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Revue de presse de Santé tropicale

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Morts en série à Boende : le virus Ebola confirmé

Le congolais | Congo-Kinshasa | 25/08/2014 | Lire l'article original

« Je déclare à ce jour l’épidémie de la maladie à fièvre hémorragique à virus Ebola dans le secteur de Djera » en territoire de Boende, dans la province de l’Equateur. Déclaration du ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi, hier dimanche sur les antennes de la télévision nationale. Le ministre s’est voulu plutôt optimiste, estimant que tout a été mis en place pour contenir cette épidémie qui a ressurgi à plus de 1 000 km de Kinshasa, au cœur de la forêt équatoriale.

Le virus Ebola a refait surface en RDC. Dans le secteur de Djera en territoire de Boende, dans la province ce l’Equateur. Ce virus a fait 13 morts, dont cinq (5) membres du corps médical.

Ce qui n’était que suspicion hier est finalement confirmé. L’agent causal des morts en série à Boende est bel et bien le virus Ebola. « Les résultats sont sortis positifs. Le virus Ebola est confirmé en RDC », a déclaré le ministre sur les antennes de la RTNC (télévision nationale).

Est-ce la même souche que celle qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest ? Nul ne le sait encore. C’est après l’analyse des échantillons ramenés de l’Equateur par une équipe d’experts conduite par le ministre de la Santé publique, Félix Kabange, que la RDC a pu finalement découvrir la vérité sur les morts de Boende.

Cependant, de l’avis du ministre de la Santé publique, tout a été mis en place pour contenir l’épidémie. Et, en la matière, il faut dire que la RDC jouit d’une expérience avérée. Il a rassuré que 80 contacts sont isolés et suivis ; des dispositions prises pour arrêter la propagation, la gratuité des soins ayant été décrétée pour les communautés. Selon le ministre de la Santé publique, cette fièvre qui s’accompagne de diarrhée et vomissement du sang noir succède à des épidémies qui ont sévi dans le territoire de Boende, à savoir le paludisme et la diarrhée.

La communauté locale a rapporté que c’est à la fin du mois de juillet que les malades présentaient, après 3 à 4 jours de fièvre, des vomissements et diarrhée du sang noir.

La délégation conduite par le ministre de la Santé publique a audité et suivi 13 cas pour arriver à la suspicion d’une fièvre hémorragique d’origine non encore déterminée au niveau du secteur de Djera. La première victime touchée est une dame dont le mari est actuellement malade. Cette femme a présenté une fièvre, des courbatures et une diarrhée au centre de santé de Lokolia.

Par la suite, le médecin qui a procédé à l’extraction de l’enfant est décédé, suivi de l’infirmier qui l’a assisté, avant l’hygiéniste qui s’est occupé de la salle d’opération et un garçon de salle qui a été en contact avec la malade. La série noire s’est poursuivie avec l’ami du mari, la nièce de la dame, la femme d’un catéchète, la femme d’un pasteur protestant et un enfant d’un mois. « Ce lien pousse à affirmer la suspicion d’une fièvre hémorragique dans le secteur de Djera », a souligné le ministre de la Santé publique.

Situation sous contrôle

Au-delà des investigations, la délégation a dû intervenir par la distribution du matériel de protection dans 4 aires de santé, à savoir Watikenge, Djera, Lokolia et Boende Moke. Il s’agit, notamment, des bonnets, gants, tenues, produits pour l’assainissement des lieux, médicaments et autres.

Rassurant, le ministre de la Santé publique a affirmé que la situation est sous contrôle. Sur les 80 contacts, 11 ont présenté une fièvre et la diarrhée et 8 prélèvements ont été emmenés à Kinshasa. Ils sont déposés à l’INRB et à Franceville au Gabon.

