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L'actualité de la santé en Afrique

Sida : Les ARV ne sont pas toujours efficaces. Près de 10% de personnes infectées par le virus sont déjà résistants aux traitements - Mutations - Cameroun - 28/11/2003

D'après le dernier bulletin de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) paru sur la résistance des anti-rétroviraux dans le traitement du VIH/Sida, la progression de la résistance parmi la population vivant avec le VIH/sida ira de 25 à 100% d'ici 30 ans. En plus clair, tous les ARV utilisés aujourd'hui ne seront plus capables de freiner la multiplication des souches de virus sauvages ou mutés chez le malade. Et comme l'a écrit avec ironie un chercheur dans le Nouvel observateur d'il y a deux semaines, il faudra peut-être penser à la "qua-thérapie" ou la "cinq-thérapie".

Mardi 18 novembre dernier, c'est par ce constat fort inquiétant que le docteur Eric Delaporte, spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital de Montpellier, a débuté son exposé lors de la 4ème session de formation sur la prise en charge globale des malades du Sida et la résistance aux ARV dans la salle de conférences de l'hôpital Laquintinie de Douala, à l'attention des médecins prescripteurs.
Le plus grave, d'après le Dr. Eric Delaporte, "c'est que la réplication du virus muté est quasi permanente dans le sang. Cependant, c'est lui qui est le plus résistant car ayant déjà été exposé aux ARV. Il devient alors insensible aux traitements lorsqu'il est transmis. A présent, près de 10% des personnes infectées dans le monde par le VIH/Sida, le sont par le virus muté. Il est temps de réagir. Il faut informer les médecins, les malades et toutes les personnes affectées. Nul n'est plus besoin aujourd'hui de courir aux ARV comme planche de salut, mais il est plus judicieux de savoir lequel nous irait le mieux. La tri-thérapie n'arrange rien, parce que l'administrer automatiquement c'est accepter de développer en moyenne 15 à 20 % de résistance des patients traités".

Ce qui se vérifie par l'étude faite par le docteur Charles Nganfack de l'hôpital du jour de l'hôpital Central de Yaoundé, auprès de 93 patients camerounais triés dans les dix-huit centres de distribution des ARV existants. Après huit mois seulement de traitement, 29,4% de ces malades ont développé des résistances. Il est clair que jusqu'à ce jour, aucun vaccin efficace n'a encore été trouvé. Néanmoins, les chercheurs s'évertuent à trouver des moyens pour rallonger la vie des patients. C'est dans cette optique que le Dr Eric Delaporte a présenté deux solutions : "le phénotypage et le génotypage. Le génotypage, qui est le plus indiqué parce que les résultats des expériences sont positives, c'est la détermination de la structure génétique d'un organisme, pour ce cas, ce sont les souches de virus du malade qui sont étudiées. Le génotypage permet de connaître la souche sauvage et la souche mutée. A ce moment, il devient alors possible après essais de définir quel est le type d'ARV que l'on doit prescrire au patient", a-t-il expliqué à la cinquantaine de médecins prescripteurs venus pour la circonstance.

Après le génotypage, on peut recommander trois types généraux de traitements : Un inhibiteur de protéase (avec ou sans ritonavir à faible dose pour "booster" la concentration de l'inhibiteur de protéase) en association avec deux analogues nucléosidiques (produit de décomposition partielle d'un nucléide, constitué par du ribose ou du désoxyribose et une base purique ou pyrimidique). Un analogue non nucléosidique en association avec deux analogues nucléosidiques. Et l'association de trois analogues nucléosidiques. Cependant, le génotypage n'est pas à la portée de tous. Cet examen biologique coûte entre 150 et 200 dollars soit environ 81.000 et 108.000 francs Cfa...

Cette session, initiative du comité Douala Anti rétro viral (Darvir) parrainée par MTN-Cameroun a eu le mérite de lever un pan de voile sur la pandémie Sida, mais a plongé dans l'embarras plus d'un médecin présent dans la salle. Car au lieu de traiter un malade à long terme, il sera aussi fort à propos de lui dire que les ARV, c'est pour un temps beaucoup plus court qu'on ne l'avait imaginé.

Marion Obam

Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=10&id=1070009560

Dr Eric Delaporte : Responsable du comité Davir, il présente le bilan des études sur la résistance

La résistance du virus aux Arv au Cameroun est de 20%. Quelles est l'importance de la démarche formative que vous adoptez aujourd'hui ?

