Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) plus de 100 000 cas de chikungunya ont été enregistrés, particulièrement dans l’Etat de l’Andhra Pradesh, le Maharashtra et une partie du Tamil Nadu. Ce qui force les autorités sanitaires mauriciennes à faire preuve de vigilance et à exercer un contrôle strict sur les arrivées à l’aéroport de Plaisance, a appris l’express auprès des milieux concernés au ministère de la Santé.
Ainsi, lorsque des voyageurs en provenance de ces régions foulent le sol mauricien, ils font l’objet d’un suivi régulier. “Ils reçoivent la visite de nos inspecteurs sanitaires au moins trois fois durant leur séjour à Maurice”, indique-t-on. Des prises de sang sont effectuées pour détecter toute forme de virus pouvant propager éventuellement non seulement le chikungunya, mais aussi la malaria et la dengue.
Un problème, toutefois, demeure : il est est d’ordre pratique et diplomatique. Les autorités mauriciennes, par crainte que cela ne froisse les pays amis tels que la France et l’Inde, ont tout simplement évité d’émettre des communiqués officiels dans la presse pour avertir les voyageurs des dangers que représentent ces maladies propagées par des moustiques. “On ne veut pas froisser ces pays diplomatiquement. D’ailleurs cela coule de source que les voyageurs sont déjà au courant qu’il y a des problèmes d’ordre sanitaire dans ces pays”, devait indiquer un proche du ministère de la Santé.

Le virus fait de la résistance
Il a précisé que les passagers en partance pour l’Inde sont avisés de la situation qui prévaut dans certains Etats lorsqu’ils vont se faire vacciner au centre de Port-Louis.

Les dernières informations disponibles du ministère de la Santé ne font état d’aucun cas de chikungunya ni de malaria ni de dengue ce mois-ci. Par contre, le mois dernier, un cas de chikungunya avait été enregistré sur un patient habitant la région de Floréal. La possibilité qu’il ait pu contracter le virus à l’étranger n’est pas à écarter.

Concernant les cas de chikungunya à l’île de la Réunion, ils sont nettement moins nombreux en cette période de l’année, mais tout semble indiquer que le virus résiste toujours malgré toutes les campagnes et mesures prises. Les autorités mauriciennes qui suivent de près la situation avec l’Institut français de Veille sanitaire qui a une antenne à la Réunion sont rassurées pour le moment.

A Maurice la situation semble sous contrôle et les autorités comptent se lancer dans une nouvelle campagne d’envergure à travers le pays dans les jours qui viennent pour faire obstacle au chikungunya.
Il faudra attendre l’arrivée de l’été pour savoir exactement si la campagne menée pendant toute l’hiver a porté ses fruits.

Bernard SAMINADEN

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