Les membres du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) se sont réunis à l'hôtel Splendide les 10 et 11 octobre 2002. Ils ont restitué à l'occasion, les conclusions de la rencontre sous-régionale tenue à Douala (Cameroun) en novembre 2000 sur l'action des employeurs face au VIH/Sida sur les lieux du travail et ont initié des stratégies de lutte dans leur secteur d'activité.

"L'action des employeurs burkinabè face au VIH/Sida en milieu du travail" est le thème sur lequel le patronat burkinabè s'est penché durant deux jours. Les travaux ont permis aux participants de s'imprégner des conclusions de la rencontre de Douala au Cameroun mais surtout de dégager des stratégies adéquates pour lutter contre le Sida au sein de leurs unités de production. A Douala, le patronat a reconnu entre autres, que les organisations d'employeurs en partenariat avec les organisations des travailleurs et les gouvernements, constituent un potentiel plus grand et plus fort dans la lutte contre le Sida. Il s'est alors engagé à mener une vaste campagne de sensibilisation, d'information et d'éducation sur l'impact du Sida sur les lieux du travail pour une prise en charge des travailleurs infectés et/ou affectés. Le patronat a par ailleurs invité les gouvernements à associer les organisations d'employeurs à la lutte.

La réunion du patronat a eu pour objectif, de mettre à jour et d'accroître les connaissances des chefs d'entreprises sur la réalité du VIH/Sida et ses impacts socioéconomiques au Burkina Faso, notamment dans les entreprises. Il s'est agi de sensibiliser et de convaincre les uns et les autres de la nécessité de la mise en œuvre de programmes durables et complets de lutte dans leurs unités de production. A la fin des travaux, outre l'élaboration de son plan d'action de lutte contre le Sida 2003, le CNPB a recommandé aux décideurs politiques des textes réglementaires au sein des entreprises. Il s'agit d'élaborer, de diffuser et d'appliquer des textes prenant en compte les préoccupations des partenaires et du monde des travailleurs relatifs aux problèmes du VIH/Sida dans ce secteur.

"Il est grand temps que le Conseil national du patronat burkinabè s'engage aux côtés de l'Etat pour faire face à la pandémie du Sida", a souligné M. Birahima Nacoulma, président du comité statutaire du CNPB. La nécessité de l'engagement des employeurs dans la lutte contre le Sida s'affirme d'autant plus que les entreprises qui n'intègrent pas la lutte contre le Sida dans leurs plans de développement s'exposent à d'énormes risques, a fait remarquer M. Nacoulma.

En effet, le ministre de la Santé, M. Alain Yoda, a reconnu lors de la rencontre que "l'impact du VIH/Sida sur l'entreprise tient du fait qu'il infecte et/ou affecte principalement les personnes âgées de 15 à 49 ans qui constituent la force de travail d'un pays". Cela se traduit concrètement par l'absentéisme, la perte d'efficacité de l'agent malade, l'accroissement des dépenses en frais médicaux, des salaires payés à des agents en arrêt de travail. Quelquefois, le patron est obligé de remplacer un personnel qualifié, ce qui entraîne une augmentation des dépenses pour la formation. "De ce fait, ajoutera le ministre Yoda, il réduit les gains de l'entreprise tout en accroissant considérablement ses dépenses". C'est pourquoi, il a exhorté le patronat burkinabè à s'impliquer davantage dans la lutte contre le Sida par des actions concrètes et efficaces. Charles OUEDRAOGO

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