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L'actualité de la santé en Afrique

Cancer du sein : L’hécatombe des femmes de 30 à 45 ans - Fraternité Matin - Côte d'Ivoire- 17/10/2003

L'ablation du sein ou des deux seins semble devenir une fatalité dans le traitement du cancer en Côte d'Ivoire. Un triste constat qui s'impose au docteur Adoubi Innocent, cancérologue au CHU de Treichville, et à ses collègues. Parce que seulement 20% des femmes consultent au stade précoce. Ce qui signifie que 80% des femmes ne se manifestent que quand le cancer est à un stade avancé. Et sur toutes les malades prises en compte une étude menée de 1993 à 1998 , révèle que seulement 30 femmes sur 100 atteintes du cancer du sein sont vivantes après cinq ans. Les 70 autres décèdent des suites du cancer du sein. Dont la gravité vient du fait que, selon le docteur Adoubi la tumeur ou la boule dans le sein va donner naissance à des cellules filles, qui, à leur tour, vont coloniser d'autres organes tels le poumon, le foie, le cerveau, les os, etc. Ce qui va provoquer un dysfonctionnement général de l'organisme.

Le sein ne peut être conservé que si la boule ou la tumeur cancéreuse qu'elle contient a une taille inférieure à 3 cm. Alors que les femmes arrivent généralement en consultation avec des boules de 5 cm de diamètre dans le sein. Selon le docteur Adoubi, une tumeur d'un cm de diamètre engendre environ un milliard de cellules filles (métastase). Ce sont au bas mot 25 nouveaux cas de cancer du sein qui sont enregistrés par an pour 100.000 femmes. Contre 80 à 100 nouveaux cas pour 100.000 femmes en Europe.

Un chiffre qui paraît insignifiant comparativement à celui de l'Europe. Mais le fait est que ces 25 cas sur 100.000 sont déjà alarmants pour les cancérologues de Côte d'Ivoire. Et cette " flambée " s'explique par un certaines habitudes des femmes européennes. En effet, selon le docteur Adoubé " les femmes africaines ont commencé à avoir les mêmes habitudes que celles de l'Occident. A savoir est la pratique de l'allaitement mixte contre l'exclusif, la limitation du nombre de grossesse, alors même qu'il est démontré que plus la femme fait moins d'enfant, plus le risque de contracter le cancer du sein élevé." Une alimentation riche en graisse, en viande mais pauvre en fruits et en végétaux fait également partie de ces habitudes incriminées. De même que l'alcool et le tabac.

Toute douleur au sein chez une femme de 30 ans doit amener à consulter, insiste le docteur Adoubi Innocent. De même qu'une déformation du sein (sein rétracté). Un écoulement de sang des mamelons doit aussi amener la femme à s'inquiéter, même s'il s'agit là de facteurs dits de risque, c'est-à-dire non responsables à 100% du cancer du sein. Tout comme la prise continue de pilules contraceptives sur une période supérieure à 10 ans.

Autres facteurs de risque, cette fois liés à la vie génitale de la femme, c'est la puberté précoce inférieure à 12 ans, la ménopause tardive supérieure à 55 ans. Les femmes qui n'ont jamais eu d'enfant ou qui ont eu une première grossesse tardive (âge supérieur à 35 ans) sont exposées au cancer du sein. L'ablation fait partie du traitement médical du cancer du sein. Ce traitement en Côte d'Ivoire est complété par la chimiothérapie et l'hormonothérapie . Il manque à l'appel pour une meilleure prise en charge du cancer du sein, la radiothérapie. Elle devait accompagner la chirurgie.

L'ablation des seins (chirurgie) et les traitements médicaux sont normalement suivis par une radiothérapie. Mais l'Institut de cancérologie du CHU de Treichville ne peut l'offrir à ces patients parce qu'il n'en existe pas.
C'est une femme sur deux qui est systématiquement opérée nous a confié le docteur Adoubi. Parce que le traitement hormonal s'épuise avec le temps. Par conséquent, à un certain moment, les médecins traitants sont obligés de l'arrêter. De plus, ce traitement a des effets indésirables qui peuvent s'avérer très néfastes particulièrement sur l'utérus. Aussi, généralement au bout de trois, quatre ou cinq ans, le traitement hormonal est arrêté.

Généralement, dans le traitement du cancer du sein, lorsqu'une femme est opérée, il lui est proposé soit la chimiothérapie, soit l'hormonothérapie ou les deux à la fois. La chimiothérapie se fait dans un délai de six mois à un an, en raison d'une séance par mois. Et l'hormonothérapie, elle, s'utilise pendant deux à cinq ans avec des médicaments à prendre tous les mois.
Au bout de cinq ans généralement, le tour des traitements médicaux disponibles pour le cancer du sein est vite fait. Place doit donc être faite à la surveillance à cause du grand risque de rechute.

