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Lutte contre le Vih/sida : Ruée vers les centres provisoires de dépistage à Matam et Ouorosogui - Le Soleil - Sénégal - 16/06/2004

Depuis une semaine, des dizaines femmes et de jeunes ont pris d'assaut les centres provisoires de dépistage anonyme et volontaire du VIH/Sida de l'hôpital de Ourossogui et du centre de santé de Matam. Cette ruée vers ces structures montre que les nombreuses campagnes de sensibilisation par le ministère de la Santé et les autres acteurs de la lutte contre le virus et la maladie dans le Fouta commencent à porter leurs fruits.
Après l'ouverture de deux centres provisoires de dépistage volontaire et anonyme à l'hôpital de Ourossogui et au centre de santé de Matam, c'est la grande mobilisation. La majorité des personnes qui se rendent dans ces structures est composée de femmes dont certaines, après enquête, sont des veuves et des épouses d'émigrés.
Une nouvelle donne qui fait, aujourd'hui, la fierté du coordonnateur régional du programme national de lutte contre le sida. Celui-ci, à l'occasion d'un point de presse, parle de "victoire" sur ce qui constituait jusqu'ici un problème difficile à aborder, malgré tous les efforts consentis. Ces dernières années, la région de Matam a toujours été considérée comme une des zones les plus touchées par l'infection à Vih. On y observe une prévalence qui s'explique, en partie, par l'ignorance, l'accès difficile aux soins, l'émigration et les pratiques traditionnelles comme l'excision, le sororat et le lévirat. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation et d'information menées en direction des populations, le changement de comportement a tardé à voir le jour. Toutefois, grâce à l'engagement et à la détermination des acteurs, à la tête desquels les autorités sanitaires, la région de Matam vient de franchir un pas important dans la lutte contre le Vih/ Sida.

Mettre fin aux rumeurs

Dans cette partie nord du Sénégal, fortement islamisée, où le sida est considéré comme la maladie des infidèles, le manque criant de moyens permettant de faire le test a été longtemps décrié par les autorités médicales locales. Ainsi, en attendant l'ouverture du centre de dépistage anonyme et volontaire prévu à Ourossogui, le Conseil national de lutte contre le Sida a trouvé une solution avec l'ouverture de deux centres provisoires à l'hôpital de Ourossogui et au centre de santé de Matam. D'importants résultats sont obtenus. Depuis une semaine, des patients viennent de partout pour demander le test. Sous la houlette du coordonnateur régional du programme Sida, des listes de volontaires ont été ouvertes dans les trois départements de la nouvelle région.
À Matam, comme à Ourossogui, les laboratoires sont envahis dès les premières heures de la matinée. Un tour sur les lieux a permis d'en faire le constat. Dans les files d'attente, il y a une majorité de femmes.
Interpellée sur sa présence sur les lieux, une jeune fille âgée d'un peu plus de dix-neuf ans nous confie : "on a appris, ces derniers temps, que quelqu'un qui vit avec le virus peut bien être sauvé grâce à des médicaments (ndlr : antirétroviraux) mis à sa disposition. C'est pourquoi, je suis venue à Ourossogui pour connaître mon état sérologique."
Qu'est ce qui a donc poussé Mme Bâ à agir ainsi ? "Je vivais avec mon mari à Bouaké, en Côte d'Ivoire, où il est décédé, l'année dernière. En tant que jeune, il se pourrait qu'il soit mort du Sida. Maintenant que je suis devenue veuve, je veux en savoir beaucoup plus sur ma santé, parce que, au village, je ne suis plus tranquille à cause des rumeurs. Aujourd'hui, après avoir pris connaissance de mes résultats, je pourrai alors savoir à quoi m'en tenir."
Une explication avancée par toutes les autres qui ont répondu aux questions des journalistes. À Ourossogui comme à Matam, les files d'attente s'allongent devant les services de laboratoire. Des femmes dont certaines sont enceintes et des jeunes garçons, venant des villages environnants, attendent patiemment leur tour. Une forte demande qui rend les choses difficiles pour les laborantins débordés. Ceux-ci travaillent toute la journée.
Au moment où les choses bougent à Matam et à Ourossogui, les populations de Kanel et de Ranérou, qui n'ont pas encore accès au dépistage anonyme et volontaire, rompent le silence. Des listes de volontaire au dépistage ont été acheminées à l'antenne régionale du service national de lutte contre le Sida. Dans la ville de Kanel, par exemple, ils sont soixante-quinze volontaires tandis qu'à Ranérou, on en est à plus de vingt.

Victoire des acteurs communautaires

Ce qui a fait dire à Malao Sow, le facilitateur du programme Sida à Matam, que "c'est extraordinaire ce que nous vivons en ce moment à Matam. Le Sida a toujours été quelque chose de tabou. Aujourd'hui, les gens, de leur propre gré, vont aux centres dépistage. Cela est une très grande victoire pour nous acteurs communautaires. L'érection de ces centres provisoires préfigure ce qui va se passer quand on ouvrira les centres de dépistage. Nous sommes agréablement surpris."
Poursuivant son propos, M. Sow s'est dit convaincu que le message utile a été bien reçu et compris. "Ces acquis ne sont que le résultat d'une rude bataille menée par tous les acteurs. C'est pourquoi, nous allons en profiter pour qu'enfin le Sida soit combattu systématiquement dans cette région. Nous n'allons pas nous arrêter en si bon chemin. Les femmes se sont mobilisées. Il faut que les hommes suivent. En fait, depuis quatre mois que je suis à Matam, j'ai fait des femmes ma plus grande cible, car, comme on le sait bien, elles sont le groupe le mieux organisé dans le Fouta", ajoute M. Sow. A l'heure actuelle, plus de quatre-vingts projets communautaires sont financés par le conseil national de lutte contre le Sida dans la région de Matam. Les promoteurs de tous ces projets, qui rentrent dans le cadre des activités de prévention et sensibilisation contre le Sida, ont tous reçu leur chèque. Aujourd'hui, c'est plus de quatre cent cinquante millions (450 millions) de FCFA qui ont été injectés à Matam. Cela ne constitue, selon Malao Sow, que la première tranche du programme communautaire.

Aly Bandel Niang

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=38642&index__edition=10211


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