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Revue de presse de Santé tropicale

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Interview / Dr Konaté Seydou, (directeur du CNTS) : « Les avantages qu’il y a à donner son sang »

Le patriote | Côte d'Ivoire | 21/06/2014 | Lire l'article original

Dr Konaté Seydou : Ce thème est bien arrivé parce que, comme vous le savez, au niveau de la consommation du sang, ce sont les femmes et les enfants qui utilisent plus de 60 % de la production du sang en Côte d’Ivoire. C’est donc ce couple mère-enfant qui, par rapport aux maladies que les femmes présentent pendant la grossesse, et les enfants à cause du paludisme et de la malnutrition, consomment beaucoup de sang.

LP : La bataille de la sécurisation du sang est gagnée, qu’en est-il de l’autosuffisance en produits sanguins ?

Dr KS : Aujourd’hui, la production de la Côte d’Ivoire en produits sanguins est de 133 000 unités par an. Ça fait à peu près 11 000 unités par mois. C’est beaucoup, mais ce n’est pas suffisant. Il aurait fallu, pour que la Côte d’Ivoire soit autosuffisante en produits sanguins sécurisés, que 1 % de la population donne son sang. Ce qui représente environ 200 000 poches de sang. Vous voyez qu’il y a un gap d’à peu près 67 000 poches de sang qui reste encore à couvrir. C’est pour cela que l’OMS, en association avec l’organisation internationale des donneurs de sang, avec la société internationale de transfusion sanguine et les sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge ont décidé de faire du 14 juin la journée du don de sang. Cela, pour non seulement remercier et magnifier ceux–là mêmes qui donnent leur sang tous les jours pour sauver des vies, mais aussi pour inciter le reste de la population à venir grossir le rang des donneurs de sang.

LP : Quelle est votre politique pour inciter la population à donner son sang ?

Dr KS : En matière de collecte de sang, il faut faire en sorte que la population soit sensibilisée. Donc il faut communiquer. Il faut faire en sorte que les structures de transfusion soient proches des populations. Donc il faut déconcentrer les antennes de transfusion. Il faut faire en sorte que chaque fois que des associations ou des groupements de personnes veulent donner leur sang, qu’il y ait des équipes mobiles qui se déplacent pour aller vers ces personnes. Mais, il faut faire en sorte que les entreprises, les lieux de culte, les grandes plantations industrielles, les associations de jeunesse s’organisent en club de donneurs sang pour que régulièrement nous puissions aller vers eux pour rechercher ce liquide précieux qui donne la vie.

LP : Avez-vous le matériel pour cela ?

Dr KS : En Côte d’Ivoire, on est parti de 4 centres de transfusion sanguine en 2004 à 24 centres sur tout le territoire national. Donc le gouvernement a pris l’engagement de déconcentrer ces services. On avait deux équipes mobiles en 2004, aujourd’hui, nous sommes à près de 15 équipes mobiles qui se déplacent sur le territoire national pour aller chercher du sang. On ne fabrique pas encore le sang. Il y a des essais qui sont en cours mais les résultats ne sont pas pour bientôt. Longtemps encore c’est le sang que l’homme va donner qui va servir à sauver l’homme.

LP : Comment se passe la collaboration entre vous et ces donneurs bénévoles ?

Dr KS : Il faut dire qu’en Côte d’Ivoire, parmi les 50 000 donneurs que nous avons, 43 % sont des donneurs réguliers, bénévoles et volontaires. Ils le font 2 à 4 fois dans l’année, régulièrement, sans rien demander en compensation. C’est ce qu’on appelle le bénévolat. Et ces gens-là, on les magnifie ce jour pour leur dire merci pour que le gouvernement, l’Etat de Côte d’Ivoire, reconnaisse leur valeur dans le système de santé de notre pays. Parce que sans donneurs de sang, il n’y a pas de centres de transfusion sanguine. C’est pour cela que je profite de votre micro pour dire à tous les donneurs de sang de Côte d’Ivoire merci pour le geste qu’ils posent pour sauver nos mères, pour sauver nos enfants. Parce que sans eux, nous aurions eu de nombreux morts dans nos hôpitaux.

LP : Y a-t-il, dans les hôpitaux, des banques de sang pour que la population puisse s’en procurer quand elle en a besoin ?

Dr KS : En dehors des 24 structures de transfusion sanguine, nous avons ce qu’on appelle dans les hôpitaux les dépôts de sang ou banques de sang. Aujourd’hui il y a 84 banques de sang dans les hôpitaux. Ces banques sont là pour recueillir le sang que nous traitons pour les mettre à la disposition des malades. Ce, pour ne pas que le malade fasse de trop longs trajets. C’est quand il n’ y a pas de sang dans la banque de sang ou bien quand il y a un groupe rare qui est recherché par le malade qu’on peut prendre soit l’ambulance, soit demander aux parents du malade d’aller dans la fabrique du sang pour chercher l’élément qui manque à la banque de sang.

LP : Les ruptures de stock arrivent-elles fréquemment ?