B. Zéguéla

La ligue ivoirienne informe et sensibilise

La Ligue ivoirienne contre le cancer (LICC) organise cet après-midi au palais de la Culture à Treichville une session de formation et d’information des professionnels à la prise en charge du cancer. Cette initiative qui vise à marquer la Journée mondiale contre le cancer du sein (dimanche), sera suivie, demain matin, d’une séance de dépistage gratuit au service des consultations externes de chirurgie du CHU de Treichville.
Le cancer du sein tend à devenir un véritable problème de santé publique en Côte d’Ivoire. De plus en plus de jeunes femmes encore en activité génitale en sont frappées. Les ravages qu’il entraîne sont d’autant plus graves que le mal est souvent découvert à un stade très avancé, “ alors qu’il existe des moyens efficaces de prévention dont le premier est l’information”, fait observer la LICC. C’est pour pallier cette insuffisance que l’Association a décidé de s’investir dans cette campagne aujourd’hui et demain.
Selon les estimations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), 15 000 cas de cancer sont attendus chaque année en Côte d’Ivoire. L’incidence chez la femme est de 98 cas pour 100 000 femmes et de 83 cas sur 100 000 chez l’homme. Les cancers les plus fréquents chez ce dernier sont ceux du foie, de la prostate, des ganglions, de l’ORL et des poumons. Chez la femme, ce sont les cancers du sein et du col de l’utérus qui prédominent. Les enfants ne sont pas épargnés, avec une prédominance de la maladie de Burkitt.

E. KODJO

Le registre laissé pour compte

Le registre du cancer est l’unité d’épidémiologie du cancer. Situé au CHU de Treichville , son rôle est de recenser tous les nouveaux cas de cancer dans la ville d’Abidjan chaque année. Ce recensement est fait par seulement deux enquêtrices qui doivent parcourir les services, les cliniques pour réaliser cette banque de données sur le cancer .Elles doivent parcourir la ville d’Abidjan en bus et les informations ne leurs sont pas données par toutes les structures, notamment les cliniques dont certaines font des réticences. Résultat ? Cela fait aujourd’hui près de deux ans que ces enquêtrices ont arrêté tout recensement. Le registre qui devait être la cheville ouvrière de la lutte contre le cancer, selon le seul technicien qui y travaille, M. Bandama Samuel , n’a plus de médecin épidémiologiste.
Comment réaliser dans toutes ces conditions des enquêtes afin d’orienter la lutte, d’aider les autorités à mieux situer le problème du cancer en Côte d’Ivoire pour une meilleure orientation de la lutte ?

B. Zéguéla

Les trois attitudes qui sauvent

Le premier moyen de prévention efficace contre le cancer du sein, selon le docteur Adoubi Innocent est l’information. Celle portant sur ce qu’il appelle les trois attitudes qui sauvent.
Il s’agit de la méthode dite d’auto-palpation des seins qui permet aux femmes de détecter très tôt la présence d’une quelconque boule dans le sein.
La deuxième attitude à avoir, c’est que tous les trois ans une femme doit faire une mamographie ( une radio du sein). Cet examen est surtout conseillé aux femmes de 40 à 45 ans. Chez des jeunes filles , cet examen n’apporte rien, a précisé le docteur Adoubi, parce que les seins sont encore fermes. Au CHU de Treichville cet examen coûte 10 000 f cfa. Une somme à débourser tous les trois ans pour toute femme qui veut en tout cas prévenir ou faire détecter tôt un cancer du sein.
Voir un gynécologue au moins une fois par an est la troisième attitude qui sauve une femme du cancer du sein ou permet la détection précoce du mal.

B. Zéguéla

Repères

  • La radiothérapie, consiste à envoyer des rayons qui vont détruire les cellules cancéreuses. Tous les malades opérés doivent bénéficier d’une radiothérapie. Le CHU de Treichville est obligé d’envoyer ses malades au Ghana où il collabore avec l’hôpital Kole-bou à Accra. La radiothérapie revient là-bas à 400 000 F CFA.
  • Une unité de radiothérapie reviendrait moins cher à la Côte d’Ivoire qui est obligée de faire des évacuations sanitaires selon les spécialistes. Le Gabon, le Cameroun, le Sénégal , le Nigeria etc. ont leur unité de radiothérapie.
  • La chimiothérapie est un traitement administré par perfusion ou par voie orale (comprimés). Il associe plusieurs médicaments qui tuent les cellules cancéreuses de la tumeur, mais aussi celles qui auraient pu s’échapper pour aller coloniser d’autres organes. La chimiothérapie a des effets secondaires qui disparaissent à la fin du traitement.
  • L’hormonothérapie consiste à administrer au patient des hormones de synthèse (comprimé ou injectable), qui vont bloquer les cellules et les empêcher de se multiplier et de disséminer. On peut aussi supprimer les ovaires (les ovaires fabriquent une hormone capable de stimuler les cellules cancéreuses), ou administrer un médicament spécifique qui va bloquer la production des ovaires.
  • L’ablation du sein coûte au CHU de Treichville 75 000 F (acte et kit compris). C’est une chirurgie d’un jour selon le docteur Adoubi Innocent, puisque le malade peut rentrer chez lui le même jour.

Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/story.asp?ID=24554


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