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Revue de presse de Santé tropicale

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Entretien avec professeur Abdou Niang, néphrologue a l’hôpital Aristide le Dantec

Walfadjri | Sénégal | 29/04/2014 | Lire l'article original

«Le diabète et l’hypertension artérielle sont les deux maladies qui détruisent plus fréquemment les reins» Néphrologue à l’hôpital Aristide le Dantec, Abdou Niang explique le fonctionnement complexe des reins, le processus de dysfonctionnement qui aboutit à la survenue de l’insuffisance rénale. Le spécialiste revient sur les causes de la maladie, son traitement et insiste sur la nécessité du dépistage, première précaution à prendre.

Wal Fadjri : Quelle est la différence entre une insuffisance rénale aigue et une insuffisance rénale chronique ? Pr Abdou Niang : L’insuffisance rénale aigue est une perte brutale des fonctions du rein mais de façon réversible. C’est-à-dire que le malade est complètement guéri après traitement et retrouve sa fonction rénale normale. L’insuffisance rénale chronique, elle, est une perte progressive mais définitive des fonctions rénales.

Qu’est-ce qui provoque une insuffisance rénale aigue ? Les saignements au cours de l’accouchement sont la première cause de l’insuffisance rénale aigue. La femme saigne beaucoup. On parle d’hémorragie de la délivrance. Malheureusement si elle habite loin d’une structure de santé, sa tension baisse et sa pression artérielle descend en dessous de 7. Elle est en collapsus. Ses organes ne sont plus perfusés. Naturellement, il n’y a pas que les reins qui souffrent. Les autres organes souffrent mais pas autant que les reins qui arrêtent de filtrer des urines. Il suffit que la malade soit à l’hôpital pour qu’on la transfuse. On la met sur une machine de dialyse pour qu’elle ne meure pas du fait de ces complications de l’accouchement, le temps qu’on remette les choses au point.

L’autre cause de l’insuffisance rénale aigue, ce sont les médicaments traditionnels. Les décoctions qu’une personne prend pour soigner, par exemple, des maux de tête, peuvent brutalement empêcher ses reins de fonctionner. Quand le patient arrive à l’hôpital, on fait le diagnostic et on lui fait une dialyse. Après quelques séances, les reins redémarrent. On compare d’ailleurs l’insuffisance rénale aigue à une voiture en panne. La batterie du véhicule ne s’allume pas. On donne un coup de pouce au véhicule, il démarre. Dans les deux cas, si la personne s’en sort, elle retrouve une fonction rénale normale. C’est la raison pour laquelle, on parle de fonction rénale réversible.

Et quelle est la cause de l’insuffisance rénale chronique ? Aujourd’hui dans le monde, le diabète et l’hypertension artérielle sont les deux maladies qui détruisent plus fréquemment les reins. En Europe c’est le diabète. En Afrique c’est l’hypertension. Quand on a une hypertension artérielle, la pression avec laquelle le sang circule dans notre corps est élevée. Ce qui veut dire qu’il y a une pression normale qui est 130/80.

Au maximum, la pression est 140/90. Cette très forte pression du sang, chez un hypertendu, va venir dans le néphron, au niveau du glomérule qui est la membrane de filtration. C’est là que se fait la filtration du sang. C’est la frontière entre le sang et les urines. Et quand le sang arrive avec une forte pression, il y a une sorte de choc qui détruit la membrane de filtration. C’est comme quand les vagues percutent le mur d’une maison construite au bord de la mer. Au bout de quelques années, le mur est balayé. L’hypertension agit de la même sorte avec le glomérule. Elle détruit le rein lentement mais progressivement. Une hypertension non traitée pendant cinq, dix ou quinze ans, pille donc les néphrons et les détruit un à un. Puisqu’un néphron mort n’est jamais remplacé, les reins seront, à un certain moment, incapables de faire leur boulot de filtration. On dit alors que les reins sont insuffisants.

Et le diabétique, lui, comment devient-il un insuffisant rénal ? Le diabète utilise une voie différente de celle de l’hypertension artérielle. Une personne diabétique a le sang sucré au-delà de la norme. Mais le sucre est toxique. Et ces éléments toxiques détruisent aussi la membrane de filtration. Ce qui conduit, comme dans le cas d’une hypertension artérielle, à une destruction progressive des reins qui vont finir par devenir insuffisants.

Mais pourquoi quand un néphron est détruit on ne le sent pas immédiatement ? Il y a une collaboration entre les reins. C’est une collaboration qui n’existe qu’entre ces deux organes. Quand on perd un œil, on ne voit pas avec la même efficacité que quand on en avait deux. C’est pareil avec les oreilles. On devient mal entendant quand l’une est atteinte de surdité. Mais les reins sont fabriqués de sorte que si on enlève un rein, l’organisme se comporte immédiatement comme si la personne n’a jamais eu de rein enlevé.

Le rein restant fonctionne avec la même efficacité qu’avec les deux. Cela relève du pouvoir divin. Donc chaque fois qu’un néphron est détruit, le néphron qui est à côté, dans l’autre rein, prend en charge son boulot. C’est une solidarité extraordinaire. L’avantage de cette solidarité est qu’on a pu inventer la greffe du rein. Ce qui veut dire que quand les deux reins sont détruits, on fait une greffe de rein et la personne vit comme avant. «Les reins sont fabriqués de sorte que si on enlève un rein, l’organisme se comporte immédiatement comme si la personne n’a jamais eu de rein enlevé» Mais, l’inconvénient de cette collaboration entre les reins c’est qu’on peut perdre ces organes sans s’en rendre compte… Bien sûr.

