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L'actualité de la santé en Afrique

Accoucher sans risque est un luxe. Avoir un enfant est toujours une richesse, mais pour l'avoir, c'est encore un autre problème - L'express - Madagascar - 19/07/2004

Dans son cabinet d'Avaradoha, le Dr Francis Ramaherison, gynécologue obstétricien ausculte son avant dernière patiente de la journée. Seheno, 31 ans, une patiente qui se porte à merveille, entrant fièrement dans sa trente et unième semaine de grossesse. Son second enfant ; un garçon, confirme le médecin. " Le bébé est en bonne santé, mais le régime est à maintenir, pour éviter qu'il ne dépasse le poids normal d'un nourrisson à la naissance ", Dr Ramaherison, l'œil rivé sur l'écran de l'échographe où le fœtus dévoile sans complexe son petit corps. Pointilleux, l'obstétricien revoit avec vigilance les dernières observations dans le carnet de santé, compare avec les observations faites à l'accouchement du premier enfant, met en garde sur les activités fatigantes, rappelle les prochains analyses des taux de sucre et d'albumine…

Seheno repart, rassurée après quarante cinq minutes d'un examen méticuleux. Le bébé va bien, sa croissance est sans danger. Un accouchement assisté par un gynécologue, coûte, au bas mot, entre 900.000 fmg et 1 000.000 fmg, si on choisit la fourchette "hors catégorie", la plus abordable, qui comprend une chambre à 35.000 fmg la journée, sans repas, pour un séjour de 72 heures.
La première catégorie demande 230.000fmg. L'accouchement normal, dans cette maternité, équivaut à 185.000 fmg, 200.000 fmg, si il est assisté par un gynécologue, et plus de 2 000.000fmg, si une césarienne s'avère nécessaire : "un tarif peu onéreux, si l'on compare à certaines maternités où l'opération varie entre 8 et 10 millions", explique Dr Ramaherison. Pour mettre au monde son premier enfant, Seheno a réuni 1 million de fmg, 20.000 fmg ont été remboursés par la CNAPS. "Quelques paquets de biscuits !", s'amuse la jeune maman.

La méthode traditionnelle

Ce même jour, à Besarety. Maison en bord de rue. Intérieur modeste mais tenu avec beaucoup de propreté. Odeur de rance persistante héritée du passage du cyclone Gafilo, pendant lequel le minuscule 8 mètre carrés s'est retrouvé noyé dans la boue pendant une semaine, comme l'a expliqué René, père d'une famille de 3 enfants. Allongée sur un lit qui occupe la moitié de la chambre, Saholy, 28 ans, se fait examiner par une accoucheuse de son quartier, qui a mis au monde les enfants de ses sœurs aînées. Une fiole d'huile dans un cabas, quelques feuilles sur lesquelles des notes sont griffonnées, un lot de petits matériels. La matrone, qui tient à son anonymat, connaît son métier, et le pratique depuis une vingtaine d'années. Plus d'une trentaine de naissances, à son actif, aucun décès. Cette fois-ci encore, elle aidera une jeune femme à mettre son enfant au monde. Des mains exercées palpent le ventre enflé, la grossesse entre dans son cinquième mois. "Il se peut que l'enfant soit en mauvaise posture, explique l'accoucheuse, il faudra masser son ventre pour que le fœtus retrouve une position moins risquée. Nous attendrons d'être vraiment sûrs, pour le faire."
Une fois la séance terminée, les recommandations, que le père s'empresse de noter dans un petit carnet. "Attention au sel… A la viande de zébu… Prenez garde à la manière de s'allonger, beaucoup de repos…" L'examen du "fisafoana" aura coûté la somme de 15.000 fmg. La matrone qui habite dans les environs, passera régulièrement, pour surveiller la mère et son enfant. La date de l'accouchement qui se fera dans cette maison même, est approximative; il coûtera 250.000 fmg, et comprendra les soins à la naissance, les déplacements nécessaires si les travaux commencent la nuit.
"La matrone pense que la forme de mon ventre révèle une petite fille, explique la Saholy, ma mère pense cependant qu'il s'agira d'un garçon".

Les soins prénatals, un luxe que l'on préfère ignorer

"La maternité sans risque de moins en moins considérée chez les Malgaches", déplore le Dr Ramaherison. 46% des accouchements seulement sont assistés par un personnel soignant qualifié. Réflexion confirmée, quoiqu'il faille compter avec le pouvoir d'achat des ménages malgaches. Les premières consultations se font aux 3 premiers mois de la grossesse. Consultations obligatoires, pour définir les éventuelles anomalies et malformations, les grossesses extra-utérines, et préciser la Date Probable de l'Accouchement ou DPA. "Dans la majorité des cas, l'hydrocéphalie est le problème le plus courant qui frappe le fœtus", explique le spécialiste, lorsque la mère n'a pas été prévenue des risques que représentent la viande de zébu, et les crudités à volonté. Une échographie mensuelle à partir du quatrième mois, qui confirme à 50% les pronostics de l'accouchement. 3 séances de préparations à l'accouchement sont prévues, pendant lesquelles, les futures mamans, en tenue de sport, apprennent l'art de mettre au monde. "C'est un véritable sport, dont 25% des principes sont oubliés au moment de l'accouchement", plaisante l'obstétricien. "Jamais dans une vie, une femme n'aura autant senti l'importance de respirer !". Une séance d'échographie coûte 50.000 fmg, chaque séance de préparation à la naissance, 12.500 fmg. Le SMIG à 230.000 fmg. René et Sahondra, à eux deux, réunissent 350.000 fmg dans le mois. Une famille de 3 enfants. Bientôt 4.

Alisoa Faraniaina

Lire l'article original : http://www.lexpressmada.com/article.php?id=23213&r=4&d=2004-07-23


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