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L'actualité de la santé en Afrique

Prise en charge des PVVIH : La gratuité des soins, une utopie au Mali ? - Le soleil - Sénégal - 28/10/2003

BAMAKO - S'imprégner de l'évolution de la pandémie du SIDA au Mali et des stratégies de prise en charge des personnes infectées. Tel est l'objectif des échanges avec le Docteur Idrissa Cissé, coordinateur du Programme national de lutte contre le Sida (PNLS) qui a passé en revue les différents programmes de lutte mis en place pour stopper le Sida. C'était lors d'une rencontre qu'il a eue avec le groupe de journalistes venus de l'Afrique de l'Ouest pour une série de reportages sur le VIH/SIDA. Le vœu de bouter le SIDA hors du quotidien des victimes relève pour l'heure, de l'utopie dans la mesure où tous les malades n'ont pas accès aux ARV.

Avec un taux de prévalence de 1,7 %, le Mali fait partie des pays dits de prévalence basse. Mais, " l'arbre ne doit pas cacher la forêt ", soutient Docteur Idrissa Cissé, responsable du Programme national de lutte contre le SIDA au Mali (PNLS), encore préoccupé par les 104 300 personnes infectées connues au Mali, qui, à l'instar des autres pays de l'Afrique subsaharienne, n'est pas épargné par la pandémie du SIDA. Les jeunes âgés de 24 à 39 ans restent les plus touchées. C'est ce qui ressort des statistiques tirées de l'Enquête démographique et de santé (EDS 2002). Cette dernière a permis de déterminer la prévalence et elle avait pour spécificité d'intégrer le VIH qu'elle a couplé à d'autres indicateurs de santé. Une préoccupation que le Mali se targue de partager seul avec deux autres pays : la Zambie et la République Dominicaine, fait savoir le Responsable du PNLS au Mali. Concrètement, il s'est agi pour le Docteur Idrissa Cissé, coordinateur du Programme national de lutte contre le Sida (PNLS), de soumettre à tous ceux qui ont accepté l'EDS de se faire dépister. Ce programme fut mis sur pied en 1984 juste après l'apparition du premier cas avéré de séropositif. Le PNLS est soutenu dans ces actions par une multitude d'associations et d'Ong intervenant dans la lutte contre le Sida.

Parmi celles-ci on peut citer le Centre de soins, d'animation et de conseils (CESAC) pour les personnes vivant avec le VIH, l'Initiative malienne d'accès aux anti-rétroviraux (IMAARV) et le Programme transmission mère-enfant (PTME).

Seuls 750 malades sous ARV

L'IMAARV prend en charge actuellement 750 malades dont la majorité se trouve à Bamako. Se référant à ce chiffre, le docteur Idrissa Cissé déclare : " Nous n'avons même pas le tiers des malades sous traitement ", Poursuivant, il indique qu'une infime minorité est seulement sous ARV, " même si en trois ans, l'IMAARV a investi 3,3 milliards de F CFA ".

Au Mali, l'accès aux ARV est subordonné à une enquête permettant de déterminer la situation socio-économique des malades. Et la priorité est donnée aux plus démunis. Selon le coordinateur du PNLS, le traitement mensuel d'un malade est actuellement estimé à 90 000 F CFA dont 50 % sont subventionnés par l'Etat à travers l'initiative Pays pauvres très endettés (PPTE). Donc, le traitement revient à 45 000 F CFA au malade. Ce qui est encore élevé dans un pays où 63 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Si évidemment l'on se réfère aux indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement qui fixent le seuil de pauvreté à moins d'un dollar par jour et par habitant.

Par rapport à la cherté du coût du traitement anti-rétroviral, le responsable du PNLS déclare : " Nous sommes conscients que très peu de personnes ont actuellement accès aux ARV. L'idéal serait pour nous, d'arriver à la gratuité pour tous les malades. Mais cela relève encore de l'utopie ", soutient-il. Toutefois, il reconnaît que l'Etat a fait des efforts en faisant baisser le coût du traitement mensuel de 300 000 F CFA au début à 90 000 F CFA aujourd'hui. Aussi, Idrissa Cissé se réjouit-il de la gratuité de traitement accordée aux membres des associations de Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et aux enfants âgés de 0 à 14 ans.

Egalement responsable du PTME, Docteur Cissé indique que ce programme vient en fait renforcer l'IMAARV. A cet effet, six sites pilotes sont installés à Bamako. Avec le PTME, chaque femme qui vient en consultations prénatales (CPN) doit faire l'objet d'un counselling (préparation) pour l'acceptation volontaire du test de dépistage et des résultats. Celles qui acceptent de se soumettre au test bénéficient d'une prise en charge. Le troisième trimestre de la grossesse, l'accouchement et l'allaitement sont les trois moments les plus risqués pour la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Pour Idrissa Cissé, ces moments font l'objet d'une surveillance particulière.

Manque de coordinations

Par ailleurs, notre interlocuteur trouve sa structure impuissante face au nombre élevé de malades. Il a également déploré le manque de coordinations des actions qu'il juge dispersées. Il en est de même de la difficulté à mesurer l'impact des actions qui doivent aboutir à un changement de comportements. Quand bien même, le responsable du PNLS se satisfait de la mise en place du Haut conseil de lutte contre le SIDA dirigé par le chef de l'Etat malien. Il en est de même des nombreux démembrements du PNLS qu'on retrouve dans le Mali jusqu'au niveau le plus bas de la hiérarchie administrative. Pour couronner le tout, " nous sommes en train de mettre en place une unité de suivi ", informe Docteur Idrissa Cissé qui penche pour l'élaboration de stratégies efficaces de prévention et de sensibilisation sur le VIH/SIDA. D'autant qu'il se dit jour après jour convaincu que " le SIDA n'a pas de frontière ". C'est pourquoi dans les stratégies préventives, il plaide pour l'ouverture de centres de dépistage volontaire dans tous le pays. Aussi est-il pour " l'accès de tous les malades aux ARV ".

Maïmouna GUEYE (Envoyée spéciale)

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=31684


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