ENFANTS
MARQUES PAR LE SIDA Quelle prise en charge ? - Sidwaya - Burkina
Faso - 12/12/01
L'Association
des femmes africaines face au SIDA (AFAFSI) a organisé une table-ronde
sur la prise en charge des enfants marqués par le Sida. Le panel
a été présidé par Mme Chantal Compaoré, épouse du chef de l'Etat.
Organisée
sous l'égide de l'AFAFSI du Burkina, le panel a réuni un échantillon
de femmes africaines leaders et engagées dans la lutte contre les
conséquences du VIH-Sida sur les femmes et les enfants.
La
naissance il y a 13 ans de la SWAA (Version anglaise de AFAFSI)
est la réponse à la vulnérabilité du couple mère-enfant au VIH-Sida.
Sur 10 femmes infectées dans le monde, 8 sont en Afrique. Chaque
jour, on compte 6 500 décès et les orphelins se comptent aujourd''hui
par millions. La présidente de la SWAA international, le Pr Charlotte
Faty N'Diaye s'est indignée de voir que des orphelins soient obligés
d'arrêter l'école, que des enfants et ne puissent plus se nourrir
faute de soutien. Pour elle, le SWAA est une coalition de femmes
qui veulent que les choses changent. L'adolescente Stella Adoma
venue du Ghana a témoigné du vécu d'enfants marqués par le Sida.
Avec la disparition de ses parents, elle a connu toutes les misères.
A 14 ans, elle est toujours au cycle primaire. Elle a été obligée
d'interrompre ses études. Sa sœur aînée a quitté son travail pour
s'occuper de ses petits frères. Ils survivent grâce à la solidarité
des bonnes volontés. Une mère séropositive est montée à la tribune
parler de sa situation. Elle a perdu son époux en décembre 2000.
Elle connaît son statut sérologique. A l'image de nombreuses femmes
dans la même situation, elle pense à l'avenir de ses enfants. Elle
a informé sa famille de son statut et l'a préparée à s'occuper de
ses deux enfants au cas où ... Elle est contre les orphelinats,
elle préfère que l'on s'occupe des orphelins dans les familles d'accueil,
c'est-à-dire au sein de la communauté.
Le Sida chez les femmes est un problème de genre, lance Mme Yacine
Fall de l'UNIFEM. Le virus est venu trouver de nombreuses femmes
dans leur foyer "Il importe que la lutte s'articule autour de cette
dimension," explique Mme Fall. Les femmes ne disposent d'aucun moyen
de protection. Le préservatif féminin n'est pas à leur portée parce
que cher. Il n'est pas subventionné alors que le préservatif masculin
l'est, il coûte 25 à 50 FCFA. En sus, que peuvent faire les épouses
en Afrique face au vagabondage sexuel de leur époux ? Rien ! La
société africaine ne condamne pas la virilité de l'homme.
Un
nouveau programme : HACI
La
SWAA lance avec ses partenaires à Ouagadougou ce jour un nouveau
programme. L'initiative "Hope for african children" (HACI). Ce programme
se veut un espoir pour les enfants africains. HACI va intéresser
dans un premier temps trois pays : le Kenya, le Malawi et l'Ouganda.
Ces pays ont été choisis en fonction de leur taux élevé de VIH-Sida
et des risques subséquents pour les enfants, à cause de leurs réalisations
en matière de mobilisation communautaire et l'influence de ces pays
sur les autres pays de la région. HACI a ciblé 4 objectifs-clés
: élargir la sensibilisation et réduire la stigmatisation qui entoure
le VIH-SIDA, prolonger la vie de la relation parents - enfants,
préparer les familles à la transition, assurer l'avenir des enfants.
Les organisations partenaires de HACI sont la SWAA, plan international,
Save the children et la Conférence mondiale des religieux. Marceline
ILBOUDO
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