Accès aux sites pays fleche Santé tropicale au Bénin BENINSanté tropicale au Burkina Faso BURKINA FASOSanté tropicale au Cameroun CAMEROUNSanté tropicale en Centrafrique CENTRAFRIQUESanté tropicale au Congo CONGOSanté tropicale en Côte d'Ivoire COTE D'IVOIRESanté tropicale au Gabon GABON
Santé tropicale en Guinée GUINEESanté tropicale à Madagascar MADAGASCARSanté tropicale au Mali MALISanté tropicale en R.D. Congo R.D. CONGOSanté tropicale au Sénégal SENEGALSanté tropicale au Togo TOGO



Voir ou revoir les Rencontres Africaines de Dermatologie (novembre 2023) - Plus d'informations

Ce site utilise des cookies afin d'améliorer la navigation et mesurer la fréquentation. Pour en savoir plus, cliquez ici

Revue de presse de Santé tropicale

Trier les actualités par :

Urgences en détresse

L'Express | Maurice | 08/10/2006 | Lire l'article original

Le service des urgences de l’hôpital public est au plus mal. Et les médecins et infirmiers affectés à ces unités tirent la sonnette d’alarme : ce département a besoin d’une transfusion.

Le département des urgences nécessite un remède de cheval. Salles d’attente bondées, infrastructures surannées, manque de confidentialité, et autres relations conflictuelles entre médecins minent la bonne marche de ce service censé être la vitrine des hôpitaux publics. Les décès récents d’un bébé de huit mois, terrassé par une gastroentérite, et d’une jeune femme après son accouchement à l’hôpital Victoria, ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Ces drames ont mis en évidence tant une désorganisation au sein du service, que les relations parfois conflictuelles entre médecins généralistes et spécialistes… au grand dam des patients. Le ministère de la Santé a pourtant tenté de remédier à la situation en exigeant la présence des spécialistes à l’hôpital dès qu’ils sont sollicités par leurs collègues.

Une tragédie et un profond malaise

Mais déjà une certaine résistance se fait sentir. Les spécialistes on call ne voient pas la nécessité de leur présence au chevet des malades, alors qu’ils peuvent prodiguer des soins en donnant des instructions au téléphone. « À moins que ce ne soit une question de vie ou de mort », laisse entendre un médecin généraliste de l’hôpital Jeetoo. Mishbah Goburdhun, 20 ans, a perdu la vie en donnant la vie. Selon certaines sources dans le milieu hospitalier, la gravité de son cas a été rapportée que bien plus tard.

Cette tragédie, commente un docteur de l’hôpital de Flacq, traduit un profond malaise. « Les généralistes ont peur d’informer les spécialistes, surtout ceux de la pédiatrie et de la gynécologie, qui se fâchent lorsqu’on les appelle. Ils sont si arrogants que les jeunes médecins craignent de les déranger à deux heures du matin. Ils oublient trop souvent qu’ils sont de garde et qu’ils touchent Rs 600 par nuit… »

En outre, en absence d’un protocole, les jeunes médecins se font constamment rabrouer par leurs seniors, qui trouvent souvent à redire des admissions effectuées. « J’ai été humiliée en public parce que la patiente se portait mieux le lendemain. Pour le spécialiste, si la patiente va bien c’est qu’il n’y avait aucune nécessité de l’admettre. Cela ne leur viendrait pas à l’idée que c’est justement parce qu’elle a reçu les soins nécessaires qu’elle va mieux », confie avec amertume une doctoresse de l’hôpital Victoria. Elle ne comprend pas l’attitude des spécialistes. « Sont-ils mécontents parce que leur charge de travail augmente ? »

Mais au-delà de cette situation complexe, les urgences sont un service saturé. Une moyenne de 1 000 à 1 200 patients pour cinq médecins s’y rend quotidiennement, trop souvent pour un problème mineur.

« Il y a tant de malades à voir qu’il arrive que les médecins miss the diagnosis », souligne un ancien haut fonctionnaire de la Santé. Dans l’idéal, poursuit-il, seuls les cas urgents, tels que les accidents et les patients référés par leurs médecins traitant, devraient y être soignés. Il estime qu’il est dommage qu’aucune campagne n’ait su convaincre le public de l’importance de se rendre aux community health centres pour des affections bénignes. « Le public s’imagine qu’il obtiendra de meilleurs soins à l’hôpital », poursuit notre interlocuteur.

