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L'actualité de la santé en Afrique

Génériques - L'express - Madagascar - 25/09/2003

Le 30 août, pays riches et pays pauvres se sont réunis en catimini, avant l'ouverture du sommet de Cancun, pour tenter de régler la question de l'accès aux médicaments génériques, qui empoisonnait leurs relations depuis près de deux ans. Du bras de fer opposant les laboratoires pharmaceutiques et pays en voie de développement est sorti un accord, présenté comme historique par ses partisans et illusoire par ses détracteurs. Que ceux qui considèrent toujours les médicaments comme une banale marchandise se rassurent. Le vide laissé par la déclaration de Doha de novembre 2001 a certes été comblé mais leurs intérêts sont sauvegardés.

Le 30 août, les membres de l'Organisation mondiale du commerce (Omc) ont signé un accord censé résoudre le principal point d'achoppement entre pays pauvres et gouvernements occidentaux: l'approvisionnement en médicaments génériques des pays en développement qui ne disposent pas d'industrie pharmaceutique. Un accord pour tourner la page de deux années d'âpres négociations. Présenté en son temps comme une victoire des pays en voie de développement arrachée aux lobbies pharmaceutiques, l'accord de Doha, déclarant la primauté du droit à la santé sur le droit aux brevets, s'était en effet soldé par un demi-échec. Tout laissait pourtant présager un avenir radieux pour les génériques.

Doha : l'espoir déchu

A l'issue de déclarations de bonnes intentions, les pays riches avaient accepté le principe selon lequel les pays les moins avancés puissent autoriser, en cas d'urgence sanitaire, la production de ces médicaments à bas prix. Un signal fort en direction des victimes du VIH et des autres formes de pandémies, comme le paludisme ou la tuberculose. Ni plus, ni moins.
Les Etats-Unis et l'Union européenne, soutenus par les compagnies pharmaceutiques, ont en effet exigé que les pathologies susceptibles de bénéficier d'une licence obligatoire soient limitées aux "maladies africaines", excluant de facto d'autres maladies telles que le cancer ou le diabète. Une position inacceptable pour les pays en développement qui ont aussitôt revendiquer le droit de définir eux-mêmes ce qui relève de la protection de la santé publique dans leur propre pays. De plus, les accords de Doha empêchaient l'exportation des médicaments produits sous licence obligatoire vers d'autres pays. Une situation intenable quand on sait que peu de pays ont la capacité technologique de produire des versions génériques des médicaments dont ils ont besoin. L'idée sous-jacente était simple : éviter que l'importation de génériques puisse se faire à partir de n'importe quel pays. Et notamment d'Inde et du Brésil, deux pays qui poussent pour pouvoir commercialiser leurs propres génériques, qui défient toute concurrence.

Une histoire de gros sous

L'enjeu est de taille : selon une étude du cabinet britannique Bryan Garnier and Co, ce sont 50 milliards de dollars qui seraient menacés par l'arrivée des génériques d'ici à 2007. Pour justifier leurs réticences, les grandes multinationales pharmaceutiques mettent en avant les risques de réimportation frauduleuse ainsi que les dangers que feraient courir les génériques sur les besoins de recherche et développement des laboratoires.
Des arguments qui tombent à plat quand on apprend que l'Afrique, où se concentrent près de 90% des malades du sida représente moins de 1% du marché mondial du médicament. La réalité est moins glorieuse : il s'agit en fait pour l'industrie pharmaceutique de limiter les possibilités de production de génériques pour les médicaments qui génèrent des profits beaucoup plus élevés. En gros, limiter l'accès aux médicaments génériques des pays pauvres pour les seules maladies qui menacent la survie même de ces pays. Excluant de facto des maladies, telles que le diabète ou l'asthme.

L'accord du 30 août, assurément, ne contribuera pas à bouleverser l'ordre établi. Ménageant la chèvre et le choux, il permet certes d'importer des copies bon marché de médicaments brevetés, mais au terme de formalités administratives contraignantes.
Ainsi, pour pouvoir exporter ses génériques, un pays tel que l'Inde, qui dispose de près de 22 000 sociétés d'usines pharmaceutiques, devra tout comme ses clients voter une licence obligatoire, susceptible d'être attaquée devant l'Omc par des pays s'estimant lésés. Tout pays membre de l'organisation pourra également demander des informations supplémentaires, ce qui ne manquera pas d'allonger les procédure de vente des génériques. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, rien n'empêchant un Etat d'agir pour de sombres raisons politiques. Un jeu de polichinelle dont dépendra le sort de millions de malades.

Fabrice TURRI

Lire l'article original : http://www.lexpressmada.com/article.php?id=15564&r=4&d=2003-09-25


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