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L'actualité de la santé en Afrique

Maternité : Mourir en donnant la vie. De nombreuses femmes décèdent chaque année de suite d'un accouchement difficile - Mutations - Cameroun - 22/07/2004

"Quelques temps après la naissance de ma fille, alors que j'étais encore sur la table d'accouchement, j'ai commencé à ressentir des caillots de sang sortir de mon ventre à grands jets. J'ai eu très peur et je me suis mise à prier, jusqu'à ce que je perde connaissance. C'est longtemps après que j'ai ouvert les yeux, pour constater que je me trouvais dans mon lit, à côté de mon bébé". C'est en ces termes que Sabine Elemva, 28 ans, raconte avec une émotion contenue, ce qui lui est arrivée deux ans plutôt. Si Sabine l'a échappé bel, ce n'est pas toujours le cas d'autres femmes, qui n'auront jamais la possibilité de serrer leur enfant dans leurs bras. Elles décèdent pour la plupart de suite d'hémorragie, venant ainsi augmenter le nombre de femmes qui s'éteignent en donnant la vie. En effet, la cause la plus fréquente de décès - un quart de tous les décès maternels - est l'hémorragie grave, qui survient généralement au cours du post-partum. Il s'agit de l'hémorragie qui survient après l'expulsion du fœtus.

La journée de la mortalité maternelle est généralement l'occasion pour mettre l'accent sur une cause susceptible de mettre la vie de la future maman en danger quand elle est enceinte. La huitième édition a été célébrée le 30 juin dernier. A cette occasion, une table ronde, organisée dans la salle de conférence de l'hôpital Laquintinie de Douala, avait pour thème : "Avortement et Planning familial ".

Au Cameroun, l'avortement est illégal. Il n'en demeure pas moins vrai que nombre de décès des mamans sont liés aux complications qui résultent d'un avortement mal effectué. C'est pour cela que le directeur de ce centre hospitalier, Dr Fritz Ntone Ntone a tenu à rappeler au public, constitué pour la plupart de médecins, sages-femmes, infirmiers-accoucheurs des hôpitaux de districts, des structures privées et confessionnelles de la capitale économique, qu'il est important de : "présenter aux femmes les conséquences qui peuvent survenir après un avortement. Et surtout, quand on est obligé de braver la législation, il est préférable de le faire correctement". En dehors de l'interruption volontaire de grossesse, il y a l'hémorragie du post-partum cité plus haut.

Les chiffres font peur. Rien qu'en 2003, à l'Hôpital Laquintinie, on a enregistré 1009 décès maternels pour 100.000 enfants vivants. Alors qu'avec le même nombre de naissance, on a enregistré 464 morts dans la plupart des pays africains. En outre, on peut aussi mentionner parmi les origines de ces pertes, les infections. Ces dernières sont souvent la conséquence d'une mauvaise hygiène au cours de l'accouchement ou des infections sexuellement transmissibles (Ist) non traitées. A cela, s'ajoutent les troubles de l'hypertension liés à la grossesse, en particulier l'éclampsie (convulsions) et le travail prolongé ou dystocique.
Le décès maternel est donc un ensemble de circonstances qui ne se limitent pas seulement à ce qui se passe à l'hôpital le jour de l'accouchement. En effet, si ces causes se situent en aval, ce qui se passe en amont mérite d'être signalé. Il s'agit d'un certain nombre de réalités qu'on serait même tenté de balayer du revers de la main à la première occasion, mais qui sont toutes d'une importance capitale.

Dans la plupart des pays en voie de développement, le statut d'infériorité sociale et économique des filles et des femmes limite leur accès aux ressources économiques et à l'instruction. Généralement, elles sont incapables de prendre des décisions qui touchent leur avenir, à plus forte raison leur santé. Une mauvaise alimentation au cours de la grossesse, un travail physique excessif, contribue aussi aux issues défavorables de ces grossesses. Certaines femmes accouchent sans l'aide d'un professionnel qualifié, quand elles ne le font pas toutes seules.
Pour limiter les décès, il est urgent que les pouvoirs publics et privés mettent à la disposition des centres hospitaliers des équipements performants. Ce matériel garantit la qualité des soins et leurs accès pendant le travail, la naissance et les heures qui suivent. La présence d'un professionnel qualifié est très utile au moment de la délivrance. On pourra ainsi parvenir à une diminution importante de la mortalité maternelle.

