par une réglementation forte et spécifique aux domaines
abordés dans la Convention.
Affissou ANONRIN
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