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2 novembre 2001 - Internet Gabon- Gabon
L'hypertension artérielle, une bombe à retardement .

Actuellement responsable de 10 à 15 % des décès dans le monde entier, cette pathologie risque, si rien n'est fait maintenant par les États où elle sévit sans faire de bruit, d'être la première cause de mortalité en Afrique dans les 20 ans à venir.

Connue du monde médical depuis plus d'un siècle, l'HTA (hypertension artérielle) est l'une des maladies qui a le plus bénéficié des avancées de la recherche, tant au niveau du diagnostic qu'au plan thérapeutique.
Cependant, si dans les pays développés cette pathologie, ainsi que bien d'autres maladies cardio-vasculaires régressent, tel est loin d'être le cas dans les pays les moins avancés ou sous-développés, dans lesquels elles stagnent quand elles ne progressent pas.

Cette situation devenue préoccupante, principalement en Afrique sub-saharienne, est le fruit de l'immobilisme des États africains. Qui, en dépit de la sonnette d'alarme tirée depuis 1998 par l'Organisation mondiale de la Santé, semblent plutôt avoir fait la sourde oreille à ce problème. Conséquence, l'HTA est devenue un réel problème de santé publique dans la mesure où les sujets qui en sont atteints ceux issus des familles pauvres notamment ne peuvent correctement se prendre en charge, au regard du coût très élevé du traitement de cette affection.

En effet, des informations obtenues auprès du service de Cardiologie du Centre hospitalier de Libreville indiquent que pour améliorer son espérance de vie, un hypertendu doit, dans la plupart des cas, suivre un traitement composé d'une association de médicaments dont le coût mensuel, en moyenne, oscille entre 60 et 70 000 F CFA.
À cela, il faut ajouter les deux bilans annuels de retentissement complet de l'HTA, qui se chiffrent à 100 000 CFA chacun. Comme on peut s'en rendre compte, au même titre que le Sida ou le diabète, l'HTA ne peut être vaincue par des populations dont le pouvoir d'achat suffit à peine à nourrir deux bouches.
Il faut donc que, comme pour le Sida, les États africains mettent enfin en place des stratégies de dépistage, de contrôle et de prévention de l'HTA. C'est fort heureusement l'objet de la "Conférence régionale des experts intergouvernementaux sur la problématique de l'hypertension artérielle en Afrique sub-saharienne" qui s'ouvre demain samedi à l'Hôtel inter continental Okoumé Palace de Libreville.

Il faut rappeler que les conclusions de cette réunion, prévue pour durer quatre jours seront contenues dans une déclaration dits "La Déclaration de Libreville sur l'Hypertension artérielle en Afrique sub-saharienne ".
Ce document sera ensuite présenté aux prochaines assises de l'Union africaine par le Gabon pour que les gouvernements africains inscrivent la lutte contre l'HTA dans la politique-sanitaire de leurs pays respectifs. Car estiment les médecins, seule une action concertée au niveau régional soutenue par une collaboration internationale, permettra de vaincre ce lancinant problème que constitue l'HTA dans le continent africain.
Source : Journal l'Union du 02/11/2001

Lire l'article original : www.internetafrica.com/gabon/actu/actu_02112001d.htm

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