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L'actualité de la santé en Afrique

Complications après accouchement : Ces déchirures qui marquent les femmes à vie - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 23/09/2004

Des faits sur la mauvaise santé reproductive de la femme à nous exposés à Saly Portudal au Sénégal lors de l'atelier sur "Santé reproductive et mutations socio- économiques en Afrique : apport des médias dans le renforcement des capacités des femmes", ceux sur les fistules vésico-vaginales ont le plus retenu notre attention. Ce drame que vivent des milliers de femmes en silence dans nos pays. Parce que c'est honteux d'en parler, la femme qui a donné la vie, finit par devenir un paria dans la société. De cette autre rançon à payer pour donner la vie, Mme Aïssé Diarra, Malienne, sociologue, chercheur sur les questions de développement en général, de la santé publique en particulier, nous en parlé. Elle dont le pays a décidé de prendre à bras le corps le problème. Et là-bas à Bamako, on appelle ces femmes qui souffrent de ce "mal être" après l'accouchement : les fistuleuses.

Déchirure de la vessie ou déchirure de la vessie, de l'anus et de l'utérus

Pendant l'accouchement la vessie de la femme peut se déchirer : c'est la fistule vésico-vaginale. Ainsi, la vessie et le vagin ne font plus qu'un, sans aucun espace. Il peut se trouver que, en plus de la vessie, l'anus et l'utérus se déchirent pendant l'accouchement. Dans ce cas- là, il s'agit de la fistule recto-vésico-vaginale. Ces trois organes ne sont plus séparés.
Si dans le premier cas la femme ne peut plus retenir seulement l'urine, dans le deuxième cas, elle est dans l'impossibilité de le faire pour les selles.
Alors imaginer ce drame de ne pouvoir uriner et aller à la selle quand l'on veut mais à tout moment, parce qu'aucune rétention n'est possible. Ne parlons pas de la gêne que cela occasionne non seulement pour la femme, mais aussi pour l'entourage.

Les fistuleuses de Bamako

On ne parle pas de la fistule vésico-vaginale ou de la fistule recto-vésico vaginale, non parce qu'il n'y a pas de cas dans nos pays, mais seulement parce que les femmes ont honte d'exposer ce problème. Un gynécologue d'expérience d'Abidjan à qui nous avons exprimé notre besoin d'en savoir un peu plus sur ces fistules en Côte d'Ivoire, nous a expliqué qu'il ne connaissait pas de cas. Même s'il sait qu'il doit en exister.
A Bamako, au Mali, les fistules sont sorties de l'ombre depuis quelques années, même si cela n'a pas diminué la souffrance des femmes dans leur chair.

Parce que ces femmes qui sont obligées de mettre des couches en permanence, qui dégagent une mauvaise odeur, sont dans tous les cas répudiées du foyer, sinon mises en marge de la société. Aussi, pour survivre, des "fistuleuses" dont le nombre ne cessait de croître, ont décidé de faire la lessive pour les malades dans les hôpitaux de la capitale malienne. Dormant après le "boulot" dans des endroits fortuits. L'épouse de l'ancien Président du Mali, Mme Konaré, sensible aux souffrances de ces femmes qui ont décidé de se prendre en charge, leur a offert un toit. Ainsi est né le centre "Oasis". Qui donnera le courage à plusieurs autres femmes qui n'osaient pas déclarer leur mal, de se dévoiler.

Les couches, les désinfectants et la chirurgie

Le centre "Oasis" donne le gîte aux "fistuleuses" et des ONG des couches, des désinfectants et le traitement chirurgical. A Bamako, une ONG suisse Yamalé, a signé un contrat avec des urologues pour faire subir aux "fistuleuses" des interventions chirurgicales, seule issue (quand elles sont réussies, ce qui n'est pas toujours le cas) pour s'en sortir. Médecins du Monde offre le même service à Mopti. En plus de cette prise en charge médicale, ces ONG distribuent des couches aux femmes qui souffrent de fistules vésico-vaginale ou recto-vésico-vaginale. De même que des produits désinfectants. Ces ONG qui ont organisé les "fistuleuses" en association, leur donnent également des fonds pour faire du petit commerce : vente de charbon de bois par exemple.

Les fistuleuses opérées avec succès, c'est-à-dire avec possibilité de reprendre une grossesse, sont celles qui ont été déclarées très tôt. Alors que généralement les femmes cachent ce mal pendant longtemps. Avec des fistules de dix ans d'âge par exemple, les chances de réparation sont minces, et celles d'une autre maternité sont exclues. Ces femmes à qui on fait tenter l'expérience chirurgicale sans succès, vivent mal cet échec. Puisque, selon Aïssé, "j'ai vu dans des villages des fistuleuses soignées, mais pas guéries. Certaines sont devenues folles…".

Mariage et rapports précoces, accouchements non assistés

Selon la sociologue malienne qui a fait des recherches sur les fistules, la précocité du mariage et des premiers rapports sexuels est à l'origine des fistules. Dont la survenue ne s'explique pas forcément comme on peut le croire par les grossesses multiples (multipares). Dans le centre "Oasis", elle a trouvé des filles de 14 ans, 15 ans, qui étaient à leur première grossesse. D'autres sont devenues "fistuleuses" à leur 2ème grossesse ou 3ème grossesse.

Pour Mme Aïssé Diarra, l'absence de consultations prénatales et les accouchements non assistés sont aussi en cause. Des consultations qui peuvent permettre de déceler les signes de détresse par rapport à l'accouchement. Et des accouchements assistés par un personnel qualifié qui peut éviter des accouchements déformants. Les grossesses tardives tout comme les nombreuses grossesses provoquent également les fistules. Pendant ses recherches sur les fistules, Aïssé a constaté dans un centre hospitalier du Mali un taux de mortalité maternel anormalement élevé. La fistule vésico-vaginale ou recto-vésico vaginal en est une des causes. Mais "mais les gens ne veulent pas en parler".

Parmi les fistuleuses du Mali, Mme Aïssé Diarra a rencontré deux jeunes ivoiriennes qui ont fait le déplacement de Bamako parce qu'elles ont entendu parler de la prise en charge médicale offerte gratuitement par les ONG. Alors qu'en Côte d'Ivoire, on ne à qui s'adresser. Comme quoi le mal doit exister ici. Il est temps de le mettre sur la place publique afin d'avoir des financements pour traiter ces femmes qui souffrent en silence.

BAKAYOKO Zeguela

Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/content/detail.php?cid=Nwvpvcn19Av


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