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L'essor | Mali | 24/03/2011 | Lire l'article original
Son éradication ne sera donc ni rapide ni facile, mais demeure nécessaire. Elle va nécessiter un travail de longue haleine et l’utilisation d’approches adaptées aux réalités socioculturelles. C’est pourquoi, depuis des années, plusieurs personnalités, organisations et institutions luttent contre les MGF dans notre pays. A regard des engagements, des efforts et des investissements, les résultats restent, cependant, mitigés dans l’abandon de la pratique. C’est justement dans ce cadre que l’Ong Aide au développement de la médecine traditionnelle (Aidemet ONG) a, dans une brochure, relancé les débats et les réflexions sur la problématique de l’excision dans notre pays. Intitulée "La lutte contre les mutilations génitales féminines : expériences et réflexions", l’ouvrage a été lancé hier au cours d’une conférence de presse dans les locaux de l’Ong Groupe pivot santé et population.
La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence du directeur exécutif de l’Ong Groupe pivot santé et population, le Dr Souleymane Dolo, de la directrice du Programme national de la lutte contre l’excision (PNLE), Mme Keïta Joséphine Traoré, du représentant adjoint de la coopération suisse dans notre pays, Giorgio Dhima, ainsi que de l’auteur de la brochure, le Pr Rokia Sanogo, présidente de l’Aidemet Ong. Cette Ong apporte ainsi sa contribution au débat, aux réflexions et aux actions en cours sur la lutte contre les MGF, dans le dessein de définir avec les différents intervenants des approches novatrices et des stratégies efficaces, propres à susciter l’abandon progressif de la pratique de l’excision. La brochure a été publiée en décembre 2010 avec le support technique et financier de la Direction du développement et de la coopération de la confédération suisse dans notre pays. Il s’agit d’un outil de support des actions de plaidoyer à développer pour faire de l’excision un problème de santé publique au Mali en prenant en compte les aspects socioculturels. La brochure présente une synthèse des activités conduites à Kadiolo depuis 2002 et des réflexions menées sur ces activités.
L’approche volontariste qui aborde l’excision comme "une violence faite aux femmes" est difficilement compréhensible et peu efficace dans la société malienne, soutient le document. A l’origine, constate-t-il, l’excision fait partie d’un ensemble de pratiques socioculturelles considérées comme autant de moments d’intégration sociale. Il faut donc éviter de créer un problème psychologique à des milliers de femmes qui ont toujours vécu en harmonie sociale et personnelle. C’est sur cette différence d’interprétation culturelle de l’excision par les populations qu’il faut réfléchir davantage, enseigne la brochure. Il est ainsi important de faire de l’excision un problème de santé publique explique l’auteur de la brochure. C’est pour cette raison ajoute-t-elle, qu’est privilégiée une approche qui permet de créer un lien entre certaines difficultés d’accouchement et certaines conséquences de la pratique de l’excision. Dans cette optique, explique le Pr Rokia Sanogo, la sensibilisation des accoucheuses traditionnelles (AT) qui sont les premières confrontées aux difficultés d’accouchement dans les villages, pourrait être une stratégie efficace. La méthode devrait être encore plus efficace car certaines exciseuses sont également de AT.
En perspective, dira Rokia. Sanogo, il serait intéressant d’envisager la reconversion des exciseuses en AT. Il faut être conscient qu’il y n’a pas de solutions miracles mais qu’il faut agir avec régularité et continuité sur les différents aspects du problème et sur la demande sociale de l’excision tout en plaçant l’abandon de la pratique dans l’évolution normale des choses, dans le cadre d’un changement social et culturel des communautés concernées, souligne la brochure.
Dans la pratique, la stratégie utilisée ne singularisera pas la problématique de l’excision, mais l’insèrera dans un processus plus global de promotion de la santé reproductive et de la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, qui sont des problèmes dont la prise de conscience et l’urgence sont partagées par tous. Il sera ainsi possible de parvenir à marginaliser la pratique de l’excision par des garde-fous plus socioculturels que juridiques, conclut la brochure. L’Ong Aidemet a été créée en 2003 avec comme objectif la valorisation des ressources de la médecine traditionnelle dans les domaines sanitaire, environnemental et socio-économique. Elle est engagée dans la promotion de la collaboration entre la médecine traditionnelle et la médecine moderne dans la prévention, la référence réciproque et la prise en charge rapide des problèmes prioritaires de santé, entre autres, la promotion de la maternité à moindre risque et la lutte contre le paludisme, le Vih-Sida et la tuberculose.
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