Et à partir de là, d’autres complications surgissent. Le public s’impatiente et les insultes fusent, avec parfois leur corollaire d’agressions physiques. « L’hôpital est un vrai bazar. Les policiers postés aux urgences ont eux-mêmes du mal à contenir les patients violents ou ivres. Il faut impérativement revoir la sécurité à l’hôpital car les médecins et les infirmiers en ont assez d’être malmenés dans l’exercice de leurs fonctions », soutient un infirmier. Sans compter que les menaces proférées pour avoir refuser d’émettre un certificat médical sont monnaie courante, soupire un docteur.

Des infrastructures dépassées

Cette hargne trouve-t-elle son origine du fait que l’hôpital accueille mal ses malades ? En tout cas dans les hôpitaux Jeetoo, Victoria et Flacq, les infrastructures sont largement dépassées, le public manque de place dans une salle d’attente privée de ventilation adéquate. Cinq à six salles de consultations reçoivent des patients à la chaîne. À l’hôpital du Nord, ces salles sont séparées par un mur en contreplaqué, alors qu’à l’hôpital Jeetoo c’est une salle ouverte où 5 à 6 médecins consultent en même temps. Pour la confidentialité, il faut repasser !

L’exiguïté est aussi décriée. « Lorsqu’il y a vraiment une urgence, plusieurs médecins et infirmiers entourent le malade. Dans un lieu aussi étroit, il est difficile de travailler dans de telles conditions », souligne un praticien de l’hôpital Jeetoo.

Par ailleurs ce service, censé être la vitrine de l’établissement hospitalier, manque parfois d’équipements et de médicaments. L’exemple le plus flagrant dont se souvient cette doctoresse concerne le cas de la petite Annecy Clency.

« Elle était mourante et il fallait un cathéter pour une transfusion. Je ne dis pas que cela aurait pu la sauver, mais le fait est qu’à ce moment-là on n’a pas trouvé de cathéter… », confie-t-elle.

Enfin, les médicaments font parfois défaut au département de gynécologie. Récemment, dit-elle, une femme enceinte a été victime de convulsions, il lui fallait du sulfate de magnésium, or il n’y en avait pas. Heureusement, elle n’en est pas morte. Parfois, souligne son collègue de l’hôpital de Flacq, on ne dispose pas de needle holders ou de pinces à dissection utilisées pour des sutures délicates… Triste est le constat, la liste des manquements aux urgences n’est pas exhaustive. Malheureusement pour les patients.

Black-out à l’hôpital Candos

Les incidents techniques se multiplient dans les établissements de santé. L’hôpital Victoria a ainsi été plongé dans le noir, lundi, pendant environ 40 minutes. À l’origine de ce black-out : le groupe électrogène n’a pas fonctionné après une coupure de courant. Une panne qui, souligne-t-on au ministère de la Santé, aurait pu mettre en danger la vie des patients sous assistance respiratoire. À la suite à cette panne, qui n’a heureusement pas eu de conséquences graves, un rapport a été remis au ministère de la Santé. Bien qu’un accouchement fût en cours, les médecins de service ont quand même pu poursuivre l’opération en utilisant les projecteurs de la salle d’opération. Ce n’est qu’aux alentours de 23 heures que les techniciens du CEB ont réussi à rétablir l’électricité. Le groupe électrogène a été réparé dès le lendemain matin. Les techniciens ont dû remplacer une pièce défectueuse. Du côté du ministère de la Santé, l’on assure que cet « incident technique » est traité avec beaucoup de sérieux.

Bindu BOYJOO

Lire l'article original

Retour

NEWSLETTER

Restez informés : recevez, chaque mercredi, la revue de presse de Santé tropicale. Inscriptions

En septembre 2024 :

img_produit

img_produit

Vous êtes professionnel(le) de santé ?

Ce contenu gratuit vous est destiné :

img_produit

img_produit

img_produit
Téléchargez hearWHO - Pour vérifier l'audition !

img_produit

img_produit

encart_diam_biogaran
Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays

encart_diam_aldounion
Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays


CONTACTEZ-NOUS

adresse Adresse

  • APIDPM
    135, chemin de Canto Maï
    83190 Ollioules - France

tel Téléphone

  • +33 4 94 63 24 99

email Contactez-nous


APIDPM

Qui sommes-nous ?

Droits d'utilisation


Site éditeur :
logo

Valid XHTML 1.0 Strict CSS Valide !