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L'actualité de la santé en Afrique

Hôpitaux : Pénurie à sang pour sang. Pendant que les donneurs se raréfient, la liste des demandeurs s'allonge - Mutations - Cameroun - 25/06/2004

Les Camerounais sont réticents au don volontaire et bénévole de sang. Les médecins évoquent très souvent la peur de ces derniers à être dépisté séropositif. Ainsi, pendant que l'Organisation mondiale de la santé (Oms) fixe ses normes à 2 % de la population, le pays n'est qu'à 0,05 %. La pénurie est donc criarde dans les banques de sang des hôpitaux où la demande est par ailleurs très importante.

Du fait des données indisponibles dans certains structures hospitalières, il serait difficile de présenter les chiffres exacts autant sur la demande que sur l'offre. Toutefois, à l'Hôpital central de Yaoundé par exemple, depuis le début de l'année, on a enregistré près de 3000 donneurs de sang pour 6000 demandeurs. Parmi ces derniers Marie-Géraldine, atteinte d'une insuffisance rénale depuis quatre ans et astreinte à se transfuser le sang deux fois par mois. Un calvaire permanent. Quand on est dans la situation de Marie-Géraldine, il faut d'abord être financièrement préparé. "Par mois, je dois obligatoirement avoir 900 grammes de sang en plus dans mon organisme, alors que ce n'est pas évident d'en trouver. A l'Hôpital général de Yaoundé où je me fais dialyser, le sang coûte cher (17500 Fcfa les 450 ml), et quelquefois on fait face à la pénurie. Je préfère me rendre à l'Hôpital central. Là-bas au moins, en plus des deux donneurs que l'on demande partout ailleurs, la poche de 450 ml me revient à 12000 Fcfa", explique-t-elle. Les hôpitaux de Yaoundé sont fréquentés par des jeunes gens qui font le commerce de leur sang comme Jean. Il s'agit généralement des adultes apparemment bien portant. Après un bref séjour au Centre hospitalier universitaire (Chu), à l'Hôpital général de Douala, depuis six mois, Jean s'est finalement établit à l'Hôpital central de Yaoundé, qui serait selon lui très fréquenté pour l'achat du sang. Il y passe toute la journée à la quête d'un demandeur. Comme un devin, il sait lire sur les visages et repère facilement les patients dans le besoin à qui il propose vite ses services, dont la facture ne va jamais en deçà de 10 000 Fcfa. Surtout parce qu'il est du groupe O Rhésus négatif (donneur universel), c'est à dire qu'il peut donner son sang à tout le monde sans entraîner d'accidents majeurs. A ce titre il est rare et très sollicité.

Arnaque

L'appât du gain étant plus fort que tout, comme certains de ses pairs, notre "vendeur de sang" ne respecte pas les conditions de prélèvement sanguin. "Parfois je le fait deux fois par mois. Mais je mange bien avant l'opération et de temps en temps je prends des produits traditionnels qui donnent du sang", explique-t-il. Une attitude dangereuse que fustige le chef de service adjoint du service d'hématologie de l'Hôpital central, Bernard Chetcha. "Les dons de sang de se font pas au hasard. Il y a un préalable à respecter. Il est conseillé de manger au moins quatre heures de temps avant le prélèvement de peur de réveiller des bactérie pendant l'opération, avoir un âge compris entre 16 et 60 ans. Si on a déjà été prélevé, les hommes doivent respecter un délais de trois mois et les femmes, quatre mois. Faute de quoi, on s'expose à des dangers graves. L'examen médical du malade est du ressort du corps médical", précise M. Chetcha.

Si Marie-Géraldine trouve son compte dans tout ce manège, c'est parce qu'elle est assez bien introduite dans le système. Ce n'est pas le cas de ce monsieur rencontré dans les couloirs de l'hôpital central de Yaoundé. Nerveux, il fait des allers et retour sur le couloir du bâtiment de la banque de sang situé à l'arrière de l'Hôpital du jour. Il soliloque, claque les doigts, enlève et remet ses lunettes et finit par se confier. "Figurez-vous que mon épouse vient d'accoucher, elle a perdu énormément de sang et il lui en faut. Elle est du groupe A, j'ai apporté deux donneurs O rh- et on me dit qu'il n y a pas de sang disponible à l'instant. Je sais qu'ils veulent de l'argent. Je n'en ai pas. J'ai déjà fait le tours des autres hôpitaux, les réponses sont négatives", se lamente t- il. A défaut d'en trouver, il devra attendre que celui de ses donneurs soit analysé. Un travail qui peut durer trois à cinq jours et n'est d'ailleurs pas évidente. Car selon certains responsables de ce service, le matériel requis pour ce travail est quelque peu vétustes et certain appareil comme celui destiné à mesurer le taux d'hémoglobine du malade n'existe même pas. Aussi vétuste que le décor même qu'il y a dans la salle de prélèvement. Les carreaux sont jaunis, il n y a pas suffisamment de fauteuils et les deux qui y sont ont pris de l'âge. Les toiles d'araignées tapissent les recoins des murs. Crasseux. Dans ces conditions, il serait quelque peu malveillant de parler de sécurité transfusionnelle dans ces locaux qui ne payent déjà pas de mine et très souvent en proie à des pannes d'électricité et même de groupe électrogène, ce qui ne favorise pas souvent la conservation du sang prélevé. La pénurie est certes réelle, mais une amélioration de travail dans ces services permettraient peut être de préserver la petite quantité de sang qui existe dans les banques.

Cathy Yogo

Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=10&id=1088114162


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