Le paludisme tue plus que le Sida en Afrique. Dans certaines régions,
le paludisme sévit durant toute l'année. Cette maladie ne tarde
pas à causer des victimes. Elle est la principale cause de la mortalité
dans nos pays. Malgré les efforts entrepris, elle demeure toujours
un problème de santé publique.
Le paludisme, comme le Sida constitue un fléau que l'Afrique doit
absolument vaincre si elle veut assurer un meilleur devenir de sa
population. Depuis plusieurs années cette maladie a causé d'énormes
pertes en vies humaines. Des milliers de personnes sont tombées
sous ses pieds. Les populations africaines ne sont pas toujours
sorties de l'auberge puisque cette maladie continue tranquillement
son chemin sans être sérieusement inquiétée malgré les tentatives
de trouver des solutions. Néanmoins la lutte continue et tôt ou
tard, l'Afrique sortira du tunnel. C'est pour cela que la lutte
gagne du terrain malgré l'omniprésence de la maladie et de ses conséquences
néfastes sur la population. La lutte est menée sur deux fronts.
La prévention et le traitement.
Au niveau de la prévention il y a l'utilisation des moustiquaires
imprégnées qui a été recommandée comme une des stratégies de lutte
anti-paludique. Il faut donc savoir que les moustiquaires sont utilisées
pendant la période de sommeil pour éviter les piqûres. Malheureusement
ce n'est pas seulement en ce moment que les moustiques piquent.
Ils piquent pendant qu'on est assis chez soi en train de regarder
la télé ou entrain de causer ou en tout cas tant qu'on n'est pas
sous protection de leurs piqûres dans les zones où il y a l'obscurité.
Et donc, quand bien même quelqu'un utilise la moustiquaire, les
temps où il est hors de celle-ci, s'il est piqué, il peut avoir
le paludisme. Cela démontre la limite de l'efficacité d'utilisation
de la moustiquaire. Les moustiquaires sont un moyen en plus mais
pas suffisant en tant que tel tout seul. Dans l'aspect traitement,
il y a des difficultés d'ordre technique et économique. Certains
moyens de lutte ne sont actuellement pas efficaces à 100%. Il y
a les problèmes de résistance des parasites du paludisme aux médicaments
qui font que certains produits pharmaceutiques ne sont plus totalement
efficaces. Ce qui est une entrave aux résultats de la lutte contre
ce mal. De façon générale, la résistance du parasite et du vecteur
constitue une difficulté pour l'éradication de l'épidémie.
L'impact économique de la maladie
Au plan économique, il y a certes des médicaments génériques à
moindre coût pour traiter le " palu ". Mais force est de constater
qu'il y a des zones rurales où la pauvreté de la population est
telle que leur pouvoir d'achat ne leur permet pas de se procurer
des médicaments lorsqu'on est en face de nombre élevé d'enfants
ou de personnes qui peuvent faire trois à quatre accès palustres
par an. Faute de moyens, la réduction du paludisme dans ces zones
est donc très difficile. Tous ces handicaps freinent l'évolution
de la lutte malgré le fait qu'il y ait des organismes qui soutiennent
la lutte anti-paludisme. Il faut trouver des médicaments qui soient
efficaces et très accessibles par la majorité de la population surtout
celle rurale.
L'impact du paludisme sur la population est alarmant. Lorsqu'on
est atteint du palu, il y a une baisse de productivité. Le coût
global engendré par le paludisme selon les spécialistes s'élève
à 12 milliards de dollars comme perte en terme de Produit national
brut (PNB) de toute l'Afrique. C'est dire que dans la lutte contre
la pauvreté, la lutte anti-paludique doit être une priorité car
le paludisme a un effet néfaste sur les indices de développement
humain durable.
Comment vaincre le palu ?
Il faut savoir que le paludisme est une maladie devenue très fréquente
et dont les signes cliniques (maux de tête, d'articulation de ventre,
une fatigue générale…) sont très nombreux et ne sont pas seulement
spécifiques au " palu ". Lorsque les gens ressentent ces signes
cliniques, ils pensent automatiquement au palu. Il est important
de se rendre dans un centre de santé pour être sûr de la maladie
avant d'engager tout traitement. Mais avec l'état de pauvreté, les
gens préfèrent commencer le traitement sans un examen préalable
ni sur instruction d'un spécialiste. Si après trois jours de traitement
avec des médicaments de bonne qualité à la dose correcte et qu'après
il y a toujours les mêmes signes il convient de penser que ça peut
ne pas être le palu. Malheureusement il y a beaucoup de cas de décès
dus à des traitements de palu pendant 5 à 8 jours en faisant des
perfusions avec de la quinine. Or on sait que si la quinine est
administrée à une dose correcte pendant trois jours, on constate
une amélioration de la santé du malade. Compte tenu de la fréquence
très rapprochée du palu, on ne peut pas à tout moment, par faute
de moyens, faire les examens de sang pour une confirmation ; ce
qui est sûr, lorsque les médicaments sont bons, la durée du traitement
ne doit pas excéder les 72 heures au-delà desquels, s'il n'y a pas
d'amélioration, il faut consulter un agent de santé. C'est ainsi
qu'on pourra contribuer à réduire le paludisme.
Salam COMPORE
Lire l'article original : http://www.fasonet.bf/hebdo/actualite2/hebdo219/santelepaludisme219.htm
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