Tambacounda est une région où les taux de mortalité maternelle et infanto-junénile sont encore très élevés. Peu de femmes ont recours à des méthodes de contraception moderne. La pauvreté et la dispersion de l’habitat ne facilitent pas l’accès des populations aux infrastructures sanitaires. Le comité régional de la population et des ressources humaines (COREPOR) a prévu la création de cliniques mobiles pour augmenter l’offre de services en santé de la reproduction.
Dans le cadre de l’élaboration du Programme d’Action et d’Investissement Prioritaire en matière de populations (Paip), le comité régional de la population et des ressources humaines (Corepor) de Tambacounda vient d’élaborer un portefeuille de projets dans les domaines de la santé de la reproduction, la lutte contre la précarité et le sous-emploi, l’aménagement du territoire et aussi l’environnement.
Au cours de l’atelier de trois jours, les membres du Corepor ont surtout mis l’accent sur les spécificités régionales tout en tenant en compte les plans d’opération des régions du document stratégique de réduction de la pauvreté (Dsrp) pour éviter les doubles emplois.
Tambacounda, région qui couvre le tiers du pays, est marquée par la dispersion de son habitat, la faiblesse de sa densité. Ses habitants sont confrontés à l’accessibilité géographique des infrastructures, à la pauvreté, au sous-emploi, entre autres.

Taux élevé de la mortalité maternelle et infanto-juvénile

Le taux élevé de la mortalité maternelle et infanto-juvénile ainsi que la dégradation accélérée des massifs boisés et des zones humides sont d’autres handicaps qui font la spécificité de la région orientale.
Durant cet atelier, le Corepor a retenu, entre autres projets pertinents, la mise en place de cliniques mobiles, la construction d’un centre de formation pour chaque département de la région, un observatoire régional des écosystèmes vulnérables et précaires.
Les cliniques mobiles spécialisées devraient accroître l’offre en santé de la reproduction. C’est un projet de 731 millions qui va intégrer les stratégies d’intervention en matière de santé. Ce projet, qui comporte un plan médias, prendra en compte la faible utilisation de la planification familiale, l’éradication de l’excision et aussi la santé reproductive des adolescents, et sera jumelé avec un projet de sensibilisation des leaders religieux et coutumiers dans le cadre de la santé de reproduction.
Dans les domaines de la population et de l’emploi, trois centres de formation vont être créés pour les jeunes non scolarisés. Le projet prendra en compte l’exode rural et l’émigration qui dépeuplent les localités rurales. Enfin, un observatoire régional des écosystèmes vulnérables et précaires sera créé.
Selon M. Salou Bathily, chef du service régional de la Planification de Tambacounda, ces travaux s’inscrivent dans l’opérationnalisation de la Déclaration de la Politique de Population (Dpp). L’actualisation de cette Dpp s’est faite avec les régions.
Il s’agira, selon M. Bathily, de traduire en projets les axes stratégiques les plus pertinents qui ont été identifiés lors de l’élaboration du document de contribution de la région à l’actualisation de la Dpp.
En apportant les encouragements du ministre du Plan et du Développement durable, Mamadou Sidibé, et de la Directrice de la Planification et des Ressources humaines, M. Mady Founé Diaby de la Direction de la Planification des Ressources humaines a dit que la composante régionale rentre dans le cadre du 3e Paip 2005-2009.

Prendre en compte les préoccupations et spécificités régionales

La rencontre, selon lui, s’intéressera aux secteurs qui ont été examinés au niveau national, en prenant en compte les préoccupations et spécificités régionales. Au moment où la région vit les politiques de décentralisation avec le transfert de compétences, il s’agit de chercher une meilleure articulation entre le Paip et les plans d’opération régionaux (Por) et le Dsrp.
Pour M. Habib Léon Ndiaye, l’adjoint au gouverneur chargé du Développement, qui présidait les travaux, le pays ne peut réussir le pari de son développement que grâce à la qualité de ses ressources humaines. Le gouvernement, en s’engageant à promouvoir toutes les couches de la population, en particulier les jeunes et les femmes, traduit cette vision qui fait que l’homme est le seul acteur et bénéficiaire de son développement.
À l’heure de l’intégration régionale et de la mondialisation, il s’agit, selon M. Ndiaye, de mettre en œuvre la volonté du président de la République de promouvoir un citoyen apte à utiliser judicieusement toutes les ressources de son environnement.

PAPE DEMBA SIDIBE

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