Le CHR confronté à d’énormes difficultés
Bâtiments défraîchis, fenêtres et portes de certaines
salles, cassées. Le visage du centre hospitalier régional (CHR)
de Séguéla (situé dans la zone des Forces nouvelles) n’est
pas “reluisant”.
Quelques branches d’arbres séchées traînent dans l’enceinte
de cet établissement sanitaire. Qui affiche un calme plat. A l’entrée
du CHR, trois jeunes gens assis sur un banc, autour d’un service de thé
font office de vigile. Montrant les différents services sanitaires à
tous malades. Les différents services tournent au ralenti, à l’exception
de la maternité qui ne désemplit pas. «On reçoit plus
de cinquante femmes par jour, qui viennent soit pour l’accouchement, soit
pour les consultations prénatales.
En tout cas, il y a de l’affluence ici», explique Salimata Koné,
sage-femme major à la maternité du CHR de Séguéla.
Elle ajoute qu’elle reste à l’hôpital jusqu’à
20 heures pour travailler.
Le CHR de Séguéla, connaît de sérieux problèmes
de personnel. Et ce, depuis le déclenchement de la crise politico-militaire
de 19 septembre 2002. Sur quatre sages-femmes exerçant dans ce centre,
deux se sont repliées dans la zone sud du pays, sous contrôle gouvernementale
au Sud à la faveur de la guerre. Actuellement, ce sont seulement deux,
qui assure le service. Elles se font aider par des filles de salles qu’elles
ont recrutées.
La maternité a besoin de quelques sages-femmes et un gynécologue.
«Il nous faut du personnel, pour mieux travailler», lance-t-elle.
Précisant que la tâche est énorme pour deux sages-femmes.
Il faut noter que l’organisation non gouvernementale «Médecin
du Monde» basée au CHR et dont les éléments renforçaient
l’équipe médicale de l’hôpital a plié bagages.
Selon Salimata Koné, depuis le départ de cette organisation, «nous
n’avons pas assez de médicaments». «La situation sanitaire
à Séguéla va être alarmante, parce qu’il y a
un besoin en médicaments, en matériels et en personnels de santé.
Nous faisons ce que nous pouvons avec quelques Agents qui sont surplaces»,
précise l’intérimaire du Directeur départemental de
santé, Docteur SAAR Moustapha. Pour lui, il faut pourvoir le plus rapidement
possible, le laboratoire, le bloc opératoire et le service chirurgical
en matériel. Car, les équipements existants sont dans un état
de délabrement avancé. La pharmacie du CHR de Séguéla
quant à elle n’est pas régulièrement approvisionnée
en médicament. «Elle se videra complètement, si rien n’est
fait», prévient Docteur SAAR. Soulignons que le centre Hospitalier
régional de Séguéla fonctionne avec seulement deux médecins.
Anzoumana Cissé (Envoyé spécial)
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