Les premières assises panafricaines de lutte contre le paludisme auxquelles participe une soixantaine de délégués de 22 pays francophones, de la Gambie et de la Guinée ont été ouvertes hier à l’hôtel Méridien par le ministre de la Santé et de la Prévention, le Awa Marie Coll Seck.

Cette rencontre, qui prend fin aujourd’hui, devrait déboucher sur des propositions de solutions à mettre en œuvre en vue de réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme, un véritable problème de santé publique.

Les premières assises panafricaines de lutte contre le paludisme se déroulent depuis hier à Dakar, en présence d’experts en communication et responsables de programmes nationaux de lutte contre le paludisme de 22 pays francophones membres et de délégués de la Gambie et de la Guinée.

Elles ont été ouvertes par le ministre de la Santé et de la Prévention du Sénégal, le Pr. Awa Marie Coll Seck, en présence des directeurs généraux des Sociétés ouest africaines de parasitologie, M. Samba Diallo (président d’honneur des assises) et du Dr Jean Pascal Ducret. Ces assises, qui regroupent une soixantaine de participants, revêtent, pour le ministre de la Santé et de la Prévention, une grande importance, car elles offrent aux acteurs de la lutte antipaludique l’occasion de confronter leurs expériences et leur savoir–faire en vue de proposer des solutions à toutes les entraves au bon déroulement des activités sur le terrain.

Problème majeur de santé publique dans le continent africain, le paludisme est l’une des premières causes de mortalité toutes affections confondues dans la plupart de nos pays avec 90 % de cas de décès, principalement chez les enfants. Cette maladie est un véritable facteur de pauvreté, car, outre les pertes humaines, la baisse de la productivité et l’absentéisme, le paludisme entrave le développement économique.

DÉTERMINATION

C’est pourquoi, a souligné le ministre Awa Marie Coll Seck, les chefs d’Etat et de gouvernement ont réaffirmé leur détermination de lutter contre le paludisme lors du sommet d’Abuja, au Nigeria, le 25 avril 2000, avec la conception et la mise en œuvre de mesures variées en plus de l’adoption par nos pays de programmes nationaux, eu égard aux principes de l’initiative “Faire reculer le Paludisme”.

Ainsi, les assises panafricaines, qui se tiennent au moment où le Sénégal est encore sous le choc de la tragédie du bateau “Le Joola”, recoupent les préoccupations des autorités sanitaires. Au cours de cette rencontre de deux jours, les 60 participants auront des échanges dans des ateliers axés sur trois thèmes présentés par le président des assises, M. Pierre Ambroise Thomas.

Le premier thème est la prise en charge précoce de l’accès palustre chez l’enfant. Celle-ci est une difficulté à laquelle se heurtent depuis de nombreuses années les praticiens. Ceux-ci, dans la majorité des cas, ne reçoivent l’enfant que lorsqu’il se trouve dans un état critique. A ce sujet, il importe de favoriser une prise de conscience de la population sur la gravité de la maladie. D’où l’importance du traitement dès que l’accès palustre se manifeste. Ce qui pose le problème de la disponibilité des antipaludiques dans nos pays, surtout dans les endroits les plus périphériques.

Le deuxième thème a trait à la définition des moyens d’éducation et de communication pour un changement de comportement des professionnels de la santé et de la population en vue de réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme.

L’information, l’éducation et la communication dans les communautés, la prise en charge des premiers signes au sein des familles, la vigilance dans la recherche des signes de gravité pour une référence rapide et un traitement adéquat, l’application de mesures de lutte anti-anophélienne dont l’utilisation des moustiquaires imprégnées, l’organisation performante des commandes et la distribution des antipaludiques sont des aspects sur lesquels plancheront les participants.

RESISTANCES AUX ANTIPALUDIQUES

Ces derniers réfléchiront également sur un troisième thème relatif à l’évolution des schémas thérapeutiques nationaux qui est d’une brûlante actualité du fait de la prévalence de plus en plus élevée des souches de plasmodium falciparum résistantes aux antipaludiques, notamment la chloroquine.

Selon le Pr. Awa Marie Coll Seck, l’alternative préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en faveur des associations d’antipaludiques fait de plus en plus son chemin, mais ce processus est accompagné de recherche fondamentale et opérationnelle et d’un suivi et d’une évaluation. C’est pourquoi les charges financières qu’impliqueraient les associations médicamenteuses seront étudiées par les membres du groupe du troisième atelier.

Auparavant, les Drs Pape Amadou Diack, Jean Pascal Ducret et Pierre Ambroise Thomas et le Pr. Samba Diallo avaient rappelé l’objectif des assises panafricaines sur la lutte contre le paludisme. Ils ont souligné l’intérêt que les autorités sénégalaises portent à cette rencontre qui doit déboucher sur des propositions concrètes de solutions pour une lutte accentuée et efficace contre le paludisme.

Les participants ont présenté leurs condoléances au chef de l’Etat, aux familles des victimes du naufrage du bateau “Le Joola”, avant d’observer une minute de silence à la mémoire des disparus. SAËR GUEYE

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