Dr KS: Oui. La rupture de stock provient du fait que nous ne couvrons pas les besoins et c’est pour cela que la population est amenée à donner son sang. Parce que si la population ne se mobilise pas pour grossir le nombre des donneurs de sang, nous serons toujours dans cet état de pénurie, quand bien même l’Etat de Côte d’Ivoire déconcentre au maximum nos services. L’Etat peut créer une cinquantaine d’antennes dans tout le pays. Mais ces antennes-là doivent être fréquentées par la population. Le sang ne peut venir que de nous. S’il y a manque de sang, c’est qu’on ne donne pas suffisamment de sang. C’est pour cela que nous sommes tous concernés. Parce que le jour où nous aurons besoin de sang et qu’il n’y en a pas suffisamment dans nos banques de sang, nous risquons nous-mêmes d’avoir des problèmes et même de perdre la vie. Parce que nous n’avons pas voulu être solidaires. Parce que nous n’avons pas voulu être généreux. Parce que nous n’avons voulu donner cette matière que Dieu nous a donnée gracieusement. Le sang que nous donnons peut nous servir demain.

LP : Combien coûte une poche de sang ?

Dr KS : Dans le cadre de la politique de gratuité du ministère de la Santé, 60 à 70 % de la production du sang en Côte d’Ivoire est distribuée gratuitement. Les 30 autres sont cédées moyennant une participation aux frais de cession des populations. C’est ainsi que si vous êtes dans un hôpital général ou dans un hôpital régional, la poche de sang adulte va vous coûter 3000 FCFA réduit de 30 %. Si c’est un enfant, la poche de sang qui coûtait 1900 FCFA lui est cédé à 1500 (-30 %). Si vous êtes dans un CHU, le prix officiel est de 8000 FCFA, si vous mettez l’abattement de 30 % sur les 8000 FCFA, vous vous retrouvez autour de 5200 FCFA. Donc voilà les prix homologués du sang en Côte d’Ivoire. Pour la production d’une unité, c’est-à-dire d’une poche de sang, il faut entre 35 000 et 50 000 FCFA. Pour les enfants de 0 à 5 ans, les femmes en accouchement, toute personne qui arrive aux urgences dans les 48 heures, le sang est gratuit. Ceux que je viens de citer sont les plus gros consommateurs du sang en Côte d’Ivoire. Donc on peut dire que si le sang a un coût, ce coût est supporté par l’Etat de Côte d’Ivoire à près de 70 %.

LP : Comment les donneurs de sang sont-ils suivi ?

Dr KS: Le donneur de sang, c’est quelqu’un qui vient donner son sang dans l’esprit de sauver une autre personne. Donc lui-même, il doit être conscient qu’il participe à un acte de santé. Il doit prendre soin de lui-même, de son hygiène de vie. C’est pour cela que quand vous partez donner votre sang, le médecin vous pose quelques questions. Ce n’est pas pour vous chasser. C’est pour que le sang que vous allez donner ne soit pas nuisible à celui qui va le recevoir. Mais aussi, nous devons nous assurer que si vous donnez le sang, il ne faut pas que vous ayez des problèmes de santé. Voilà pourquoi nous utilisons du matériel à usage unique qu’on vous remet main à main pour que vous sachiez que ça n’a pas servi à quelqu’un d’autre et voilà pourquoi aussi nous faisons en sorte de vous poser des questions sur les problèmes cardiaques, sur les problèmes d’asthmes, de tuberculose, de paludisme. Toutes ces questions-là pour nous assurer qu’en prenant votre sang, cela ne va pas vous nuire et nous assurer aussi que ça ne va pas nuire au receveur. C’est pour cela que chaque fois que vous donnez votre sang, on vous refait une batterie d’examens qui sont le VIH Sida, l’hépatite B et C et la syphilis pour nous assurer que chaque fois que vous venez donner du sang, vous êtes séronégatif.

LP : Y a-t-il des avantages pour quelqu’un à donner son sang ?

KS : En donnant régulièrement son sang, c’est bon pour soi-même parce qu’on renouvelle son propre sang. Chaque fois que vous donnez une poche de sang, dans les 21 jours, votre sang se renouvelle. Du nouveau sang qui se génère grâce à notre moelle. Donc le don de sang rajeunit le sang. Le don de sang vous permet de savoir que vous êtes toujours en bonne santé sans aller chercher à voir un médecin dans un hôpital ou vous faire un bilan que vous allez payer. En venant donner votre sang, vous contrôlez votre propre santé. L’appel que je lance aux populations, c’est de ne plus rester indifférent, de ne plus voir les centres de transfusion sanguine comme des structures qui ne doivent être habitées que par des donneurs de sang. Tout le monde est un potentiel donneur de sang. Parce que tout le monde est un potentiel receveur de sang. On peut sortir de sa maison, faire un accident et avoir un membre cassé. On a besoin de sang. Votre épouse peut aller à l’hôpital pour un accouchement qui s’est bien passé et après il y a une hémorragie de la délivrance, on a besoin de sang. Votre enfant peut faire le palu, il éclate ses hémoglobines, ses globules rouges ; sans transfusion, l’enfant meurt. Le sang, c’est la vie. Cette vie circule en nous.

DM

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