Dr Eric Delaporte : Ce séminaire s'intègre dans le cadre de la formation médicale continue des médecins qui prescrivent déjà des médicaments anti-Sida, les anti-rétroviraux. Cette formation médicale continue est le contrôle au jour le jour des connaissances et des améliorations en fonction des avancées de la science. La thérapie anti-rétrovirale est un domaine mouvant. Les guides et recommandations doivent être réactifs et continuer d'évoluer à mesure que l'information s'accumule. Le thème que nous avons développé est un thème majeur puisqu'il concerne les résistances aux anti-rétro-viraux, c'est à dire la survenue des souches de virus qui ne répondent plus aux traitements.

Qu'est-ce que vous allez apporter en plus à ce qui est déjà connue sur les résistances des Arv ?

Dr Eric Delaporte : Je suis un peu le porte-parole des premières expériences africaines d'accès aux Arv. Et, j'ai en particulier présenté les premières données sur ces taux de résistance, que ce soit au Sénégal au Gabon et au Cameroun, assisté par le docteur Charles Nganfack, de l'hôpital du jour de l'hôpital Central de Yaoundé.

Est-ce qu'on peut avoir ces chiffres ?

Dr Eric Delaporte : D'une manière générale, on sait que quand on met des patients sous traitements Arv, il arrive au bout d'un an des résistances à certaines molécules. En Occident, ce taux de résistance est de l'ordre de 20%, ce qui est quand même important. Sur les expériences du Sénégal, nous sommes autour de 16%, ce qui est excellent. Au niveau du Cameroun, nous sommes dans les mêmes cohortes occidentales, c'est à dire 20%, ce qui veut tout dire. Il faut donc que les populations soient suffisamment informées et sachent qu'il ne suffit pas de prendre les Arv pour que l'on pense qu'on a résolu le problème. Mais aussi, il faut vérifier que les Arv que l'on prend peuvent agir efficacement sur la souche de virus que l'on porte. Cependant, si le Cameroun est dans la même frange de résistance que les pays occidentaux cela veut dire les médecins camerounais font bien leur travail et c'est encourageant.

Pourquoi cette formation ?

Dr Eric Delaporte : C'est parce que les médecins et les malades du Sida sont étroitement liés. Si le docteur s'occupe de lui-même, en termes de connaissance, il va mieux s'occuper de ses patients. Ces nouvelles informations doivent permettre une mise en pratique immédiate et une amélioration des connaissances des médecins. Ceci pourront alors administrer les meilleurs soins aux patients à travers des méthodes cliniques.

Quelles sont ces méthodes ?

Dr Eric Delaporte : Il y a des éléments de surveillance clinique, qui sont visibles, lorsque le patient ne répond plus au traitement et des éléments d'ordre biologiques. En ce qui concerne les éléments biologiques, on voit que la restauration immunitaire, c'est à dire que l'amélioration des défenses du malade, ne se fait plus ou alors qu'il y a échec sérologique, c'est à dire qu'on va doser le virus dans la sang, alors qu'avant c'était négatif sous un traitement efficace.

Pourquoi le malade devient résistant aux traitements Arv ?

Dr Eric Delaporte : C'est parfois parce qu'il arrête de bien prendre son médicament, c'est l'une des premières raisons. D'autre part, c'est parce que le patient en a assez de médicaments, donc il va arrêter où il ne va pas bien les prendre. Mais aussi, c'est parce que l'association des Arv choisie qui n'était pas optimale. Tout ceci va entraîner la sélection des souches résistantes.

Qu'est ce que vous proposez ?

Dr Eric Delaporte : Evaluer et renforcer l'adhésion des patients est une des clés du succès de la thérapeutique. La numération des lymphocytes CD4 et le niveau d'Arn viral sont importants pour mesurer la réponse au traitement. Les taux d'Arn viral devraient décroître rapidement après le début de la thérapie. L'impossibilité d'obtenir une réduction de 90% de la charge virale après quatre semaines de traitement suggère une faible adhésion du patient, une absorption intestinale insuffisante, ou une résistance du virus au médicament. Une fois la suppression de la réplication virale obtenue, la charge virale et les lymphocytes CD4 doivent être habituellement mesurés toutes les 8 à 12 semaines.

Quand est-ce qu'il faut faire un test de résistance ?

Dr Eric Delaporte : Il faut le faire quand le patient est en échec thérapeutique, pas de première ligne, mais de deuxième ligne. Les tests de résistance virale apportent une information précieuse pour la conception d'un nouveau traitement. Puis, également il faut le faire en cas de problème de santé publique pour faire des surveillances de la nature des souches circulantes pour s'assurer que le taux de résistance dans la population n'augmente pas.

Propos recueillis par Marion Obam

Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=10&id=1070009474


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