Contactez_nous
La_santé_tropicale_sur_internet  
www_santetropicale_com

Des medicaments prohibes : Mécontent, un utilisateur réagit - Sidwaya - Burkina Faso - 12/12/01
La décision du maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, de combattre désormais la vente des médicaments par les "pharmaciens ambulants", ne rencontre pas l'assentiment de tous les citoyens. L'un d'entre eux est venu dans notre rédaction pour, affirme-t-il, dire ce qu'il pense de cette décision.

"J'ai écouté Simon ce matin (NDLR 5 décembre 2001) sur la radio Savane FM et je voudrais lui apporter des conseils sur sa décision d'interdire la vente de ces médicaments," a annoncé d'emblée, Mamadou Komi dit Bouna (puisque c'est de lui qu'il s'agit). Chauffeur à la retraite, résidant au secteur 19 de la ville de Ouagadougou, Mamadou Komi estime que l'immense majorité des Burkinabè trouve son compte dans ces médicaments. Pour ce sexagénaire, ces produits coûtent moins chers que ceux vendus dans les officines pharmaceutiques. Il préconise donc que l'on élimine de ces produits, ceux périmés par des contrôles sévères plutôt que d'en interdire la vente. "Si ces médicaments ne soignaient pas, les gens n'allaient pas s'y intéresser", indique-t-il. Lorsque nous attirons son attention sur les risques que cela comporte en se soignant avec ces médicaments du fait que les vendeurs ne sont pas des praticiens et n'ont aucune compétence pour prescrire un bon traitement médical, il nous rétorque : "De nombreuses personnes meurent parfois à l'hôpital par la faute des médecins mais on ne parle jamais de cela. Pourtant ils ont appris à soigner et malgré tout ils commettent ces erreurs". Mamadou Komi affirme que de nombreuses familles vivent de la vente de ces médicaments. "Que vont devenir celles-ci si on interdit ce commerce ? Et le banditisme que l'on dit vouloir combattre va s'accentuer puisque ces vendeurs vont se retrouver au chômage. Pour manger, ils seront obligés de voler", indique-t-il. Interdire l'activité des pharmaciens ambulants" n'est pas une bonne solution, selon notre visiteur de ce mercredi 5 décembre dernier. "Les riches vont se soigner en Europe et aux Etats-Unis. Mais nous les pauvres, où irons-nous ? En interdisant la vente de ces médicaments par les "pharmaciens, c'est comme si l'on tirait un coup de fusil sur le peuple", note Mamadou Komi dit Bouna

Retour actualités