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Fraternité matin | Côte d'Ivoire | 20/02/2012 | Lire l'article original
Pour les experts, cette mesure permettra de réduire de façon considérable le taux de mortalité maternelle. « Nombre de femmes seront sauvées lors de l’accouchement », indique le directeur coordonnateur du programme de la santé et de la reproduction au ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Dr. Éliane Abbé. Avant de révéler qu’en Côte d’Ivoire ce sont en moyenne 543 décès de femmes pour 100 000 naissances.
En effet, faute de moyens, nombre de femmes ne se faisaient pas suivre pendant leur grossesse. Surtout en milieu rural. « Le coût de la prise en charge d’une césarienne qui est autour de 120 000 Fcfa n’est pas à la portée de la majorité des femmes ivoiriennes. Surtout en milieu rural », explique Dr. Kouadio Daniel, un médecin en fonction au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Treichville.
Accoucher à la maison
Autre chose, en dépit des risques encourus, nombreuses sont les femmes qui accouchent à domicile. « Les femmes disent toujours avoir été surprises par l’accouchement. Parfois, elles affirment n’avoir pas eu de moyens de transport au moment où elles étaient en travail », soutient Dr. Tchiny N’Dri de l’hôpital général de Marcory.
Le praticien affirme qu’il y a au moins « 5 à 10% d’accouchements à domicile sur les 300 enregistrés par mois » dans son centre sanitaire. Avant de préciser que « les femmes se disent surprises. Ou encore qu’elles sont contraintes à l’endurance par des personnes plus âgées, qui voient d’un mauvais œil qu’on court au centre de santé dès les premières douleurs ».
À ces raisons, s’ajoutent des préjugés qui poussent les femmes à croire « qu’à l’hôpital, on opère beaucoup ». Ainsi, pour fuir la césarienne, elles « boivent des mixtures ou font des purges, également des croix sur le ventre, etc., pour accélérer l’accouchement ».
Au bout du compte, les bébés naissent soit à la maison, soit dans le véhicule qui transporte la mère à la maternité, selon le professionnel. Qui n’arrête pas de sensibiliser les femmes aux risques auxquels elles s’exposent ainsi.
La signature du décret instaurant la gratuité de la césarienne est aussi l’aboutissement d’un long combat mené par les organisations non gouvernementales (Ong) de promotion des droits de la femme.
La joie affichée par les uns et les autres ne cachent pourtant pas les inquiétudes. « Je suis heureuse de cette décision du gouvernement mais je suis aussi inquiète. Vous savez, la première opération de gratuité des soins nous a permis de voir jusqu’où certains médecins étaient capables d’aller pour faire payer les malades>>, a commenté Botti Lou Madeleine, une commerçante.
La jeune femme affirme aussi que pendant la période de gratuité des soins décrétée par le gouvernement, certains ont inventé toutes sortes de charges étranges pour faire payer les patients. « Je me demande s’ils ne feront pas la même chose avec la gratuité au niveau des accouchements ? », a-t-elle conclu.
Théodore Kouadio
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