L’hypertension, qui attaque les deux reins en même temps, peut détruire 500 mille néphrons dans chaque rein sans que l’individu ne sente rien. Les 500 mille néphrons, qui restent dans chaque rein, fonctionnement normalement et font en même temps le travail des néphrons détruits. On ne sent une douleur que quand les 2/3 du stock de néphrons sont détruits. Le tiers qui reste n’étant pas capable de faire le travail des 2/3 morts. Et commencent alors à apparaître les premiers signes de l’insuffisance rénale. C’est pour cela qu’on qualifie l’insuffisance rénale de tueur silencieux. Au début, on ne sent rien. Au stade avancé on sent tout. A ce moment le diagnostic devient facile.

Que faire alors pour ne pas arriver à ce stade avancé ? Ce qui est conseillé, c’est le dépistage avant que la maladie ne s’annonce. Pour cela, il faut absolument aller à l’hôpital. On analyse le sang et les urines pour chercher des déchets qui nous permettent de dire que les reins ne fonctionnent pas bien. L’analyse des urines est le dépistage le plus précoce.

Quels sont les signes de l’insuffisance rénale chronique ? Le premier signe d’insuffisance rénale chronique, avant que les reins ne se détruisent, c’est l’apparition de protéines dans les urines. On ne les voit pas. Il n’y a que l’analyse des urines qui permet de les trouver. Et pour l’analyse du sang, on dose une substance qu’on appelle la créatinine. Elle symbolise les déchets. Ce qui permet aussi de constater que les reins sont insuffisants. A partir de quel âge doit-on faire le dépistage ? Le dépistage se fait à tout âge parce qu’il y a des enfants qui naissent avec des problèmes de reins. La plus grande cause d’insuffisance rénale chez les enfants, ce sont des anomalies. Il y a, bien sûr, des maladies héréditaires. La circulation du sang se fait dans une tuyauterie. Le sang passe par les reins, il est filtré et les déchets sont des urines. Si la circulation n’est pas fluide, l’enfant risque d’altérer ses reins.

Le traitement est-il le même chez l’enfant que chez l’adulte ? Le traitement chez l’enfant c’est de découvrir l’origine de l’insuffisance rénale et d’y remédier. Si on découvre tôt les anomalies, l’enfant peut être sauvé d’une insuffisance rénale. Mais si le diagnostic est tardif, il va perdre ses reins. Est-ce que cela veut dire qu’on ne fait pas de dialyse pour les enfants ? Les enfants sont bel et bien dialysés. Mais la dialyse est plus difficile pour un enfant. Elle l’expose à des complications. C’est pourquoi, en Europe, les enfants qui souffrent d’insuffisance rénale sont privilégiés sur les listes d’attente de greffe. La raison est simple. L’enfant a une espérance de vie plus longue. Mais le plus souvent, pour la greffe d’un enfant, on prend le rein de la mère. «Contrairement à ce qu’on pense, la dialyse n’est pas gratuite. C’est l’Etat qui paye avec l’argent des contribuables sénégalais.»

Y a-t-il plusieurs façons de faire une dialyse ? Il y a différents types de dialyse. Il y a la dialyse péritonéale. On utilise le péritoine comme membrane de dialyse. On infuse du liquide qui aspire les déchets et on sort le liquide. Il y a aussi l’hémodialyse. Avec la machine, on tire le sang à l’extérieur pour l’épurer. C’est la machine qui fait le travail des reins. Le malade est branché pendant quatre heures à une machine qui épure les déchets. Mais, il y a une quantité de déchets qui reste parce que la machine ne peut pas tout épurer. Le patient n’a pas un sang normal comme avant la survenue de sa maladie. En plus, la dialyse se fait de façon périodique. Le malade mange. Ses cellules vivent et fabriquent des déchets. Les déchets qui étaient éliminés, lors de la dialyse, peuvent revenir au même niveau deux jours après une séance. Il faut donc une autre dialyse pour rabaisser le niveau de déchets. Des déchets qui suivent une courbe. La courbe est descendante après une dialyse mais devient ascendante deux jours après cette dialyse. C’est la raison pour laquelle il faut trois séances par semaine. Elles sont indispensables. Il y a même des insuffisants rénaux qui font une dialyse quotidienne. Le malade dialysé reste donc toujours un insuffisant rénal…

Effectivement. La dialyse est une solution d’attente. Quand les reins sont totalement détruits la personne ne pourra plus vivre que si elle est sur une machine à vie. Il n’y a que la greffe rénale qui peut épargner le malade d’une machine. La greffe est le véritable traitement. On prend un rein d’un parent ou d’un conjoint qu’on branche à l’insuffisant rénal. Immédiatement, le rein fonctionne normalement. Le taux de déchets devient normal. Le sang est épuré à 100 %. La fonction rénale d’un greffé devient normale alors que le dialysé reste un insuffisant rénal. Sa qualité de vie s’améliore. Il n’y a plus la contrainte d’aller à l’hôpital trois fois par semaine. L’autre avantage est que la greffe coûte moins cher. Le coût de la dialyse est à presque 9 millions Cfa par an. Contrairement à ce qu’on pense, la dialyse n’est pas gratuite. C’est l’Etat qui paye avec l’argent des contribuables sénégalais. On dépense, chaque année, 9 millions pour chaque malade d’insuffisance rénale pour qu’il vive une année de plus. La dialyse ne s’arrête pas. Un malade d’insuffisance rénale qui n’a pas de greffe est dialysé à vie. S’il vit dix ans, on dépense pour sa dialyse 90 millions au minimum.

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