L'ancien ambassadeur américain Andrew Young sera l'invité de marque
de la réunion annuelle de l'Association pour la promotion des médecines
traditionnelles (PROMETRA), qui aurait testé scientifiquement un
médicament antisida à base de plantes jugée efficace sur 62 patients.
L'ONG internationale basée à Malango, dans la région de Fatick,
à 150 km de Dakar, réunit des centaines de guérisseurs traditionnels
qui affirment avoir également découvert des traitements contre plusieurs
affections, notamment contre le diabète et l'hypertension artérielle.
Cette rencontre annuelle est également mise à profit pour prédire
des événements, parfois tristes, parfois heureux, comme une bonne
pluviométrie ou des catastrophes tels que les assassinats politiques.
M. Young, ancien maire d'Atlanta, une ville de l'Etat de la Géorgie,
est en contact avec le Dr Eric Gbodossou depuis que ce spécialiste
en médecine traditionnelle formé à Dakar a rendu publique la découverte
de Metrafaids au cours de la Conférence internationale 2002 sur
le sida, organisée à Barcelone, en Espagne. Metrafaids est le fruit
de travaux de recherche concertés réalisés sous la coordination
du Comité scientifique et juridique international (CSJI) de Prometra,
qui avait été créé à la fin de la Conférence internationale sur
le VIH/sida, réunie à Dakar en mars 1999. Safiétou Bâ Ndaw, directrice
de département au siège du PNUD, à New York, prendra également la
parole au cours de la réunion préparatoire du CSJI, qui sera présidée
par la ministre de la Santé du Sénégal, le Pr Awa Marie Coll Seck.
"Après que nous avons annoncé la découverte de Metrafaids à Barcelone,
M. Young et son équipe étaient entrés en relation avec nous. Nous
avons eu plusieurs contacts, il m'a même invité à assister à une
cérémonie de remise d'un doctorat honoris causa organisée en son
honneur en Afrique du Sud", a déclaré le Dr Gbodossou dans un entretien
avec la PANA.
Andrew Young doit s'entretenir avec les responsables de Prometra
sur les voies et moyens de faire passer Metrafaids à un stade de
large distribution de telle sorte que les individus qui achètent
du pain puissent aussi acquérir ce médicament.
Son équipe et le PNUD font partie des défenseurs de ce médicament
à base de plante, composé de cinq espèces, découvert en Afrique
de l'Ouest.
L'appui le plus important est venu de la Fondation Ford, qui a
offert 2 millions de dollars, tandis que le président sénégalais
Abdoulaye Wade a promis d'apporter son appui à cette initiative
dans le cadre du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement
de l'Afrique). "Pendant que des personnes comme Andrew Young et
les membres de son équipe et des médecins du Nord tentent de s'informer
davantage au sujet de notre découverte, l'attitude des chercheurs
africains est plutôt mitigée. Il y a ceux qui posent de nombreuses
questions et ceux qui se montrent vraiment sceptiques au lieu d'encourager
la recherche sur la médecine traditionnelle de laquelle dépendent
85% de la population africaine", a fait remarquer M. Gbodossou.
Malgré tout cela, a-t-il poursuivi "nous avons la conviction que
Metrafaids est bon, car il est le produit d'une bonne science, d'une
bonne méthodologie et de travaux d'une équipe crédible. Les résultats
des tests ont été vérifiés par l'Institut Pasteur et Labcor, un
laboratoire de diagnostic de New York", a encore déclaré le Dr Gbodossou.
Les conclusions révèlent que la charge virale a été réduite de 66
à 89% chez 65% des 62 patients traités. Au même moment, il a été
constaté une augmentation de 10 à 400% des cellules CD4. Les adultes
et adolescents en bonne santé ont un compte CD4 d'environ 800 cellules
par mètre cube de sang.
Le risque de maladie augmente lorsque les cellules de CD4 tombent
en dessous de 200. Par ailleurs, les médecins observent la charge
virale dans le sang pour déterminer l'ampleur des dégâts causés
par le VIH.
Cependant, le Dr Gbodossou a révélé que les chercheurs du Prometra
ont suivi de près le cas d'une femme qui faisait partie des 62 patients.
"Elle a ignoré nos conseils et s'est laissée aller à des activités
sexuelles non protégées, si bien qu'elle nous est revenue avec une
grossesse", a-t-il dit. Les chercheurs de Prometra l'ont suivie
jusqu'à son accouchement et ils ont eu l'agréable surprise de découvrir
que son enfant est né séronégatif, a fait savoir Eric Gbodossou,
tout en indiquant que Metrafaids n'a pas encore révélé tous ses
secrets.
"Nous sommes ensuite entrés en contact avec des infirmières de
l'hôpital qui traitait son partenaire et dans lequel son sang avait
été prélevé. L'analyse sanguine a révélé que ce dernier était aussi
séronégatif", a révélé le principal chercheur de l'étude sur Metrafaids.
"Il s'agit d'un incident très intéressant, même si un cas unique
ne suffit pas pour fonder les conclusions d'une recherche scientifique.
Nous avons le sentiment qu'il convient de beaucoup approfondir les
recherches afin d'améliorer la médecine traditionnelle", a-t-il
encore dit. Pour le moment cependant, nous pouvons dire que Metrafaids
est un médicament africain qui pourrait offrir une solution au problème
du sida en Afrique ", a ajouté le médecin/tradipraticien d'origine
béninoise.
Prometra a obtenu un brevet pour la commercialisation de Metrafaids
dans 16 pays africains. Les procédures sont en cours pour faire
breveter ce médicament à base de plante dans 114 autres. "Nous effectuons
des recherches sérieuses et crédibles, mais il nous manque les crédits
nécessaires pour accompagner cette initiative. Dans le même temps,
le nombre de décès monte en flèche parce que l'argent manque en
raison de l'injustice qui prévaut dans le monde". "Si 80% environ
des personnes vivant avec le VIH/sida résident en Afrique, plus
de 95% du budget de la lutte contre cette maladie mortelle est à
la disposition du Nord", a déclaré le Dr Gbodossou avec une pointe
d'ironie.
Sa conviction est qu'aucun individu doté de tous ses sens n'oserait
se lever pour tenter de justifier les considérables dépenses consacrées,
en Afrique, à l'acquisition de "Mirage" ou d'autres matériels militaires,
pendant que seuls 50.000 des 30 millions de personnes qui vivent
avec le VIH sur le continent ont les moyens de se procurer des antirétroviraux.
Lire l'article original : http://www.fasonet.bf/hebdo/actualite2/hebdo218/santemedecine218.htm
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