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L'actualité de la santé en Afrique

EXCISION AU SENEGAL : 20 % des femmes touchées - Le Sud - Sénégal - 27/05/2003

Le projet d'appui à la planification familiale et lutte contre les MST/sida vient de publier son " étude des connaissances, attitudes et pratiques des populations de la région de Kolda sur l'excision.

Résumé

"Parmi les pratiques traditionnelles profondément ancrées, qui ont de graves répercussions sur la santé des jeunes filles et des femmes figurent les mutilations sexuelles féminines. Celles-ci désignent toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la fille ou toute autre mutilation des organes génitaux féminins qui est pratiquée pour des raisons culturelles ou autres et non à des fins thérapeutiques".

C'est sur cette phrase que commence le rapport de l'étude. Il existe quatre types de mutilations sexuelles féminines. Le premier type correspond au cas où une partie ou la totalité du clitoris est amputée. Lorsque le clitoris et une partie ou la totalité des petites lèvres sont amputées, on parle de second type. En ce qui concerne le troisième type, il s'agit d'une amputation du clitoris ainsi que d'une partie ou de la totalité des petites lèvres. À cela s'ajoute la pratique d'incisions dans les grandes lèvres pour créer des surfaces brutes. Ces surfaces brutes sont ensuite cousues ensemble et/ou rapprochées en attachant les jambes jusqu'à ce qu'elles guérissent, formant ainsi un capuchon de peau qui recouvre l'urètre et la majeure partie du vagin. Enfin le quatrième type désigne tout autre procédure non classifiée entraînant une mutilation sexuelle féminine.
La première question qui vient à l'esprit des gens qui ne pratiquent pas l'excision est pourquoi.

Pourquoi faire risquer sa vie à sa fille de telle sorte ?
Il semblerait que la justification et la motivation de la pratique soient étroitement liées à la définition de la féminité et à la valorisation de la sexualité féminine dans la société. " Dans beaucoup d'ethnies, l'excision permet aux femmes concernées l'identification au niveau de leur société et, accompagnée des rites initiatiques, elle représente souvent le passage de l'enfance à la vie des adultes " stipule le rapport.

115 millions d'Africaines concernées

La pratique de l'excision est une tradition répandue dans plusieurs pays du continent africain. L'étude estime qu'environ 115 millions d'Africaines ont subi cette pratique. Les pays concernés sont entre autres le Soudan, l'Erythrée et la Somalie où se pratiquent les formes les plus sévères. Le Mali et le Nigeria sont aussi très touchés. Dans beaucoup d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest, comme le Sénégal, on pratique surtout des formes d'excision de premier et second type.

Au niveau du Sénégal, autour de 20 % de la population féminine est excisée. Mais de grandes disparités sont constatées en fonction des différentes ethnies. Les Wolofs et les Sérères ne connaissent quasiment pas ce genre de pratique. Par contre, l'excision est très répandue parmi les ethnies de la Casamance, notamment les Peuls, les Mandingues, les Malinkés et une partie des Diolas. Dans cette région, le pourcentage de femmes excisées en fonction de la population féminine varie entre 50 et 100 %. Enfin, les mutilations génitales féminines se pratiquent également le long du fleuve Sénégal, tout à fait au Nord et à l'Est du Pays.

La situation à Kolda

Kolda figure parmi les régions les plus touchées par l'excision au niveau du Sénégal. " Selon une enquête menée en 1995 dans la commune de Kolda 85,7% des femmes qui ont eu leur premier accouchement étaient excisées " mentionne le rapport.

"La population de Kolda est essentiellement rurale (à 88%). Elle vit en grande partie de la culture et de l'élevage, avec un faible taux de scolarisation (54,7%) et est ancrée dans une vie traditionnelle avec peu d'accès aux canaux de communication de masse et aux informations actuelles " stipule le rapport. La région connaît une persistance de pratiques et de comportements socio-cultuels néfastes à la santé de la femme et dont l'excision figure au premier plan, avec d'autres pratiques telles que le mariage précoce.

Au niveau du Sénégal, la lutte contre l'excision a été amorcée depuis les années 70 par le ministère de la Santé, celui de la Femme et de l'action sociale et par les organisations féminines. Le 20 novembre 1997, Abdou Diouf prend ouvertement position contre la pratique de l'excision, à l'occasion du Congrès mondial des droits de l'homme à Dakar. Le soutien du gouvernement aux initiatives de lutte contre l'excision s'est traduit par le vote d'une loi interdisant cette pratique le 13 janvier 1999. Et le ministère de la Famille et de la Petite enfance a finalisé avec des partenaires un plan d'action national pour éliminer l'excision au Sénégal dans les cinq ans à venir.

Véronique Jampy (stagiaire) et M.BADJI

Lire l'article original : http://www.wagne.net/messager/messager/2003/05/1515/gestion.htm


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