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Fièvre jaune : Une maladie virale à déclaration obligatoire - Le soleil - Sénégal - 16/10/2002

La fièvre jaune est due à un arbovirus, le virus amaril, transmis par des moustiques du genre Aedes. Cette affection se caractérise par une fièvre d'ascension brutale, avec frissons, maux de tête, douleurs lombaires et musculaires généralisées, prostrations, nausées et vomissements. Un ictère apparaît, d'abord modéré, puis plus intense. Le décès survient généralement 7 à 10 jours après le début de la maladie, le taux de létalité chez un adulte non vacciné pouvant dépasser 50 %.

Données épidémiologiques actuelles

La fièvre jaune fait, depuis les années 90, une réapparition en force en Afrique avec une augmentation des épidémies. Le risque amaril concerne 34 pays d'Afrique subsaharienne (468 millions de personnes). L'OMS estime que 20.000 personnes dans le monde sont frappées chaque année par cette maladie et que 30.000 en meurent. Deux facteurs augmentent considérablement le risque de survenue d'épidémies dites urbaines. Ce sont : l'augmentation du niveau de réceptivité des populations due à l'interruption des programmes de vaccinations collectives contre la fièvre jaune, au début des années soixante, et la prolifération des vecteurs (Aedes aegypti), principalement en milieu urbain. La vaccination repose sur l'utilisation d'un vaccin de type 17D produit sur un embryon de poulet. Il s'agit d'un vaccin vivant atténué, lyophilisé. La vaccination amarile doit être réalisée dans un centre agréé, à l'aide d'un vaccin approuvé par l'OMS.

Les indications de la vaccination

Le certificat de vaccination contre la fièvre jaune est, désormais, le seul exigé lors de voyages internationaux. Beaucoup de pays exigent un certificat de vaccination valable des voyageurs en provenance de régions infectées ou de pays où se trouvent des zones infectées, ou encore ayant transité par ces zones. Certains pays exigent un certificat de tous les voyageurs entrant sur leur territoire, y compris les voyageurs en transit. La vaccination contre la fièvre jaune, qui est incluse dans le programme élargi de vaccination (PEV), est vivement recommandée par l'OMS pour tout voyageur séjournant hors des zones urbaines dans les pays appartenant à la zone d'endémie, même si ces pays n'ont pas officiellement notifié de cas de fièvre jaune et n'exigent pas de certificat de vaccination à l'entrée sur leur territoire. Cette vaccination est indispensable pour tout voyage en zone d'endémie, même en l'absence d'obligation administrative.

Impact de la vaccination

On considère que les vaccinations, assurées dans le cadre du PEV, auraient l'un des meilleurs rapports coût/efficacité en matière de survie infantile, avec un coût de 10 à 15$ par enfant. Le Groupe Technique Commun OMS/UNICEF pour la vaccination en Afrique a ainsi recommandé, en 1988, l'incorporation du vaccin contre la fièvre jaune aux programmes de vaccination infantile systématique dans les pays à risque de fièvre jaune. Le Rapport sur le développement du Monde, rédigé en 1993 par la Banque mondiale, a lui aussi vivement recommandé l'incorporation du vaccin de fièvre jaune au PEV dans les pays à risque.

Historique de la vaccination

Le virus amaril est indépendamment isolé en 1927 par deux équipes, celle de la Rockefeller Foundation travaillant au Nigeria, et celle de l'Institut Pasteur du Sénégal qui a isolé “la souche française”. Elle est distribuée à de nombreux groupes de recherche. En 1930, Max Theiler montre que les souris sont réceptives à l'inoculation intracérébrale du virus de la fièvre jaune. Suivant l'exemple de Pasteur avec le virus de la rage, il entreprend d'atténuer la souche française par des passages successifs sur des cerveaux de souris. Il en résulte un vaccin vivant. Ce dernier est utilisé en 1932 pour la première fois chez l'homme par Sellards (Harvard Medical School) et Jean Laigret (Institut Pasteur, Sénégal). En 1934, Mathis, Laigret et Durieux conduisent le premier essai sur le terrain avec ce vaccin. Cette souche vaccinale a contribué à sauver de nombreuses vies, en particulier en Afrique de l'Ouest francophone, où elle a été intensément utilisée. Décidé à mettre au point un vaccin, le groupe Rockefeller se tourne vers une autre souche, la souche Asibi. Theiler développe alors la souche atténuée 17D, par passages successifs de la souche Asibi sur des tissus provenant d'embryons de poulet. Le vaccin 17D avait, cependant, l'inconvénient de s'inactiver à la chaleur. Sa thermostabilisation a été obtenue aux débuts des années 1980. C'est ce vaccin qui est aujourd'hui produit.
(SOURCE : SITE AVENTIS/PASTEUR)

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=19169&index__edition=9715

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