La situation « est sous contrôle au niveau de Boende, et surtout l’axe jusqu’au niveau de Lokolia. (…) Jusqu’à présent la maladie est contenue dans les aires de Lokolia et Watsikengo », a-t-il déclaré à la presse, de retour de ces régions situées dans la province de l’Equateur. Lokolia et Watsikengo, distantes d’une trentaine de kilomètres, sont les épicentres de la maladie. Selon le ministre, les « cas » de la fièvre « restent faibles » à cause des « risques d’extension des barrières naturelles ». Pour atteindre ces zones très enclavées, il faut prendre l’avion, la route, la pirogue et la moto.
Le gouvernement se mobilise

Au regard de la gravité de la situation, le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, a présidé hier dimanche dans on cabinet une réunion de crise autour de la question. L’on sait désormais que sur les huit échantillons ramenés de l’Equateur, examinés par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), deux se sont avérés positifs au virus Ebola, a annoncé le ministre de la Santé publique, au sortir de cette réunion de crise.

Au niveau du gouvernement, la mobilisation est générale. Tout le personnel, ayant concouru à l’éradication des 6 précédentes épidémies Ebola, a été rappelé. En attendant, le gouvernement a invité la population au calme et à respecter les mesures de précaution ou d’hygiène. La mise en quarantaine de Djera a également été décidée. La mise en place d’un centre à Lokolia permettra de gérer également les défis de communication relatifs à cette épidémie. Un campement y sera érigé pour permettre aux équipes dépêchées de gérer tout cas suspect ou confirmé.

Un point d’information devait être ouvert dès ce lundi 25 août 2014 au ministère de la Santé afin de répondre à toutes préoccupations relatives à ce virus. Un numéro vert sera également communiqué dans les prochaines heures pour tout besoin d’information, a annoncé le gouvernement.

Pas de panique à Boende

« Ebola n’est ni Mbandaka ni à Kinshasa. L’épidémie est circonscrite à Djera et le Gouvernement a pris toutes les dispositions pour contenir et limiter cette maladie dans cette partie de la République » a précisé le ministre de la Santé dans le message qu’il a lu sur les antennes de la télévision nationale.

La maladie est contenue dans les aires de santé de Lokolia et Watikenge. Pas de panique à Boende, encore moins sur l’axe Mbandaka, parce que le gouvernement continue de prendre toutes les mesures possibles, a-t-il rassuré.

A cet effet, des relais communautaires ont été identifiés et dotés de vélos pour la communication et le suivi. Le comité de crise s’occupe du district de la Tshuapa où le seuil d’alerte a été rehaussé. La sensibilisation est également totale sur l’ensemble de la province et le risque de propagation est moindre au regard, notamment des barrières naturelles.

Le ministre de la Santé publique a, en outre, fait savoir que le long de la rivière Lomela, les thermomètres à laser sont disponibles pour prélever la température des voyageurs et riverains. Toutefois, il a insisté sur le lavage régulier des mains comme moyen efficace pour arrêter la chaîne de contamination.

Déclaration de l’épidémie de la maladie à virus Ebola en RDC

Chers compatriotes,

Depuis décembre 2013, l’épidémie de la maladie à virus Ebola sévit en Afrique de l’Ouest notamment en Guinée, Sierra Leone, Liberia et au Nigeria. A ce jour, plus de 2000 cas ont été signalés dont 1145 décès.

Devant cette urgence de santé publique à portée internationale, la République démocratique du Congo avait relevé le seuil d’alerte au niveau des points d’entrée et le niveau de surveillance de toutes les fièvres hémorragiques à l’intérieur du pays.

Devant la survenue des cas de fièvre hémorragique d’origine indéterminée notifiés dans la Zone de santé de Boende dans la province de l’Equateur, le président de la République, Son Excellence Joseph Kabila Kabange a instruit le gouvernement de la République à tenir deux réunions de crise le mardi 19 et le vendredi 22 août 2014 présidées par le premier ministre.

Il a été décidé au court de la première rencontre l’envoie d’une délégation conduite par le ministre de la Santé Publique dans le territoire de BOENDE.

Le constat sur terrain montre que la maladie a déjà tué 13 personnes dont 5 agents de santé, 11 personnes malades sont en isolement et plus de 80 contacts ont déjà été identifiés et suivis par une équipe spécialisée. Le gouvernement de la République présente ses condoléances à toutes les familles éprouvées.