Le décès d'une mère a des répercussions sur l'ensemble de la famille et sur plusieurs générations. C'est conscient de tout cela que le service "Maternité" de l'hôpital Laquintinie organise tous les trois mois une journée de la mortalité maternelle. Ce rendez-vous trimestriel regroupe le personnel médical des autres structures de santé de la ville qui peuvent échanger leurs idées et leurs expériences. L'objectif est de réduire le nombre de décès maternel à Douala en particulier et dans le Cameroun en général. Afin d'éviter de mourir en donnant la vie.

Priscille G. Moadougou (Stagiaire)

Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=10&id=1090445217

 

Dr Pauline Ndobo : Aucune femme n'est à l'abri. Gynéco-obstrétricienne, elle explique pourquoi certaines mères meurent après l'accouchement - Mutations - Cameroun - 22/07/2004

Mutations : Quelles sont les causes qui peuvent expliquer qu'une femme décède en donnant la vie ?

Docteur Pauline Ndobo : Dans un premier temps, il peut arriver qu'après avoir accouché normalement, et au moment où le placenta doit être expulsé, celui-ci se trouve entièrement retenu et ne peut pas sortir, or il est urgent qu'il sorte le plus rapidement possible. La deuxième possibilité c'est quand le placenta est sorti, mais l'utérus qui a porté le bébé ne se rétracte pas. Ce qui occasionne de grandes hémorragies qui peuvent entraîner la mort de la maman si elles ne sont pas maîtrisées.

Mutations : Quels sont les cas d'hémorragies que vous rencontrez à l'hôpital Laquintinie ?

Docteur Pauline Ndobo : Il y a notamment le décollement prématuré du placenta. Dans certaines circonstances, celui-ci se décolle alors que le bébé est encore dans le ventre de sa mère. Or, il doit se décoller après la sortie du fœtus. Et quand ce processus est déclenché entre le placenta et le muscle utérin, le saignement qui se fera à l'intérieur va entraîner un appel de beaucoup de sang avec les facteurs de coagulation. Mais on ne le voit pas à l'extérieur. Et si on n'est pas assez entraîné pour poser le diagnostic, et prendre des dispositions longtemps avant, on se retrouve avec une femme qui va mourir avec son bébé dans le ventre. On peut aussi parler du "placenta praevia", il s'agit du placenta qui barre la voie au fœtus au moment où il doit être expulsé. C'est pour cette raison que le bébé ne pourra pas sortir. Et quand la femme va entrer en travail, les contractions de l'utérus entraîneront le décollement de ce placenta qui est mal placé et au moment du décollement la femme se met à saigner.

Mutations : Qu'est-ce qui peut encore occasionner des abondantes pertes de sang ?

Docteur Pauline Ndobo : La rupture utérine est aussi très dangereuse. Malheureusement, il arrive que l'utérus se rompe et saigne à l'intérieur du ventre. Celle-ci peut survenir dans beaucoup de situations. Notamment lors de la présentation vicieuse de l'enfant. Le bébé n'est pas situé de façon à ce que les contractions puissent le pousser à l'extérieur. Il constitue donc un obstacle. Les contractions sont tellement puissantes que finalement, le muscle se rompt. Il peut aussi arriver que le bassin de la femme soit rétréci, ce qui est également une entrave à la descente du bébé. Les contractions étant fortes, le mobile fœtal se heurte à une barrière, entraînant ainsi la rupture du muscle utérin. Parfois, des médicaments, prescrits et mal utilisés, sont à l'origine du renforcement du travail des contractions utérines. Ces médicaments peuvent entraîner une augmentation de la force contractile du muscle utérin et aboutir à une rupture utérine. Ceci peut arriver même quand le bébé a une présentation normale, et lorsque la mère n'a pas un bassin rétréci.

Mutations : Lors des visites prénatales, il est vivement recommandé aux femmes de prendre beaucoup de fer. Est-ce qu'une femme anémiée risque de perdre la vie en accouchant ?

Docteur Pauline Ndobo : Pendant l'accouchement, la femme saigne, même si le flux n'est pas abondant. Mais généralement, la femme perd beaucoup de sang. Ce qui peut s'avérer dramatique pour une femme anémiée. Elle risque de perdre la vie pendant l'accouchement, parce que le peu de sang qu'elle a dans le corps sera aspiré. Existe-t-il des précautions à prendre pour éviter le décès maternel Il est important que toute femme enceinte soit suivie de façon régulière, que ce soit pendant la grossesse ou au moment de l'accouchement. Un certain nombre d'examens doivent également être faits pour juger le degré d'exposition de la future mère au moment de l'accouchement, afin de savoir comment agir quand le problème se pose.

Propos recueillis par Priscille G. Moadougou

Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=10&id=1090445096


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