La République démocratique du Congo vient, par le canal de l’Institut National Bio-mMédical (INRB) et le Programme National de Lutte contre la Trypanosomiase (PNLT), de mettre au point un nouveau test de dépistage rapide de la trypanosomiase ou maladie du sommeil. Un des grands avantages de ce test est la détection rapide d’un grand nombre de malades et leur prise en charge médicale précoce.

Qui l’eut cru ? Les faits parlent d’eux-mêmes, pour dissiper le doute et clouer le bec aux incrédules et aux mauvaises langues. En effet, la République démocratique du Congo vient d’inscrire son nom dans les annales internationales avec la mise au point d’un nouveau test de dépistage rapide de la trypanosomiase humaine africaine (THA) ou maladie du sommeil.

Le nouveau test a été mis au point par l’Institut national bio-médical (INRB) et le Programme national de lutte contre la trypanosomiase (PNLT), avec l’appui des chercheurs européens, dont ceux de l’Institut de médecine tropicale d’Anvers en Belgique.

Le secrétaire général à la Santé publique, Mukengeshay Kupa, a procédé au lancement officiel de ce nouveau test le mercredi 17 septembre 2014 à l’hôtel Béatrice de Kinshasa/Gombe. C’était à l‘occasion de l’ouverture de la troisième réunion scientifique conjointe EANETT (Eastern Africa Network for Trypanosomosis)-Plate-forme THA le mercredi 17 septembre 2014. Les travaux, d’une durée de trois jours, ont pris fin hier vendredi 19 septembre 2014.

Quelle est la nouveauté de ce test de dépistage rapide de la maladie du sommeil par rapport à l’ancienne ? Une équipe de chercheurs, à la tête de laquelle se trouve le professeur Pascal Lutumba de l’INRB-Kinshasa, citée par l’Agence congolaise de presse (ACP), explique : « Le nouveau test est individuel et permet d’obtenir le résultat après 15 minutes. Il est plus rapide que le précédent, ne nécessitant pas d’être conservé au froid. Il peut rester stable pendant deux ans en température ambiante, voire stable à 45° pendant neuf mois. Il s’agit d’un outil performant de lutte contre la maladie du sommeil parce qu’on peut l’amener même dans les villages les plus reculés où il n’y a ni électricité ni chaînes de froid pour y dépister d’éventuels maladies ».

La République démocratique du Congo, un des pays de l’Afrique central où la trypanosomiase est présente dans quelques-unes de ses provinces, trouve en ce nouveau test de dépistage rapide de la maladie du sommeil un motif, non seulement de satisfaction mais aussi de soulagement. Car on peut tester beaucoup de gens en un temps relativement court, contrairement au passé où on allait au-delà de quinze minutes pour un seul malade. Imaginez le temps qu’on prenait pour tester une dizaine, voire une vingtaine de personnes. Un tel exercice prenait beaucoup de temps aux personnes chargées de cette tâche mais il fallait aussi beaucoup d’énergie de leur part. Avec le nouveau test de dépistage rapide de la maladie, espère-t-on, la République démocratique du Congo va éliminer celle-ci.

Un test et non un examen de diagnostic

« Le nouveau test de dépistage rapide de la trypanosomiase n’est pas un examen de diagnostic », a fait remarquer le directeur du Programme national de lutte contre la trypanosomiase en République démocratique du Congo, Crispin Lumbala.

Selon lui, ce nouveau test permet de détecter rapidement les personnes suspectées d’être atteintes de trypanosomiase. Toutefois, a-t-il prévenu, les échantillons de sang de ces personnes doivent être soumis à un examen fait au microscope pour confirmer la maladie.

« Un des grands avantages de ce test sera la détection rapide d’un grand nombre de malades et leur prise en charge médicale précoce », a-t-il fait valoir. C’est ce qui a poussé le secrétaire général à la Santé publique a déclaré ce test est adapté à la situation de la République démocratique du Congo, un pays qui va tout droit vers l’élimination de la maladie du sommeil. Le grand défi à relever, a reconnu Mukengeshay Kupa, est la production en grande quantité de ce nouveau test rapide pour le rendre disponible partout où le besoin se fait sentir.

Pour rappel, la trypanosomiase humaine africaine est une maladie provoquée par un protozoaire parasite en Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est transmis par la piqûre de la mouche tsé-tsé. Le stade 1 de la maladie reste souvent sans symptômes spécifiques pendant des années. Ce n’est que lorsque la trypanosomiase (parasite) traverse la barrière hémato-méningée et pénètre dans le système nerveux central et le cerveau que le stade 2 de la maladie se déclare. Si elle n’est pas traitée, la maladie du sommeil est mortelle.

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