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L'actualité de la santé en Afrique

Vente de médicaments dans la rue : Un danger permanent pour les populations - Le Sud - Sénégal - 18/10/2003

Le Sénégalais ne lésine pas sur les moyens quand il s'agit de se soigner. Mais la faiblesse de ses moyens fait qu'il a souvent recours aux médicaments vendus dans la rue. Avec tous les dangers que cela comporte.
Situé sur l'avenue Blaise Diagne à côté du service d'hygiène de Dakar, " Keur Serigne Bi " constitue le plus grand point de vente parallèle de médicaments à Dakar.

Une fois à l'intérieur, on est surpris par tout le monde qui afflue sur les lieux. La cour est remplie d'acheteurs de médicaments qui sont exposés, parfois à même le sol. Aucune mesure de précaution n'est observée pour leur conservation dans les normes. Une fois sur les lieux, le visiteur est pris en charge par un rabatteur qui lui demande les médicaments recherchés. Quelques minutes plus tard, il revient avec les médicaments demandés.

La vente des médicaments dans la rue, comme à " Keur Serigne bi ", pose plusieurs problèmes. D'abord en termes de qualité, ils ne sont pas toujours consommables. " Il arrive que les médicaments vendus soient périmés, que le dosage indiqué sur la boîte ne soit respecté. Le client peut acheter des placebos, c'est-à-dire des médicaments qui sont bien emballés, mais qui n'ont aucun principe actif. Il arrive même que des médicaments parfaitement dosés finissent par se révéler inactifs à cause de la mauvaise conservation ", confie Ass Ndiaye, pharmacien.

La qualité douteuse des médicaments a forcément des répercussions immédiates sur le traitement suivi par les malades. En effet, le patient qui prend des médicaments vendus dans la rue et dont la qualité est amoindrie voit sa maladie continuer à s'aggraver sans pour autant en comprendre les causes. Les principes actifs devenant inexistants, le médicament n'a plus d'effets curatifs. Voilà à court terme, une conséquence immédiate des médicaments de la rue, soutiennent des sources médicales.

Le phénomène de résistance des virus et bactéries à certains médicaments découle aussi de cette mauvaise qualité. En effet, les bactéries et les virus développent des résistances si le dosage n'est pas suffisant. À la longue, certains médicaments s'avèrent totalement inefficaces dans la prophylaxie de certaines maladies, font remarquer les mêmes sources.
L'autre danger réside dans la facilité que les toxicomanes ont désormais à s'approvisionner dans la rue. La vente s'effectuant sans ordonnance, ces derniers peuvent à tout moment accéder aux produits sous contrôle médical strict dont ils ont besoin pour avoir leur dose.

Circuits et prix des médicaments de la rue

Tous les médicaments disponibles dans les pharmacies sont vendus dans la rue, sous toutes les présentations possibles. Les médicaments les plus proposés sont les antibiotiques, les anti-inflammatoires, l'aspirine, etc. Il arrive même qu'on puisse trouver des médicaments qui ne sont pas encore disponibles dans les officines.
Cette "exclusivité" dans l'offre suscite bien des interrogations concernant la provenance des médicaments.
"Les médicaments proviennent d'importation frauduleuse, du détournement de dons ou des structures sanitaires, des échantillons médicaux des délégués, de vols effectués au niveau des pharmacies et hôpitaux", révèle un gérant d'officine à Dakar. "Keur Serigne Bi" et Touba sont cités comme les plaques tournantes de ce trafic. En effet, c'est à partir de ces lieux que la répartition s'effectue vers les autres lieux de vente, particulièrement les marchés hebdomadaires qui font le bonheur de ces pharmaciens particuliers.

La visite effectuée à "Keur Serigne Bi" confirme certaines hypothèses énoncées par A. Ndiaye.
En effet, sur certaines boîtes, figurent la mention "échantillon médical, ne peut être vendu", d'autres boîtes sont totalement identifiées en langues étrangères très souvent incomprises par les vendeurs et les usagers. Et pourtant, ils vantent avec beaucoup de conviction les qualités thérapeutiques de médicaments dont ils ignorent tout.

Le succès enregistré par un lieu comme "Keur Serigne Bi" réside dans les prix qu'il pratique. Mais le constat qui peut se faire est le suivant : les prix pratiqués ne sont pas aussi différents que ceux qui sont pratiqués dans les pharmacies. Et depuis que les médicaments génériques sont devenus disponibles, se rendre à la pharmacie est jugé plus rentable que l'achat des médicaments de la rue.
Le prix à l'unité finalement est moins élevé, font remarquer des spécialistes. Et pour certains produits les prix sont identiques et la qualité n'est pas assurée. C'est vrai que les principaux clients des médicaments de la rue sont des analphabètes que les vendeurs n'ont aucun mal à duper.

Responsabilité de l'Etat

"L'Etat est responsable de cette situation. "Keur Serigne Bi" n'a pas sa raison d'être, quand nous, les pharmaciens, voulons ouvrir une officine, nous respectons toutes les procédures imposées par l'Etat. Alors qu'il n'en est rien pour les vendeurs qui sont à "Keur Serigne Bi". Malgré tous les dangers que cela représente pour les populations, l'Etat laisse faire, on comprend vraiment pas ", confie Moussa Séne, membre de l'Ordre National des Pharmaciens du Sénégal.
La responsabilité de l'Etat est directement mise en cause. Les médicaments de la rue constituent un danger permanent pour les populations. Or, rien n'est fait par les pouvoirs publics pour endiguer ce fléau dont les répercussions ne peuvent être que dramatiques pour les citoyens, d'autant plus que ceux qui fréquentent ces lieux sont à majorité des analphabètes et donc souvent inconscients du danger qui les guette.

Moussa Bathily Diallo

Lire l'article original : http://www.sudonline.sn/archives/18102003.htm


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