Accès aux sites pays
BENIN
BURKINA FASO
CAMEROUN
CENTRAFRIQUE
CONGO
COTE D'IVOIRE
GABON
GUINEE
MADAGASCAR
MALI
R.D. CONGO
SENEGAL
TOGO
Le potentiel | Congo-Kinshasa | 11/10/2013 | Lire l'article original
« C'est vraiment la déception. On pensait vraiment que cette année, on était bien partis. Au départ, on avait eu l'idée de mettre tout le monde dans une grande salle, pour que tout le monde suive la nouvelle. Mais, heureusement que nous ne l'avons pas fait. Beaucoup de femmes traumatisées n'auraient pas supporté la nouvelle », s’est désolé le chargé de communication de l'hôpital de Panzi, Ephrem Bisimwa dans un entretien à l’AFP.
Aux femmes venues demander « qui a gagné ? », il a « dit calmement que ça n'a pas marché, mais que nous avons déjà gagné beaucoup de prix, qu'on va continuer à travailler ». « Le monde est ainsi fait, malheureusement. C'est une grande déception puisque ce que fait le docteur passe inaperçu aux yeux du monde: les autres prix qu'il a eus n'ont pas la même valeur ! », s’est lamentée une habitante de Bukavu, ne cachant « pas sa déception, sa résignation et sa colère ».
« C'est comme si c'était des mouches qu'il était en train de sauver. Des vies humaines sont en train de périr ici, et on fait semblant de nous aider... Pour la Syrie, c'est tout le monde qui s'est mobilisé! Et regardez comment la France s'est mobilisée au Mali », s’est-elle indignée.
Pour rappel, l'hôpital de Panzi du Dr Mukwege, 58 ans, prend en charge gratuitement chaque année plus de 3.500 victimes de violences sexuelles et leur permet de bénéficier d'une chirurgie reconstructive.
Le 26 septembre, le célèbre gynécologue congolais a reçu le prix suédois Right Livelihood pour « l'action courageuse qu'il mène pour guérir les femmes survivantes de violences sexuelles dans les conflits armés et dénoncer les causes sous-jacentes de ces atrocités ».
André Flahaut favorable à la désignation du Dr Denis Mukwege
Le président de la Chambre des Représentants de Belgique, André Flahaut, s’était dit le 03 janvier 2013 à Bruxelles « favorable » à la désignation du docteur Denis Mukwege comme prix Nobel de la paix.
« Le docteur Mukwege offrira une visibilité aux diverses atrocités et aux différentes violences dont les femmes congolaises sont victimes et qui sont souvent banalisées par la Communauté Internationale », avait-il réagi à la requête d’une délégation du Groupement des femmes africaines intégrées et actives (GFAIA) qu’il avait reçue.
« Les différentes actions, qu’il a menées dans le soulagement qu’il n’a cessé d’apporter aux femmes congolaises victimes de violences sexuelles, constituent un acte de volontarisme et méritent admiration et encouragement », avait-il souligné en présence du docteur Denis Mukwege.
Selon André Flahaut, « une mobilisation est plus que nécessaire et urgente pour la restauration de la paix dans la région des Grands Lacs et plus particulièrement à l’Est de la RDC ».
Gynécologue de son état, Dr Mukwege avait été agressé dans la nuit du jeudi 25 octobre dans sa résidence de Bukavu (Sud-Kivu) par des hommes armés. Son évacuation samedi 27 octobre de Bukavu à la demande de ses amis occidentaux a terriblement « affecté » la population locale, le personnel soignant et les patients de l’hôpital Panzi qui reçoit 3.000 femmes victimes des violences sexuelles commises par les groupes armés.
Immortalisé dans le livre « L’homme qui répare les femmes »
Le célèbre gynécologue obstétricien congolais Denis Mukwege, en exil en Belgique en octobre après avoir échappé à une tentative d'assassinat jeudi 25 octobre dans résidence de Bukavu (Sud-Kivu, Est de la RD Congo), est immortalisé dans le livre intitulé « L’homme qui répare les femmes » écrit par la journaliste belge Colette Braeckman qui l’avait présenté le 8 novembre à Bruxelles.
« Dans les guerres classiques, ce sont les hommes, et eux seuls, qui vont au front et qui meurent. Lorsque les femmes restent à l'arrière, au village, elles continuent à faire des enfants, avec les hommes qui restent. (...) Mais, si vous détruisez les femmes, vous menacez la société toute entière. Il s'agit là d'une stratégie, tellement systématique que je ne peux y voir l'effet du hasard », affirme dans cet ouvrage le médecin directeur de l'hôpital de Panzi à Bukavu.
« Réputé pour son aide aux femmes violées », il y dénonce les viols massifs, utilisés comme armes de guerre, et fait part de sa révolte face à cette situation persistante.
Selon Belga, le livre est le fruit de nombreuses heures d'entretien entre le médecin, lauréat de nombreux prix internationaux pour son action en faveur des femmes victimes de violences sexuelles, dont le prix international Roi Baudouin pour le Développement 2010-2011, et la journaliste, spécialiste de l'Afrique centrale au journal « Le Soir ».
Written by Angelo Mobateli
Restez informés : recevez, chaque mercredi, la revue de presse de Santé tropicale. Inscriptions
Ce contenu gratuit vous est destiné :
Adresse
Téléphone
Contactez-nous
Actualités
Articles médicaux