Fièvre
Ebola/Flambées au Gabon et au Congo : 27 morts - Le soleil - Sénégal
- 11/12/01
GENEVE - L'épidémie de fièvre Ebola, apparue
dans une province reculée du nord-est du Gabon, a déjà fait dix
morts, a annoncé, hier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Gregory Hartl, porte-parole de l'OMS à Genève, a précisé qu'on avait
recensé pour l'instant onze cas de cette maladie virale mortelle
et contagieuse.
Ces
cas sont apparus dans la province d'Ogooué Ivindo, dans le nord-est
du Gabon, a précisé M. Hartl. La fièvre Ebola est l'une des maladies
virales les plus virulentes pour l'homme, connues à ce jour. Elle
est mortelle dans 50% à 90% des cas cliniques. L'OMS a déjà envoyé
une équipe au Gabon pour aider ce pays d'Afrique centrale à faire
face à ce début d'épidémie. Selon le porte-parole, une deuxième
équipe de spécialistes devait quitter hier soir Genève pour le Gabon.
La dernière épidémie de fièvre Ebola s'est produite l'an dernier
en Ouganda où elle avait tué 224 personnes, dont du personnel médical,
selon l'OMS. Le Gabon avait déjà été touché par cette maladie, en
1996-1997, avec un bilan de 45 à 60 morts. Par ailleurs, en République
du Congo, l’alerte a été lancée devant ce qui semble être une flambée
de fièvre hémorragique à virus Ebola. Le ministère de la Santé de
la RDC a annoncé la mort de 17 personnes dans la ville de Misangandu,
dans la province occidentale de Kasai, où 30 cas de fièvre hémorragique
ont été enregistrés ces trois dernières semaines, a précisé un conseiller
du ministère. L'Ebola provoque des hémorragies mortelles. En 1995,
Ebola avait tué au moins 245 personnes dans la ville congolaise
de Kikwit.
Le
virus Ebola est un filovirus responsable de fièvres hémorragiques.
Il entraîne le décès de 50 % à 90 % des personnes infectées. Identifié
pour la première fois en 1976, il revient régulièrement sur le devant
de la scène. En Ouganda, l'épidémie actuelle d'Ebola a entraîné
121 décès, selon les chiffres publiés par l'OMS. Outre sa virulence,
ce virus est associé à deux problèmes essentiels : son réservoir
biologique est inconnu et aucun traitement préventif ou curatif
ne s'est révélé efficace Tout récemment des chercheurs américains
de l'Institut National pour la Santé (NIH) avaient annoncé la mise
au point d’un vaccin capable de protéger des macaques d'une infection
par le virus Ebola. Ces travaux constituent un premier pas vers
l'élaboration d'un vaccin chez l'homme contre ce virus particulièrement
virulent.
Le
virus Ebola, rappelle-t-on, fut nommé en fonction de la rivière
du même nom, au nord du Zaïre, où il fut isolé pour la première
fois. Toutes les souches furent nommées en fonction du pays où elles
ont été découvertes, sauf Reston, qui porte le nom de la ville de
Virginie (E.-U.) où cette souche sévit pour la première fois. De
plus, la souche Côte d’Ivoire, porte aussi le nom de Taï, une forêt
de Côte d’Ivoire.
Ce virus fait partie de la famille des filovirus, qui comprend 6
membres : les cinq souches d’Ebola (Zaïre, Soudan, Reston, Tai (ou
Côte d’Ivoire) et Gabon ) et le virus Marburg. Contrairement à ce
que certains peuvent croire, le virus Ebola ne s’attaque pas à toutes
les cellules du corps humain: il a une prédilection pour les cellules
du foie, de la défense immunitaire et de la formation des globules
du sang. Une des marques de commerce d’Ebola est une destruction
massive du foie. (AFP, ATS, AP)
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l'article original : www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=9766&index__edition=9462
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