«Avant d’entamer mon propos, je vous demanderai de vous lever et d’observer une minute de silence en la mémoire de cette mère nourricière de la gynécologie-obstétrique sénégalaise, je veux nommer la maternité de l’hôpital Aristide Le Dantec», a déclaré Pr Cheikh Tidiane Cissé, président de l’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (Asgo). Les premières journées franco-sénégalaises de la gynécologie-obstétrique qui se tiennent à Dakar du 21 au 24 mai se sont ouvertes hier en présence de 300 spécialistes devant se pencher sur diverses pathologies impliquant leur expertise.

La maternité de Le Dantec, d’une capacité de 200 lits d’hospitalisation, est fermée pour réhabilitation depuis bientôt neuf ans, à la date du 27 août prochain. Neuf ans de fermeture dont trois ans sans travaux. Avec de nombreuses promesses. Un paradoxe d’autant plus intolérable que le système des Nations Unies représenté par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le Fonds mondial des Nations Unies pour la Population (Unfpa) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) s’accordent aujourd’hui sur l’impérieuse nécessité d’avoir une assistance qualifiée pour les femmes en accouchement. Egalement enseignant de Gynécologie-obstétrique à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, Pr Cheikh Tidiane Cissé soutient que la demande de rouverture de cette maternité est récurrente depuis 9 ans qu’on en parle. Se disant persuadé que les autorités sont relativement sensibles à cette question, Pr Cissé demande toutefois qu’«on date les procédures».

Ceci est si important, à ses yeux, qu’il permettra de respecter les délais de remise en bion état de l’édifice. «Cette maternité est la principale école de formation des sages-femmes, des gynécologues-obstétriciens sans compter sa capacité et son statut de maternité de dernier recours en Afrique de l’Ouest», renseigne le président de l’association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (Asgo). Pr Cissé estime que cette situation de fermeture est désopilante que nul n’ignore au Sénégal que l’offre de soins en matière de santé maternelle et néonatale est déficiente. Pour lui, rouvrir cette maternité permettra non seulement de mieux former le personnel de santé, mais également de résorber le gap et ainsi offrir des soins de qualité à toutes les femmes qui en ont besoin.

Abdoulaye SIDY

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