Mais après les analyses de 8 échantillons prélevés sur terrain, l’Institut national de recherche biomédical, en Sigle INRB, vient de confirmer que 2 échantillons sont positifs au Virus Ebola. Un échantillon est positif à la souche Soudan et l’autre, positif à une souche croisée Soudan – Zaïre.

Des aliquots ont été envoyés au Centre international de recherche médicale de Franceville pour la détermination de la souche.

Ainsi je déclare ce jour, l’épidémie de la maladie à virus Ebola dans le secteur de Djera, territoire de Boende, district de la Tshuapa, province de l’Equateur en République démocratique du Congo.

Cette épidémie n’a aucun lien avec celle qui sévit en Afrique de l’Ouest, et est la 7ème en RDC depuis celle de Yambuku survenue en 1976 dans la même province de l’Equateur. L’expérience acquise lors des 6 précédentes épidémies d’Ebola sera mise à contribution pour contenir cette maladie.

Je voudrais rappeler que l’épidémie est circonscrite au secteur de JERA, situé à près de 600 Km de Mbandaka chef-lieu de la province, soit à plus de 1200 Km de Kinshasa.

Les actions sont déjà en court sur terrain avec la contribution des autorités locales et du personnel de santé et le gouvernement invite la population à rester calme et à respecter les mesures de protection notamment, le lavage régulier des mains au savon après les moments critiques.

Devant cette maladie à Virus Ebola dans le secteur de Djera, le gouvernement de la République démocratique du Congo annonce les mesures suivantes :

  • 1. La mise en quarantaine du secteur de Djera. Le triage et le filtrage se feront au niveau de la rivière Lomela, à 16 Km de Boende. Les services de sécurité seront mis à contribution ;
  • 2. La mise en place d’un centre de traitement à Lokolia ;
  • 3. L’installation du Comité international de coordination technique et scientifique, en Sigle CICTS, à Lokolia. Un campement sera érigé à cet effet pour les équipes d’intervention ;
  • 4. L’installation d’un laboratoire mobile à Lokolia pour assurer le diagnostic biologique en temps réel ;
  • 5. Le déploiement des experts à Lokolia et ses environs, toutes compétences comprises. Le personnel de santé, ayant géré les précédentes épidémies en RDC, sera mis à contribution et déployé sur terrain ;
  • 6. La dotation de tous les ports et aéroports de l’Equateur en thermomètre Laser ;
  • 7. L’interdiction des activités de chasse sur toute l’étendue du district de la Tshuapa ;
  • 8. Le renforcement de toutes les mesures déjà annoncées notamment : la dotation en matériel de protection à tout le personnel médical ; la recherche active des cas et le suivi de tous les cas contacts ; les enterrements sécurisés des cas confirmés et des décès inexpliqués dans la communauté ; la sensibilisation de la population ; l’isolement de tous les cas ; la désinfection des domiciles de tous les cas confirmés et/ou décédés dans la communauté ; la dotation en médicaments essentiels de toutes les structures du secteur de Djera et la gratuité des soins durant toute la période de l’épidémie ; la motivation du personnel et des équipes d’intervention ; la prise en charge psycho-sociale des personnes infectées et affectées ; le renforcement des capacités des prestataires locaux sur l’ensemble du territoire de Boende.

Le leadership de la riposte de l’épidémie de la maladie à virus Ebola est assuré par le président de la République lui-même et le premier ministre tiendra régulièrement des réunions de crise avec tous les ministères concernés. Le gouvernement de la République démocratique du Congo reste disponible à tout appui de la communauté tant nationale qu’internationale.

Un point d’information sera ouvert au ministère de la Santé Publique pour informer régulièrement la population et la communauté internationale.

Un numéro vert sera communiqué dans les prochaines heures pour répondre à toutes les questions d’information

Je rappelle qu’il n y a pas de cas d’Ebola à Kinshasa, ni à Mbandaka et que l’épidémie est circonscrite, à ce jour, au secteur de Djera et que toutes les dispositions ont été prises pour contenir cette épidémie dans le territoire de Boende.

Je vous remercie

DR FELIX KABANGE NUMBI MUKWAMPA
Ministre de la Santé publique

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