Depuis quelques semaines, les cas de grippe se multiplient dans
de nombreux services publics, des familles et entreprises privées,
occasionnant des mises en repos médical, ce qui veut dire des pertes
en heures de travail, mais aussi des dépenses en soins.
Il est fréquent d'écouter des plaintes de courbatures, de fièvre,
de toux et de rhume dans la journée. Dans tout cela, la grippe est
fréquemment indexée, alors que l'on ne doit pas oublier que le Sénégal
est un pays d'endémie palustre, où il faut soupçonner en premier
le paludisme. Tout au moins, la grippe (où l'état grippal) ouvre,
parfois, le chemin de la survenue du paludisme. Il existe pourtant
des différences marquées entre la grippe, maladie virale aiguë,
nécessitant une convalescence et la rhinite aiguë ou non, et le
paludisme, même si l'on retrouve parfois les mêmes symptômes.
Selon le Dr Bassirou Jonhson, de la surveillance épidémiologique
de la division des maladies transmissibles du ministère de la Santé,
"on enregistre ces derniers temps de nombreux cas de grippe à Dakar
et à travers les villes du pays du fait du début de l'hivernage
qui est un des facteurs favorisants". "Les gens connaissent bien
cette maladie qui n'est pourtant pas si grave, si le patient consulte
un médecin", ajoute le médecin. Il précise que la grippe peut induire
des formes de pneumopathies, avec des risques de surinfection, ainsi
que d'autres complications, surtout chez les sujets affaiblis, âgés
et très jeunes".
La guérison survient en quelques jours, le plus souvent spontanément.
Pour le traitement, le médecin indique qu'il est symptomatique et
simple, avec l'usage d'antipyrétique (aspirine, paracétamol), d'un
décongestionnant, de produits antitussifs et pouvant favoriser l'expectoration,
de vitamine C et de boissons abondantes. Si des complications se
présentent, on a recours aux antibiotiques et aux anti-inflammatoires.
La prévention, elle, se résume en une bonne hygiène des mains et
du nez. Le malade "grippé" doit aussi se protéger la bouche et le
nez par un mouchoir ou un masque du nez en cas d'éternuement, qui
"vaporise" les virus en temps très rapide dans l'air ambiant d'une
salle de travail, de loisirs ou de la maison familiale, le véhicule
de transport en commun, etc.
La grippe, rappelle-t-on, est une maladie respiratoire aiguë, caractérisée
par de la fièvre avec rhinite, toux, céphalées (maux de tête) et
malaise. Une infection grippale est susceptible d'aggraver une insuffisance
cardiaque, de décompenser un diabète ou d'aggraver un état asthmatique.
Le virus grippal est, par ailleurs, capable de "faire le lit" à
des surinfections bactériennes, particulièrement celles dues au
pneumocoque, au staphylocoque ou aux Haemophilus influenzae "non
groupables".
Les virus grippaux sont multiples. Il en existe deux types majeurs
(A et B), le groupe A se divisant en 2 sous-types. Un troisième
type (C) est très rare.
La vaccination grippale a fait la preuve de son efficacité à réduire
dans des proportions très importantes les conséquences les plus
graves de la grippe. En particulier, le fait que le virus grippal
puisse favoriser dans l'organisme la multiplication du pneumocoque,
du staphylocoque ou de H. influenzae, explique l'effet protecteur
de la vaccination grippale vis-à-vis de la pneumonie ou des otites
aiguës de l'enfant. La pandémie de 1918 a fait plus de 20 millions
de morts en quelques mois, plus que la première guerre mondiale
(1914-1918).
La pandémie de 1957 ("grippe asiatique") et celle de 1968 ("grippe
de Hong-Kong") ont fait ensemble plus de 1,5 million de morts et
leur coût mondial a été estimé à 32 milliards de dollars du fait
des pertes de productivité et des dépenses médicales.
Entre 1972 et 1995, un excès de mortalité a été observé aux Etats-Unis
au cours des 19 épidémies de grippe sur les 23 enregistrées. Dans
5 de ces épidémies, on estime, à chaque fois, à 20.000 ou plus les
décès survenus. Dans 6 autres de ces épidémies, le nombre de décès
dépassait les 40.000. Au cours d'une épidémie, 5% à 20% de la population
totale peut être atteinte par la grippe.
Sources : OMS
FARA DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=29048
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