Accès aux sites pays BENIN BURKINA FASO CAMEROUN CENTRAFRIQUE CONGO COTE D'IVOIRE GABON
GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Fraternité matin | Côte d'Ivoire | 31/01/2006 | Lire l'article original
Du fait de la crise, certaines zones sont aujourd'hui inaccessibles.
En plus, d'autres sont reculées. Comment comptez-vous parvenir à
couvrir ces zones ?
La situation est difficile, mais notre rôle est d'aller sur le terrain
pour superviser les agents de santé qui y travaillent, dans le cadre
de cette maladie. Afin qu'ils puissent faire la sensibilisation localement.
Au niveau central, il n'est pas facile que nous organisions des campagnes de
sensibilisation de masse. Ce que nous faisons dans ce cas, c'est d'insister
auprès des chefs de districts pour qu'ils aident à mener cette
activité de sensibilisation. Nous étions bien partis comme je
vous le disais tantôt en 2001, avec l'élimination de la maladie
au plan national. La deuxième étape consistait maintenant à
nous tourner vers l'intérieur du pays, quand nous nous sommes aperçus
que 11 districts sanitaires n'avaient pas éliminé la maladie.
Il s'agit de 6 en zone du sud et 5 au nord et à l'ouest. Finalement,
la guerre est venue provoquer une désorganisation de tout le système
de santé.
Finalement vous n'avez pas pu travailler ?
En 2002, les activités ont été ralenties. Mais à
partir de 2003-2004 et 2005, il y a eu quand même une reprise de nos activités
dans ces zones, même si elle est encore timide. En ce qui concerne les
zones reculées, nous avons découvert en 2005, plus de 1000 cas
jamais traités.
Comment s'est fait cette découverte ?
Soit par le dépistage passif, c'est-à-dire par le fait de malades
qui se rendent eux-mêmes au centre de santé, soit en stratégie
avancée, quand nous allons vers eux.
Dans notre sensibilisation, nous disons que la lèpre est une maladie
facile à éliminer, voire à éradiquer parce qu'elle
est facile à diagnostiquer. On n'a pas besoin d'aller en laboratoire
pour faire des analyses avant de reconnaître la maladie, dans 80% des
cas. En plus, le traitement existe et il est gratuit. Contrairement à
une maladie comme le paludisme, dont le traitement existe certes, mais il est
payant. Ce qui nous reste à faire, c'est d'insister sur la sensibilisation
et le dépistage actif pour réduire le nombre de cas.
On sait que certains agents de santé rechignent parfois à
s'intéresser aux maladies comme la lèpre. Est-ce que vous disposez
de personnel qualifié et suffisant ?
Il est vrai qu'il y a une insuffisance de spécialistes dans la matière,
mais pour arriver à éliminer la lèpre, on n'a pas besoin
que tout le personnel soit spécialiste. Il faut un minimum de formation
continue et c'est le rôle du programme national. C'est ce à quoi
nous nous attelons, pour impliquer tout le personnel.
Combien de malades existe-t-il en Côte d'Ivoire ?
Au 31 décembre 2005, on a dénombré 1316 cas. Mais, il ne
faut pas perdre de vue que nous n'avons pas la situation de 16 districts sanitaires.
On remarque aussi que certaines régions sont plus affectées
que d'autres. Qu'est-ce qui explique ce déséquilibre ?
Il n'y a pas de raisons particulières. Ce que je peux dire, c'est que
certains facteurs tels la promiscuité et le manque d'hygiène,
de même que la pauvreté favorisent la contamination.
Quelle est la proportion d'enfants touchés ?
Les enfants ne sont pas particulièrement touchés. Quand on regarde
la proportion, elle est sensiblement la même. A savoir, autour de 5%.
Pour les femmes, le chiffre est de 38%. Il est vrai cependant que dans certaines
localités on rencontre des enfants atteints de la lèpre.
Cette situation est due au fait que dans ces localités, on trouve la
forme la plus grave, c'est-à-dire la forme multi bacillaire. C’est
la forme qui contamine le plus. Et comme souvent la contamination se fait par
la proximité et d'autres facteurs que je vous ai expliqués tantôt,
on peut comprendre que les enfants qui généralement approchent
les adultes soient touchés.
Interview réalisée par Marcelline Gneproust
Restez informés : recevez, chaque mercredi, la revue de presse de Santé tropicale. Inscriptions
Ce contenu gratuit vous est destiné :
Adresse
Téléphone
Contactez-nous
Actualités
Articles médicaux