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Ensemble contre le Sida - La PTME/VIH/Sida : Une voie pour réduire l'infection à VIH - sidwaya - Burkina Faso - 10/10/2002

Pour renforcer les activités de prévention, l'Association laafi la viim (ALAVI) a initié un projet qui vise la baisse du nombre d'infections pédiatriques du VIH/Sida. Il s'agit du "Projet de renforcement des activités de la prévention de la transmission mère-enfant du VIH/Sida (PTME/VIH/Sida et de la prise en charge globale et communautaire des femmes enceintes infectées et affectées par le Sida". Le projet a démarré cinq (05) mois après le lancement du Programme national de la PTME.

La mission fondamentale de ALAVI est de promouvoir l'autosuffisance et la dignité des personnes vivant avec le VIH/Sida. Elle se fait à travers des activités génératrices de revenus, des causeries-débats, un soutien moral et matériel aux femmes et enfants concernés (visites à domicile, dons de fournitures etc.). ALAVI exerce des activités socio-éducatives pour leur bien-être. Ce qui a permis aux jeunes d'atténuer le sentiment d'anxiété, de solitude, en rencontrant d'autres jeunes et en s'intégrant dans un groupe. En témoignent les propos de cette veuve : "Mon enfant arrive maintenant à parler et à discuter avec les autres sans gêne depuis qu'il participe aux activités de ALAVI. Autrement dit, depuis le décès de son père, il s'était renfermé et restait dans sa chambre à longueur de journée, car ses camarades se moquaient de lui, du fait que son père est mort du Sida".

En dehors de cette mission, le projet de ALAVI vise, plus que jamais, la réduction de la transmission mère-enfant. La PTME est exécutée en partenariat avec la clinique des sages-femmes, grâce à l'appui de "Equilibre et Population" de France qui assure le traitement par la Nevirapine des femmes en travail et des bébés à leur naissance. Selon la vice-présidente de ALAVI, Mme Claudine Vebamba : "La Direction de la santé de la famille (DSF) et le Centre de traitement ambulatoire (CTA) devaient nous fournir des médicaments mais jusqu'à présent, nous n'avons rien reçu. Sur le plan national, nous n'avons pas d'aide". "Equilibre et population" veut bien reconduire le projet si le gouvernement accepte d'accompagner ALAVI a souligné Mme Vebamba qui déplore l'indisponibilité des Anti-retroviraux pour remonter les femmes enceintes et affaiblies par la grossesse d'une part. D'autre part, elle stigmatise aussi le manque de lait artificiel pour les bébés nés de mères infectées, du fait que le projet ne prend pas ce volet en compte.

"Il faut qu'on puisse mettre exclusivement les enfants nés de mère infectées au biberon et mettre les femmes enceintes sous ARV pour éviter qu'elles ne s'affaiblissent davantage. Nous avons dépisté trois cents (300) femmes depuis que le projet existe. L'idéal serait que celles infectées aient accès aux ARV et à l'alimentation artificiel de leurs bébés ,a-t-elle insisté. Elle a soutenu, par ailleurs, que l'association ALAVI a été créée en 1995 et reconnue en 1996, à l'issue du projet diminution de la transmission mère-enfant, (DI.TRA.ME). Ce projet a été réalisé par le Centre Murage de Bobo et de l'Agence nationale de recherche sur le Sida (ANRS) de France. C'était un projet-piloté permettant de dépister les femmes enceintes et de les traiter par l'AZT (un antiretroviral)à la différence du projet actuel qui fait recours à la Nevirapine. La DI.TRA.ME ne prenait pas en compte les femmes drépanocytaires et les anémiées. Elle ne prenait également pas en compte les femmes atteintes du VIH/Sida. De ce fait, la présidente de ALAVI, Mme Laure Salembéré qui travaillait dans ce projet, s'était retrouvée avec des femmes sans recours. C'est pourquoi elle créera ALAVI, qui s'occupe de toute personne vivant avec le VIH/Sida. Aimée Florentine KABORE

Les explications de Dr. Laurent Ouédraogo, coordonnateur du Programme national de la PTME :

La prévention de la transmission mère-enfant est une stratégie pour lutter contre l'infection. Nous essayons de mettre fin aux modes de transmission. Au départ de PTME a été objet de discussions. Nous avons mis du temps avant de savoir que c'était possible de sauver les bébés nés de mères infectées. Il nous a fallu faire une étude au cours de laquelle nous avons donné des anti-retroviraux à des patientes. Au regard des résultats nous avons décidé d'appliquer la PTME. Auparavant, l'ONU/SIDA, L'OMS, l'UNICEF ont organisé des rencontres pour sensibiliser les gouvernements.

Ainsi, le Burkina a élaboré le Programme national PTME. A cet effet, le gouvernement a créé un cadre stratégique : le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS). Un des objectifs de la PTME est que 50% des femmes enceintes acceptent de faire le dépistage. Ce qui permet de leur administrer la Névirapine dès que le travail se déclenche, puis au bébé dès qu'il est né. L'administration de la Névirapine au bébé né ne doit pas excéder soixante-douze (72) heures. Cet anti-retroviral (ARV) a été retenu pour sa facilité d'administration (en une seule fois) et son coût moins élevé.

Nous avons suivi au Centre Saint Camille des femmes (pendant trois mois). Sur neuf cent dix (910) femmes enceintes, seules deux-cent-huit (208) ont accepté se faire dépister. Parmi les 208, vingt-neuf (29 sont infectées. Trois de ces 29 ont déjà accouché et ont bénéficié du traitement à la Névirapine, en même temps que leurs bébés. C'est à ce prix qu'on peut sauver les bébés nés de mères infectées. Aimée Florentine KABORE

Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidawaya_quotidiens/sid2002_10_10/societe_2.htm

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